France Assos santé et le collectif Alerte s’alarment de la santé des plus précaires

France Assos santé et le collectif Alerte s’alarment de la santé des plus précaires

Dans un communiqué, France Assos Santé et le collectif Alerte font état de leurs préoccupations concernant la dégradation de la santé des personnes en situation de précarité et la multiplication des zones de non-droit. 

France Assos santé et le collectif Alerte s'alarment de la santé des plus précairesLes associations constatent notamment de multiples freins dans l’accès ou le renoncement aux soins et une aggravation de l’état de santé des plus précaires et déplorent une “perte de chance”, une “augmentation du nombre de décès“, notamment dans la rue, et de la “malnutrition“.

Une situation jugée alarmante, souvent liée “à des défaillances du service public”, estiment-elles. “L’accès aux droits est difficile faute de continuité des services publics en présentiel, de capacité de ces populations à faire des démarches, notamment numériques, multipliant les points de rupture dans les parcours de santé“. 

France Assos Santé et le collectif Alerte indiquent qu’il s’agit d’une “double peine pour les personnes dont les effets du confinement sont déjà décuplés par des conditions de vie pathogènes“. 

Elles appellent à des mesures d’urgence pour que ces populations “ne soient pas reléguées hors du système de santé”

Accès aux droits

L’accès aux droits et à la santé doit être simplifié et amélioré, quel que soit le statut administratif des personnes, notamment en maintenant les facilités mises en place pendant la crise du Covid-19 (demandes d’asile, Aide médicale d’Etat, complémentaire santé solidaire, Puma etc.), et en accélérant le traitement des dossiers“, réclament-elles. 

Elles jugent “indispensable” de revenir sur les mesures prises fin 2019, visant à restreindre l’accès à l’AME et l’accès à la PUMA des demandeurs d’asile. “Elles ne sont pas compatibles avec les impératifs de santé publique, soulignés aujourd’hui par la crise sanitaire“, expliquent-elles. 

Les personnes doivent pouvoir bénéficier d’un plan global de soutien financier et d’un recours facilité aux équipes de soins et de suivi” et “une plateforme médico-sociale doit être mise en place afin de leur proposer un dépistage, les informer sur leurs droits, les aider dans leurs démarches, centraliser les dossiers. La médiation en santé doit être développée pour y contribuer“. 

Stratégie de dépistage et reconnaissance du rôle des associations

Elles demandent que soit instaurée “une stratégie globale et massive” de dépistage en direction des personnes en situation de précarité et vulnérabilité et “pas seulement auprès de celles qui ont été mises à l’abri ou hébergées en centres collectifs, et en mettant à leur disposition des masques gratuitement“. 

Elles demandent également la reconnaissance du rôle des associations qui “pallient les manquements de l’Etat“.  

La reconnaissance du rôle majeur des associations dans la gestion de la crise auprès de ces publics vulnérables impose la consultation systématique de celles-ci lors des prises de décision. Il faut faciliter et soutenir leurs actions, en accordant les financements nécessaires afin qu’elles puissent accompagner, faire le lien, ‘aller vers’, assurer une information adaptée, indispensable à un déconfinement progressif.

Pour les collectivités territoriales et l’Etat, “il est urgent de capitaliser les expériences associatives afin de construire un plan de prévention en amont de toute crise (construire et assurer la mise en oeuvre des réponses aux besoins fondamentaux)“, estiment-elles. 

Mettre fin aux discriminations

La prise en charge de la santé des individus sur notre sol en ces temps de pandémie doit éthiquement être égalitaire, non discriminante, retrouvant les principes de notre humanité première“, concluent France assos santé et le collectif Alerte. 

Rédaction ActuSoins

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