La réforme de l’accès en IFSI – suppression du concours, sélection via la plateforme ParcourSup – en place depuis 2019, est souvent accusée de tous les maux aujourd’hui : baisse de niveau, abandons précoces en cours d’études, comportements inadaptés des nouvelles recrues…
Pourtant, l’analyse n’est pas si simple, pointe le LISA. « Peu importent les faits quand on veut critiquer une réforme et… masquer les vrais sujets. C’est la faute de Parcoursup… C’est si facile, et c’est populaire », ironise le laboratoire.
Pour le LISA, ces constats ne sont pas basés sur des données probantes. Le laboratoire tient d’ailleurs à déconstruire les idées reçues, notamment lorsque les critiques concernent la typologie et le niveau des candidats « Depuis l’insertion sur Parcoursup, la typologie des candidats, par rapport aux filières de baccalauréat, est remarquablement stable (y compris par rapport à la dernière année du concours) : autour de 40% pour la filière générale comme pour la filière technologique, et autour de 20% pour les candidats titulaires d’un baccalauréat professionnel. Autrement dit, le recrutement via Parcoursup n’a pas déformé la composition des promotions et, disons-le, il s’agissait là d’un objectif politique : maintenir la diversité scolaire et sociale de cette filière. »
“Concomittance ne veut pas dire causalité”
Quant aux abandons en cours de formation attribués à la hâte à la nouvelle sélection, il n’existe pas vraiment de statistiques, explique le LISA. Mais « admettons que les abandons soient plus nombreux : concomittance ne veut pas dire causalité, surtout dans un contexte marqué par la crise Covid-19, qui a touché de plein fouet les premières promotions Parcoursup (entrées en formation en 2019 et 2020). », indique le LISA.
Les conséquences ont été encore plus marquantes pour les étudiants en soins infirmiers que pour les autres formations, ajoute le laboratoire, « compte tenu de la configuration du réseau d’instituts (atomisés) et de l’intérêt de cette ‘’main d’œuvre’’ pour un système de santé en situation de très forte tension : conditions d’études et de stages dégradées, mobilisation/réquisition au détriment des temps d’études, difficultés de la continuité pédagogique (et de l’implantation du numérique), confrontation directe à des situations dramatiques dans le contexte de l’hôpital ou des maisons de retraite. »
Le LISA explique qu’il est « plus facile » de s’en prendre au totem Parcoursup que de remettre en cause « la qualité des stages », « la difficulté des tuteurs sur le terrain », « l’absence de reconnaissance de leur rôle, » « le modèle même de construction de cette formation qui confronte volontairement et précocement les néo-soignants à la souffrance et à la mort.»
« Dénoncer Parcoursup, c’est critiquer une machine que l’on veut croire lointaine et déshumanisée, s’en prendre aux fameux algorithmes qui auraient remplacé le bon vieux temps de la préparation et du concours, mis fin à la saine construction de la vocation au profit des clics aléatoires sur la plateforme et substitué au sacro-saint entretien oral (aux performances incertaines) la froide analyse des dossiers sur Internet », ajoute-t-il.
Une réforme portée par les organisations, y compris étudiantes
Il faut dire que cette réforme a été portée par les organisations infirmières ainsi que par la FNESI (Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières).
« Les concours infirmiers étaient dispersés sur l’ensemble des instituts : plus de 320. Les postulants étaient donc invités à faire un « Tour de France » des instituts, épuisant et coûteux, et bien sûr dissuasif pour les plus modestes. Un système de préparation était solidement implanté, avec des officines privées et les instituts de formation publics eux-mêmes, qui avaient développé des recettes accessoires sur ce champ, …déontologiquement douteux », rappelle le LISA qui indique que ces préparations concernaient un tiers des postulants.
Mais le plus problématique, selon le laboratoire, était que « ce système atomisé et non consolidé laissait, par construction, un volume de places vacantes important. Le corollaire était un niveau de recrutement très bas dans certains territoires. Un concours pour rien en somme. »
Pour le LISA, les résultats attendus, tant en termes d’attractivité qu’en termes de places à affecter, sont d’ailleurs bien au rendez-vous. Plus de 100.000 personnes confirment chaque année au moins un vœu en IFSI pour 25.000 places indique-t-il.
« Il faut quand même que le malaise au sein de la profession soit très profond pour que l’on ne se réjouisse pas au premier chef de ce fait indubitable : la profession attire, les jeunes sont en quête d’un métier qui ait du sens. Ils ne viennent pas là par hasard, par la facilité des vœux sur Parcoursup. Discours un peu méprisant. C’est bien mal considérer les jeunes que de le penser. »
Rédaction ActuSoins
*Le texte, élaboré par LISA, a reçu le soutien de l’Association nationale des directeurs d’écoles paramédicales (ANDEP), du Comité d’entente des formations infirmières et cadres (CEFIEC) et de la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (FNESI).
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