Infirmière de pratique avancée IPA
Retour en arrière d’abord : Le 26 janvier 2016, était votée la loi de modernisation de notre système de santé (dit “Loi Santé”, ou “Loi Touraine”). La grande nouveauté du texte, pour les infirmiers, concernait un nouveau statut, très attendu par la communauté infirmière dans son ensemble et en particulier par le GIC Repasi (Réseau de la pratique avancée en soins infirmiers). Un statut existant dans d’autres pays, comme le Canada, les Etats-Unis ou encore le Royaume-Uni. Un statut accordant un niveau positionné entre les médecins et les auxiliaires médicaux aux infirmiers formés et rémunérés en conséquence (niveau Master 2) ainsi que de nouvelles responsabilités : le statut d’IPA Infirmier de pratique avancée. Ces infirmiers, pourraient, selon des modalités à établir ultérieurement par voie de décret, assurer des consultations propres, suivre des patients atteints de pathologies chroniques, et même prescrire certains traitements.
En créant ce nouveau statut, le Parlement avait pour ambition de “réorganiser les pratiques en définissant de nouvelles règles de partage entre professionnels de santé“, afin “d’offrir de nouveaux services à la population et d’améliorer la qualité du processus de soins et ce dans un contexte d’une nécessaire structuration de l’offre de soins ambulatoire“.
Aujourd’hui, après des mois d’attente, la première réunion de concertation relative au projet de décret d’application de la loi, se déroule enfin. Les attentes sont nombreuses. “En raison du vieillissement de la population, de l’explosion des maladies chroniques et des polypathologies, de l’inégale répartition des médecins sur le territoire et donc du développement des déserts médicaux, les patients ont besoin de cette profession intermédiaire. De nombreux rapports et travaux l’ont affirmé, l’infirmier en pratique avancée pourrait combler un déficit dans l’offre de soins, assurer des prises en charge complexes, en particulier sur la coordination en médecine de proximité et/ou entre la ville et l’hôpital évitant ainsi des réhospitalisations dramatiques et coûteuses, ainsi que des consultations de suivi, des actes de soins, des orientations et des prescriptions permettant l’adaptation des traitements et leur observance“, explique l’Ordre National des Infirmiers.
Dans les nombreux pays où elle a été mise en place, la pratique avancée se caractérise , selon le Conseil International des Infirmières, par “un degré élevé d’autonomie professionnelle“, “l’intégration de la recherche“, “la gestion de sa propre charge de travail“, “des compétences cliniques étendues et reconnues comme telles”, et “des services de consultation“.
Devenir IPA Infirmier en pratique avancée : une nouvelle profession en marche
Infirmière de pratique avancée IPA : un projet de décret qui déçoit déjà
Approche “restrictive“, “dénuée d’ambition” : l’Ordre infirmier ne mâche pas ses mots pour affirmer sa déception.
“Dans le projet de texte de décret, on ne trouve aucune mention des termes « consultation », ou encore sciences infirmières ». L’infirmière de pratique avancée devra attendre de se voir attribuer par le médecin chacun de ses patients“, regrette l’Ordre National des Infirmiers.
Les syndicats, ayant pris connaissance des projets de textes réglementaires ont eux aussi réagi. “Les textes réglementaires en projet ne donnent strictement aucune autonomie aux futures infirmières et infirmiers exerçant en pratique avancée“, dénonce le Sniil (Syndicat National des Infirmières et Infirmiers libéraux).
Rappelant que l’exercice en pratique avancée nécessitera au minimum un niveau d’étude master 1, voire master 2 (soit le bac +5 des sages-femmes qui, elles pratiquent en toute autonomie), le Sniil pose la question du rôle qu’a joué le lobbying médical dans ces attributions projettées au rabais.
https://www.actusoins.com/301035/ipa-le-decret-publie.html
Infirmière de pratique avancée IPA : certains médecins sont en effet sceptiques
Malgré un projet de texte assez limité pour les futurs IPA Infirmière de pratique avancée, certains médecins restent septiques sur le principe de la pratique avancée, qui serait trop intrusive, selon eux.
“Ça sert encore un généraliste ?“, peut-on lire en réaction à un article sur la pratique avancée infirmière, sur la page du syndicat de médecins UFML (Union Française pour la Médecine Libre).
“Après avoir fabriqué la pénurie médicale, la médecine libérale tu remplaceras… Pour moins cher“, dénonce un autre médecin. “Une fois de plus la loi de modernisation de la santé s’applique et, vise à dynamiter la médecine libérale et l’éparpiller façon puzzle“.
https://www.actusoins.com/307721/ipa-un-tremplin-pour-la-recherche.html
Infirmière de pratique avancée IPA : une légitimité pourtant acquise
N’empêche que dans d’autres pays, les IPA ont largement fait leurs preuves et contribuent à la réalisation de plusieurs objectifs en termes de santé publique et de développement durable.
“Grâce aux infirmières de pratique avancée, les populations difficiles à atteindre, vivant au coeur des villes ou dans les communautés rurales et isolées, accèdent plus facilement aux soins de santé. L’accès à des dispositifs de promotion de la santé et de santé préventive, de même qu’à des services de traitement des maladies et des blessures, permet aux personnes de tirer parti des opportunités d’emploi salarié ou indépendant“, précise un rapport du Conseil International des Infirmières (CII).
Selon le rapport, les IPAInfirmière de pratique avancée permettent aussi aux personnes “d’être en bonne santé ou de recouvrer la santé “. Elles sont ainsi en mesure de contribuer aux systèmes sociaux et économiques.
“La possibilité de suivre une formation de troisième cycle est particulièrement importante pour les femmes, qui, dans de nombreux pays, n’ont pas eu accès à l’enseignement supérieur. Les IPA Infirmières de pratique avancée contribuent à la formation des autres infirmières non seulement en tant qu’enseignantes et tutrices dans les écoles d’infirmières, mais également en participant à des activités d’éducation, de coaching et de tutorat au profit des infirmières sur leur lieux de travail“.
Pour le CII, il s’agit donc d’améliorer les résultats de santé au profit des populations défavorisées, d’alléger le fardeau de la maladie chronique en favorisant un meilleur équilibre entre la promotion de la santé et la prévention de la maladie, d’obtenir des gains d’efficacité grâce “à un mélange judicieux de compétences“, à la baisse du taux de complications, au recours moins fréquent aux services de soins aigus et à l’utilisation plus rationnelle des services communautaires et à domicile qui répondent “le mieux” aux besoins des patients.
https://www.actusoins.com/307725/ipa-des-passerelles-inegales.html
Il s’agit aussi “d’améliorer la qualité des services de santé grâce à l’élaboration puis à l’adoption , par les patients et les prestataires, de pratiques optimales” , et “d’améliorer l’expérience et la satisfaction des patients s’agissant des soins de santé par l’optimisation du fonctionnement des équipes de santé, de la continuité et la coordination des soins et de l’orientation des patients au sein du système de santé.”
M.S
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