Après la quadruple démission de quatre conseillers nationaux du collège libéral en septembre dernier, Emmanuel Adain, infirmier libéral à la Réunion, claque également la porte du Conseil national de l’Ordre infirmier (CNOI).
Cet ex-adhérent de l’ONSIIL a rejoint la FNI, organisation syndicale qui a demandé à ses adhérents de démissionner de l’Ordre. « C’était attendu. Mais ce genre de débat est dommageable alors qu’il y a tant d’enjeux de santé publique et de chantiers en cours comme celle de la vaccination par les infirmiers qui font partie des rares professionnels de santé à se déplacer domicile des patients », indique Karim Mameri , secrétaire général du CNOI qui ne veut pas polémiquer.
Dans sa lettre de démission, Emmanuel Audain regrette « l’enthousiasme des débuts » reproche une « indifférence à l’égard des élus ordinaux et de nos missions essentielles » et des « comportements de gouvernance, qui sont devenus insupportables ».
Il invoque l’absence d’actions pour défendre la formation infirmière au niveau européen et de contribution à différents rapports dont celui de M. Edouard Couty sur le « Pacte de confiance pour l’hôpital », « l’incapacité » de la structure ordinale à émettre des avis sur les protocoles de coopération ou à publier un code de déontologie, le manque de réunions entre les différents échelons…
Des plaintes en cascade
« Concernant l’Ordre, précise Karim Mameri, nous sommes à une étape de consolidation. Avec l’augmentation notable des cotisations, nous allons pallier à certains manques. Nous allons ainsi mettre en place une vingtaine de contrats aidés dans les locaux régionaux pour offrir un service supplémentaire aux infirmières ».
La démission d’un conseiller ordinal fait en revanche le bonheur du syndicat Resilience, connu pour son opposition à l’Ordre. Hugues Dechilly, président de ce syndicat, annonce plusieurs actions en justice dont une auprès du TGI de Lyon contre un membre du Conseil national qui aurait, indique-t-il, « demandé à sa maman, institutrice en retraite, de s’abonner – chèque à l’appui – à Resilience pour pouvoir pénétrer la face cachée de notre site”.
Le syndicat signale par ailleurs « le dépôt d’un recours auprès du tribunal administratif d’Orléans » contre l’Ordre infirmier, une « demande d’enquête auprès de l’IGAS » et « l’envoi d’un recours auprès du Conseil d’État ». Les avocats ont du pain sur la planche…pour une bataille digne de Clochemerle !
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