CHU de Montpellier : les salariés en roues libres

Au printemps 2023, le CHU de Montpellier a été le premier hôpital français a être labellisé « Employeur Pro-Vélo », niveau argent, pour son site principal. Ce label obtenu pour trois ans, valorise les entreprises qui mettent en œuvre des actions assez ambitieuses pour faire de ses salariés des « vélotafeurs » !

CHU de Montpellier : les salariés en roues libres

© DR

En avril dernier, le CHU de Montpellier, le plus gros employeur de l'Hérault avec 12 000 salariés, a obtenu le label « Employeur Pro-Vélo » niveau argent, pour les quatre structures* du site principal.  « Ce label valorise les efforts entrepris pour mettre en place les outils qui permettent de faire des mobilités actives comme le vélo, une alternative efficace à la voiture, à long terme », résume le docteur Claire Jourdan, médecin du département de médecine physique et de réadaptation référente mobilité vélo, au CHU.

L'instauration de la culture vélo s'est construite avec un accompagnement sur mesure du programme « Objectif employeur Pro-Vélo »** auquel le CHU a adhéré. 

Lever les freins

Objectif : décarboner les trajets domicile-travail des salariés en améliorant l'accès de l'hôpital aux vélos. En proposant aussi, des services tels qu'entretien et réparations sur site et un contrôle technique gratuit, le tout assuré par des associations spécialisées de la ville. « Il a fallu travailler à rendre les choses possibles et faciles, lever les freins à commencer par le manque de stationnements », indique le médecin.

L'initiative s'est avérée très incitative. Tous les sites ont été maillés avec des parkings vélos de bonne qualité, abrités et sécurisés. « Ca a été un premier moteur, à chaque fois qu'il s'en est construit un, il était plein au bout d'un mois », constate Claire Jourdan. A ce jour, 1550 stationnements sont à disposition.

Les accès jusque-là impossibles à utiliser pour les vélos, aussi, ont été facilités. La direction des travaux s'est beaucoup impliquée. « La période Covid a été le déclencheur d'une démarche plus concrète en faveur du vélo », évoque la référente de l'hôpital. Les pistes cyclables – corona-pistes - censées être temporaires, qui ont été créées par la Ville à la sortie du confinement, ont été un gros atout. « Elles passaient devant le CHU », précise le médecin.

Le Plan vélo qui s'est échafaudé dans la foulée, s'est appuyé sur un comité de pilotage où différentes directions du CHU étaient représentées et un comité technique, et sur un audit exigeant avec enquête « Mobilités » auprès de tous les agents... « L'adhésion au Label Employeur Pro Vélo permet à l'hôpital d'obtenir le remboursement partiel de certaines prestations », confie Claire Jourdan.

Le vélo dans le Plan de formation

Le Forfait mobilité durable (FMD) en place depuis fin 2021 pour la fonction publique hospitalière, a  été un autre booster. « Le CHU a été très proactif, il verse depuis deux ans un forfait à tous les agents qui viennent à vélo, ou covoiturent »précise Claire Jourdan. Il a aussi intégré des sessions ''remise en selle'', ''sécurité à vélo'', ''auto réparation'' à son Plan de formation. « Montrer que l'on soutenait les gens dans leur démarche a pas mal aidé à promouvoir le vélo. » Rana Kayali Sempere, IBODE qui habite à 7 kilomètres de l'hôpital, s'est ''convertie'' en avril dernier. Elle utilise son vélo quasiment tous les jours, pour ses trajets domicile-travail.

 « Par tranquillité d'esprit et par souci d'écologie aussi », indique-t-elle. En voiture, elle perd beaucoup de temps dans la circulation et tout autant pour se garer sur le parking de l'hôpital. Aux heures où elle quitte son service, il y a toujours des bouchons, et le parking autos accessible à tout le monde, personnels et visiteurs, est souvent plein. « Je mets à peine cinq minutes de plus qu'en voiture, ça me fait faire un peu d'exercice et des économies d'essence ! » C'est sa cadre de santé, très concernée par la mobilité au CHU, qui a relayé l'information. « Les soignants soignent, et n'ont pas nécessairement le temps de consulter l'intranet de l'hôpital », reconnaît le docteur Claire Jourdan. Le bouche à oreille est souvent plus efficace. « Des défis mobilité, avec récompenses à la clé, contribue à motiver et fidéliser.»

3 600 vélotafeurs

À ce jour, près de 30 % du personnel hospitalier, soit 3 600 agents, prennent leur vélo pour venir travailler. Ils étaient 2 % en 2007. En Occitanie, un deuxième CHU - Toulouse - a obtenu en juin le label niveau argent pour le site de Purpan, et Or pour l'Hôtel Dieu. Un site sur lequel a été créée une station qui propose 5 vélos électriques partagés pour des déplacements professionnels inter-sites. Avec réservation à partir d'une appli.

Tous les ans depuis trois ans, aussi, ce CHU renouvelle une opération prêt de vélo électrique, pour inciter les salariés à tester la ''petite reine''. « Cette année, plutôt qu'une semaine, nous les prêtons pendant un mois », indique Frédéric Villette référent mobilité du CHU de Toulouse. « Ceux qui testent, adoptent très souvent ! », se félicite-t-il.

Myriem Lahidely

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* L'hôpital Arnaud de Villeneuve, l'hôpital Lapeyronie, le Centre André Benech et la Colombière.

 ** Programme porté par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB).

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