Soins palliatifs : les unités et les équipes mobiles manquent de « ressources humaines »

Une enquête rendue publique jeudi par le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV) indique que les ressources humaines sont "insuffisantes" dans les unités de soins palliatifs (USP) et les équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP). 

Soins palliatifs : les unités et les équipes mobiles manquent de "ressources humaines"L'enquête, réalisée en ligne en octobre 2019 a été diffusée directement par le CNSPFV aux 566 USP et EMSP du territoire.

Il s'agissait notamment de "réaliser un état des lieux quantitatif à un instant T de l'ensemble des moyens  en soins palliatifs effectivement disponibles sur le terrain, dans les USP et les EMSP", indique le rapport. 

Ressources humaines "homogènes" mais "insuffisantes"

D'après les données recueillies, les USP disposent majoritairement de 10 à 14 lits, que ce soit dans des CHU, les CH ou dans d'autres types d'établissement. 

Alors qu'une circulaire relative à l'organisation des soins palliatifs recommande qu'une USP de 10 lits dispose au minimum de 2,5 postes ETP (équivalent temps plein) de médecins de plein exercice dont au moins un médecin ayant l'expérience de plusieurs années de pratique, de 1 ETP de cadre infirmier, de 9 ETP d'IDE, de 10 ETP d'aide-soignant et d'1 ETP de psychologue, le rapport note "des écarts substantiels" entre ces recommandations et les données recueillies. 

"La densité en personnel est notamment inférieure de 37% pour les médecins (soit 0,93 ETP de moins), de 14% pour les IDE (1,28 ETP de moins) et de 25% pour les AS (2,54 ETP de moins)", indique le rapport. 

Les USP de petite et moyenne taille disposent relativement d'un plus grand nombre d'ETP de personnel soignant pour 10 lits, toutes professions confondues.

Les grandes USP sont celles qui apparaissent proportionnellement le moins dotées. "Cependant, les écarts constatés entre ces USP de différentes taille ne sont pas massifs et il est probable qu'il faille prendre en considération  les effets d'échelle", remarque le CNSPFV. 

Côté EMSP, il est "difficile de savoir quelle est la référence utile pour répondre aux besoins" en ressources humaines.

Il est en revanche indiqué que 40% des EMSP estiment que leurs ressources en médecins sont adaptées alors que 33% estiment qu'elles ne le sont pas. Pour les autres catégories de personnels, les ressources sont majoritairement jugées adaptées, est-il noté. 

Pression "limite"

Augmentation de la charge de travail mais personnel inchangé ou augmentation du personnel insuffisante, difficultés locales, disparition des réseaux, manque de lits d'aval... : la plupart des commentaires donnés en exemple dans le rapport font état d'un sentiment global de manque de ressources humaines dans les structures de soins palliatifs. 

Le CNSPFV remarque que plus de 50% des EMSP répondent que la pression sur leur équipe est "limite". "A noter, qu'il n'y a pas de région où la pression sur les EMSP serait exclusivement 'gérable' ou 'ingérable'. Il n'y a pas non plus de lien entre l'appréciation de pression sur l'équipe et les effectifs (médecins ou IDE) des EMSP répondantes". 

Globalement,  44% des équipes des EMSP estiment que le fonctionnement de leur établissement est "satisfaisant mais précaire" et 37% jugent qu'il est "insatisfaisant", voire "dangereux".

Rédaction ActuSoins

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