Le Sniil appelle les infirmières libérales à la « désobéissance civile »

Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) vient d'appeler les Infirmières libérales à la « désobéissance civile » pour se faire entendre des pouvoirs publics et notamment de la CNAM, avec qui les négociations conventionnelles sont rompues depuis début juin.

Le Sniil appelle les infirmières libérales à la « désobéissance civile »

Après la lettre ouverte de la FNI aux députés et sénateurs, c'est au tour du Sniil de signifier aux pouvoirs publics son mécontentement face au silence de la CNAM et du gouvernement dans le cadre des négociations conventionnelles. Il vient en effet d'appeler les infirmières libérales à la désobéissance civile en appliquant deux mesures : facturer spécifiquement tous les actes de vaccination contre la grippe et suspendre la prescription de matériel.

Cet appel exprime un « ras le bol », explique Catherine Kirnidis, présidente du Sniil, après plus d'un an de négociations qui ont abouti à une situation de blocage. Selon elle, le syndicat a « complètement joué le jeu » en participant aux groupes de travail, en faisant des propositions et en répondant aux sollicitations. Mais « on a l'impression que la feuille de route est déjà établie. A quoi cela sert-il de nous demander notre avis ? », ajoute Catherine Kirnidis. Elle évoque les négociations conclues avec les médecins et les pharmaciens assorties d'enveloppes qui lui font paraître les Idel comme « la cinquième roue du carrosse ».

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Les deux mesures proposées par le syndicat visent selon la présidente du Sniil à rendre visibles les infirmières libérales, leurs compétences et contribution au système de santé. Il s'agit d'une part de facturer séparément des autres soins la vaccination antigrippale, même si elle devait être incluse dans les AIS, et de pouvoir ainsi la comptabiliser. La suspension des prescriptions de matériel de pansement ou de perfusion obligera quant à elle les patients à devoir consulter leur médecin pour obtenir une nouvelle ordonnance. Ce qui engendrera des remboursements supplémentaires de consultations médicales...

Certes, reconnaît Catherine Kirnidis, la facturation de toutes les vaccinations fait courir aux infirmières libérales le risque de se voir réclamer des indus, et ces deux mesures vont, selon elle, « engorger les caisses d'assurance maladie » mais elles vont surtout « rendre visible » des contributions habituellement invisibles des Infirmières libérales au système de soin et permettre de mesurer leur impact.

Les adhérents du Sniil ont « très bien compris » le sens de cette action et les retours sur les réseaux sociaux sont « plutôt positifs », ajoute-t-elle. Le Sniil a par ailleurs créé et mis en ligne un « kit de résistance » pour expliquer la démarche aux patients et aux médecins. En attendant d'éventuelles propositions nouvelles de la part de la CNAM ou des annonces d'Emmanuel Macron lors de sa présentation de la stratégie de transformation du système de santé le 18 septembre.

Olivia Dujardin

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