Les organisations infirmières appellent à une mobilisation générale le 20 novembre

Treize organisations représentatives de la profession* appellent à une mobilisation générale le mardi 20 novembre prochain.

© C.Clerc. Lors d'une mobilisation infirmière unitaire en 2016.

La présentation du plan Santé 2022 par le président de la République, le 18 septembre dernier a balayé tous leurs espoirs. 

"Face aux grands défis du vieillissement de la population et de l'explosion des maladies chroniques auxquels est confronté notre système de santé, les infirmier.e.s, toutes modalités d'exercice confondues, attendaient de la stratégie de transformation du système de santé des mesures structurelles susceptibles d’y répondre", expliquent, dans un communiqué les 13 organisations infirmières, unies derrière des revendications communes. 

Des compétences sous exploitées

La non reconnaissance des compétences infirmières figure parmi les insuffisances du plan Santé 2022, relevées par les organisations. "Que dire devant les réticences du ministère de la santé à réaliser la réingénierie du diplôme des IBODE et des infirmier.e.s puériculteurs diplômés d'Etat (IPDE) qui traine depuis 2009? Reconnue par l’attribution d’un grade master,  l’expertise avancée des infirmiers anesthésistes n’a toujours pas abouti à l’attribution d’une reconnaissance et d'un exercice professionnel à la hauteur de leurs compétences notamment dans le cadre du virage ambulatoire, du pré hospitalier et de la prise en charge de la douleur", s'insurgent les organisations. 

Elles dénoncent ainsi, la création de 4000 "assistants médicaux" à l'horizon 2022, qui pourraient effectuer, selon les dires d'Emmanuel Macron "effectuer des actes médicaux simples". 

"La profession infirmière doit-elle accepter comme solde de tout compte la création des infirmières en pratiques avancées (IPA) dont les prérogatives promises ont été rognées par le corps médical quand parallèlement le gouvernement s'emploie à servir sur un plateau aux médecins généralistes des "secrétaires sanitarisées" payées par la collectivité ?", interrogent-elles. 

Des réponses inadaptées

"En 2018, avec un Objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM) à 2,3 %, l'hôpital a dû économiser 960 millions d'euros. Quelles économies supplémentaires seront demandées en 2019 avec un ONDAM à 2,5 %?", poursuivent les organisations qui estiment que la création de 4000 postes d' assistants médicaux, qui couteront 200 millions d'euros par an à la collectivité, aurait pu être remplacée par la création de postes d'aides-soignants en Ehpad, où les conditions de travail sont "exécrables". 

"L'objectif affiché pour ce nouveau métier est de gagner du temps médical, c'est-à-dire réduire encore le temps passé avec le patient, ce qui va à l'encontre du besoin d'écoute de nos citoyens", soulèvent-elles. 

Pour les libéraux, une NGAP à revoir

"La diminution des durées moyennes de séjours à l'hôpital prônée par nos tutelles et voulue dans le cadre du virage ambulatoire devrait amener les décideurs à mettre en adéquation la nomenclature des actes infirmiers remboursés par l'assurance maladie avec les objectifs de ce "virage ambulatoire" et leurs réelles compétences. Bien que les infirmières libérales soient les dernières professionnelles de santé à se déplacer quotidiennement au domicile de leurs patients, qu'elles opèrent un maillage complet du territoire,  leurs négociations conventionnelles avec l'assurance maladie se heurtent à des fins de non recevoir sur la valorisation de mesures qui sont pourtant essentielles à la réussite de ce "virage ambulatoire". (Observance thérapeutique, chimiothérapie orale, consultations de suivi, bilan de soins infirmiers...). Où est la cohérence ?" , interrogent les organisations, qui demandent au gouvernement, dans un contexte de désertification médicale, d'accorder aux 120 000 IDEL les moyens et prérogatives nécessaires pour absorber un virage ambulatoire "à la hauteur des ambitions affichées". 

Des demandes spécifiques

Manque de considération des infirmiers, absence de concertation en amont de l'élaboration des plans santé.. Les organisations demandent de prévoir dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) des mesures qui "ne répondent pas aux seules préoccupations des médecins mais également des infirmier.e.s qui sont des acteurs incontournables du premier recours dans notre système de santé." 

Face à la dégradation des conditions d'exercice des soignants, elles  demandent aussi l'attribution de fonds permettant aux établissements de soins la mise en place d'effectifs proportionnels aux charges de travail (charge incluant la fonction tumorale et l'encadrement), le remplacement de l'absentéisme ainsi que la gestion des postes aménagés. 

Par ailleurs, elles insistent sur l'intégration de profession dans un processus d'universitarisation "allant du master au doctorat" et demandent une reprise concrète de la réingénierie des spécialités "afin d'apporter aux usagers du système la qualité des soins qu'ils sont en droit d'attendre". 

Rédaction ActuSoins

*AFDTN, ANPDE, CNI, Convergence infirmière, FNI, ONSIL, SNIA, SNIBO, SNICS, SNIES-Unsa, Sniil, SNPI, Unaibode

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