
“Je travaille en dix heures, je ne perdrai donc pas mes RTT mais avec le projet Hirsch, la charge de travail s’intensifiera et nous en ferons tous les frais. Cela aura un retentissement sur la qualité des soins, sur la sécurité des patients et sur celle des soignants”, estime-t-il.

“Environ 56 % des salariés se sont mis en grève dont 30 % ont été assignés, selon les chiffres de la direction”, indique Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI (syndicat national des professionnels infirmiers. “Et cette fois, même l’encadrement était de notre côté. De nombreux cadres ont refusé de délivrer les assignations et la direction a du s’en charger”, ajoute-t-il.
Martin Hirsch adopte une position en recul
Reçu avec les délégations des autres syndicats par Martin Hirsch, il souligne que le directeur général de l’AP-HP “avance masqué. Ce qui ne facilite pas la communication. Il est prêt à repartir sur une nouvelle méthode en discutant de l’amélioration des conditions de travail mais il ne retire pas formellement son projet”, explique-t-il.
“Il ne parle plus de projet mais de document, il propose une discussion sur la méthode mais n’indique rien de concret. Il parle de repartir d’une page blanche 
Un sentiment de flou qui fait dire à Thierry Amouroux que Martin Hirsch “a du mal à repartir sur une base saine de négociation et à passer le cap du retrait de son projet face à notre mobilisation”.
Un document écrit devrait être remis en fin de journée aux syndicats par la direction de l’AP-HP.
Forte mobilisation

“Je travaille en grande équipe sur 7h36 par jour (60 % des agents sont sur ce rythme à l’AP-HP, ndlr), avec une alternance de matinée et d’après-midi. Les soignants sont au bord du burn-out. Il y a énormément d’arrêts. Nous ne sommes pas suffisamment auprès des patients. Et du coup, il y a une mauvaise ambiance dans les équipes”, relate Perrine, infirmière à Avicenne.

Epuisement professionnel
“On galère, on galère et ils veulent nous enlever nos RTT, le peu qu’on a. Il faut respecter les malades nos vies de famille”, s’insurge Sylvie, aide-soignante à René Muret (Sevran) en gériatrie.

“Lors de la mise en place des RTT en 2002, il manquait 20 000 emplois. En trois ans, il y a eu 40 000 embauches, soit 5 % des effectifs. Dans le privé, ceux-ci ont augmenté de 7 % pour combler ce manque”, indique-t-elle.

Le casse-tête des RTT
Pour réduire les RTT – un stock évalué à 74,7 millions d’euros fin 2014 -, l’amplitude horaire devrait effectivement être réduite sous les 7h36, même si Martin Hirsch a déjà affirmé qu’il ne visait pas le rythme de 7 h. L’AP-HP a pour feuille de route une réduction des dépenses de 150 millions d’euros en 2015. Une réduction des RTT pourrait apporter une vingtaine de millions.
“Ce n’est pas la fin des 35 heures, c’est les 35 heures organisées autrement, et ce n’est pas la fin des RTT”, avait indiqué le matin même le directeur général de l’AP-HP sur RTL, revendiquant la pleine confiance du gouvernement. Ce qui ne semble pas tout a fait être acquis, à l’écoute du discours de Marisol Touraine, ministre de la Santé, le 19 mai, aux Salons Santé Autonomie.
La prochaine journée de mobilisation sera le 28 mai, jour du redémarrage des négociations. Les syndicats appellent à une grève dure. Des AG devraient se tenir à nouveau dès demain dans les établissements “et nous n’excluons pas que des actions locales soient décidées en attendant le 28 mai”, indique Thierry Amouroux.
Cyrienne Clerc











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