C’est en larme que l’accusée, une jeune infirmière de 27 ans salariée depuis 2010 au centre hospitalier de Montauban, s’est avancée, hier, à la barre du tribunal correctionnel, relate le quotidien La Dêpêche.
Le patient qui avait un cancer pulmonaire avait été réhospitalisé dans la soirée du 17 juin 2012.
“Il souffrait de douleurs rachidiennes et vous avez appelé, à 3 heures du matin, le médecin de garde chez lui. Ce dernier vous a donné sa prescription par téléphone : 5 mg de morphine en sous-cutanée à renouveler une demi-heure plus tard si nécessaire. Malheureusement, vous vous êtes trompés en lui administrant non pas 5, mais une ampoule de 100 mg de morphine. Une dose létale”, indique la présidente du tribunal, Nicole Bergougnan.
“Je me suis trompée, je n’ai pensé qu’à la douleur du patient. J’ai essayé de le soulager avec du paracétamol, mais rien n’y faisait”, explique l’infirmière, âgée de 24 ans au moment des faits, qui a présenté ses excuses à la famille.
Un accident après trois nuits d’affilée
Et de poursuivre en rappelant le contexte : “c’était ma troisième nuit d’affilée, j’ai confondu deux médicaments le médecin ayant d’abord parlé d’injecter 100 mg de Topalgic par voie intraveineuse”
L’avocat des parties civiles, Me Laurent Mascaras s’est adressé avec humanité à la jeune infirmière : “sachez que la famille du défunt qui a souhaité cette procédure judiciaire pour connaître la vérité, n’est menée par aucune vengeance à votre encontre…”, indique La Depêche.
Ce dernier vise plutôt l’institution hospitalière que l’accusée : “en raison des restrictions budgétaires qui touchent les hôpitaux publics, le médecin de garde reste à la maison et c’est la jeune infirmière qui dans la nuit doit administrer la prescription que l’on lui donne par téléphone.”
En cause : l’absence d’un médecin
“Depuis cette affaire, les prescriptions du médecin de garde sont délivrées au médecin des urgences qui doit se rendre au chevet du malade pour l’examiner et lui faire administrer l’ordonnance”, ajoute l’avocat de l’infirmière, Me Jean-Michel Rey.
“Une prescription ne peut être délivrée par écrit que par un médecin, une fois qu’il a examiné, le patient. C’est la loi et l’ARS l’a relevée”, précise-t-il.
Le tribunal a condamné la jeune femme à 1 an de prison avec sursis, non assorti d’une interdiction d’exercer. Une sentence nettement plus légère que celle demandée par le Procureur de la République. L’affaire devrait désormais se porter sur le tribunal administratif où Me Mascaras entend poursuivre l’hôpital de Montauban.
Cyrienne Clerc, avec La Depêche
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