Dans une interview publiée sur ActuSoins le 15 octobre, Ilona Denis, nouvelle présidente de la Fnesi, a rappelé l’une des propositions de l’association : instaurer un Master avec une première année commune pour les infirmiers anesthésistes (IADE), de bloc opératoire (IBODE), puériculteurs (IPDE), et en pratique avancée (IPA).
Ce master serait accessible aux étudiants en soins infirmiers (ESI) après leur D.E. Une deuxième année serait ensuite dédiée à chaque spécialité. L’idée est de se rapprocher du modèle universitaire et de faciliter la poursuite d’études pour les ESI.
Spécialités à consolider
Cette proposition a conduit les représentants syndicaux des trois spécialités à s’unir « pour exprimer leur ferme opposition » estimant que « cette maquette simpliste est déconnectée des réalités du terrain et des exigences spécifiques à chaque spécialité ».
« La Fnesi souhaite un seul Master pour toute la profession, mais ce n’est pas logique, pointe Christophe Paysant, président du Syndicat national des infirmier(e)s anesthésistes (Snia). À l’université, il existe un grand nombre de Masters, donc pourquoi vouloir simplifier la maquette pour les infirmiers et ne leur donner l’accès qu’à un seul ?»
Les syndicats rejettent donc catégoriquement l’idée d’un tronc commun en première année, notamment pour les IADE, dont la montée en compétences s’effectue progressivement entre la première et la seconde année de formation. Cela permet de « développer un processus clinique, impossible à atteindre en une seule année dédiée de formation », ajoute-t-il.
Même point de vue du côté des infirmiers puériculteurs. « Nous sommes interloqués que la Fnesi puisse parler en notre nom », pointe Véronique Garlis Boulaire, présidente du Syndicat national des puériculteurs DE (SNPDE) avant d’ajouter : « C’est encore plus vrai pour les puériculteurs car nous en avons marre que l’on décide à notre place. »
Lorsque le SNPDE a été créé en 2023, ses représentants ont pris contact avec les autres présidents de syndicats et « nous nous sommes rendu compte que tous les infirmiers pensaient être capables d’assurer des soins aux enfants, mais c’est loin d’être le cas, assure-t-elle. Les enfants ne sont pas des adultes en miniature. »
Les infirmiers puériculteurs se battent depuis de nombreuses années pour obtenir deux années de formation. Une bataille qui semblait gagnée lorsque Frédéric Valletoux, alors ministre délégué chargé de la santé, avait approuvé au printemps dernier, cette évolution vers un grade Master. Avec le changement de gouvernement, ce projet n’est plus sur le devant de la scène.
Absence de consultation
Un point semblerait toutefois faire consensus : la mutualisation possible de certains enseignements afin de réduire les coûts. « À la rigueur, ce ne serait pas absurde », reconnaît Christophe Paysant. Cette interprofessionnalité pourrait être envisagée pour les UE sur l’hygiène, la santé publique ou encore la recherche. « De même que des enseignements sur les urgences pourraient être communs aux IPA mention urgence et aux IADE », pointe-t-il. Ce serait donc la seule évolution envisageable pour les représentants des syndicats.
Selon eux, avec cette proposition de mutualisation globale, la Fnesi s’inquiète, avant tout, du confort des étudiants, « alors que nous, en tant que professionnels de santé, nous nous inquiétons pour nos patients, insiste Christophe Paysant. Les étudiants des trois spécialités affichent des préoccupations loin d’être similaires aux étudiants en soins infirmiers. »
Les syndicats des spécialités regrettent d’ailleurs de ne pas avoir été sollicités préalablement par la Fnesi afin d’échanger autour de ses réflexions. « Leurs représentants affirment avoir demandé leur avis aux étudiants des spécialités, mais nous ne savons pas combien d’entre eux ont été interrogés, indique Véronique Garlis Boulaire. Ils ne communiquent pas sur leurs données et nous ne connaissons pas leurs fondements. »
Et de conclure : « Il faudrait que la Fnesi vienne nous rencontrer pour travailler dans l’intérêt du patient, donc nous concernant, sur l’enfant et sa famille ! »
Laure Martin
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