Le statut de correspondant de SAMU est officiellement élargi aux infirmiers libéraux depuis l’arrêté du 29 décembre 2023. Moins abouti que celui des UMP-H, le projet reste pour l’instant au stade de l’expérimentation. « Nous avons écrit un référentiel national qui est entre les mains de la DGOS et devrait être rapidement diffusé via les ARS à tous les acteurs des formations infirmiers correspondants de SAMU », explique Gaël Gheno, président de l’ANCESU , qui a travaillé aux côtés de la Société française de médecine d’urgence, de SAMU-Urgences de France, de l’association des Médecins correspondants de SAMU et de plusieurs représentants des infirmiers libéraux.
Le principe est calqué sur celui des médecins correspondants de SAMU : l’infirmier libéral en secteur rural, volontaire et formé à l’urgence, intervient sous la supervision du médecin régulateur lorsqu’un patient en urgence vitale ou potentiellement vitale est situé à plus de 30 minutes d’un SMUR ou d’une UMP-H. Titulaire de l’AFGSU 2, l’infirmier devient effecteur de l’Aide médicale urgente (AMU) après une formation destinée à lui apprendre à travailler, soit en autonomie en l’absence de médecin SMUR, soit en équipe pluri-professionnelle, dans des situations clairement établies (1).
Assurée par une équipe composée de professionnels ayant une double compétence de pratique médicale extrahospitalière (médecin, IPA, IADE, IDE) et de pédagogie, la formation initiale de 4 jours, dispensée dans les CESU, sera complétée par un stage ou une période d’immersion d’une durée minimale de 35h dans des structures d’urgence, de SAMU-SMUR ou au siège de son SAMU. Une formation continue de 2 jours est également prévue chaque année. « Cette activité qui va dans le sens de la réingénierie de la profession d’infirmier permet de contribuer au désengorgement des services d’urgences, de mieux orienter les patients, d’éviter les hospitalisations inutiles ou d’accélérer celles qui sont nécessaires », souligne Gilles Chollet, président de la FNI Seine-et-Marne et membre du groupe de travail national sur les ICS. « Avec cette intervention en nid d’abeille, l’idée est vraiment de faire un essaim de professionnels complémentaires autour du patient pour le prendre en charge le plus vite possible, de manière ciblée », ajoute-t-il.
(1) arrêt cardiaque de l’adulte et de l’enfant ; douleur médicale ou traumatique de l’adulte et de l’enfant ; Hypoglycémie avec trouble de conscience et/ou du comportement de l’adulte et de l’enfant ; Douleur thoracique non traumatique ; Tableau évocateur d’une crise convulsive généralisée ; Trouble de la conscience dans le cadre d’une intoxication ; Dyspnée aigue ; Hémorragie sévère de l’adulte et de l’enfant ; Anaphylaxie ; Brûlures graves ; Accouchement inopiné
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