Un Ehpad temporaire…pour éviter l’Ehpad

Laurence Rossignol, secrétaire d'Etat chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l'Autonomie, a visité mardi 1er juillet dans le Nord un établissement d'hébergement pour personnes âgées très particulier. Il accueille des résidents de manière temporaire, de quelques jours à trois mois. Un exemple inspirant alors que le projet de loi Autonomie est en discussion. 

Un Ehpad temporaire...pour éviter l'Ehpad

©Olivia Dujardin

Sur ses 32 lits, la résidence des Weppes accueille bon an mal an 280 personnes, pour près de 400 séjours...

Agées ou, dans un moins grand nombre de cas, handicapées, ces personnes vivent habituellement chez elles mais elles ont besoin d'un hébergement temporaire à l'issue d'une hospitalisation ou lorsque leurs aidants naturels, conjoint, enfant ou parent, ne sont pas disponibles (congés, maladie, besoin de répit...).

« Ce type d'hébergement permet de retarder l'âge d'entrée en maison de retraite », estime Patrick Cleenewerk, le directeur de la résidence Croix-Rouge de Fournes-en-Weppes.

Cet établissement, un des premiers du genre lors de sa création en 1995 est très demandé : le taux d'occupation des lits est très élevé (entre 85 et 90%). Plus encore l'été ou fin décembre.

Résidents temporaires

Les résidents temporaires, dont la dépendance mesurée varie du GIR 1 au GIR 5, avec ou sans troubles cognitifs, séjournent ici entre trois jours et trois mois, rarement plus.

La grande majorité d'entre eux (70%) rejoint son domicile ensuite, a expliqué le directeur à Laurence Rossignol. Ils ont 86 ans en moyenne.

Le grand nombre de personnes accueillies « demande une adaptation permanente de l'équipe », a remarqué Patrick Cleenewerk. La résidence compte, entre autres, quatre infirmières dont une infirmière coordinatrice, Geneviève Defrance.

« Une évaluation des besoins est réalisée avec les résidents et leur famille lors de leur arrivée et le lendemain matin, explique-t-elle. Les critères d'admission sont les mêmes qu'en EHPAD sauf que nous ne faisons pas de visite préalable car les séjours sont courts. Les médecins coordonateurs étudient les dossier en amont. »

Peu adapté aux pathologies trop lourdes

Seules limites : les personnes dont les problématiques de santé sont trop lourdes ou celles qui, désorientées ou démentes, risquent de quitter les lieux de manière inopinée car les lieux ne sont pas adaptés.

« Il nous faudrait une unité de vie Alzheimer », a souligné Patrick Cleenewerk. Pas sûr que la proposition de Laurence Rossignol de « badger un couloir » constitue vraiment une solution...

La secrétaire d'Etat a rencontré les résidents qui participaient à un loto musical puis  deux personnes handicapées qui séjournent quelquefois à la résidence (grâce à une aide du conseil général avant 60 ans). « Cela me permet de souffler un peu », a expliqué leur mère, très âgée.

Un accord entre l'ARS et le conseil général permet aussi à l'EHPAD de déclencher directement le versement de l'aide sociale sans avoir à suivre une procédure qui risquerait d'aboutir alors que le séjour serait déjà fini. « C'est une des clés de la réussite de notre établissement », a souligné son directeur.

Elle réside également selon lui dans le fait que la résidence n'est pas une accolé à un EHPAD classique : les résidents ne craignent pas, en y entrant, de ne pas revenir chez eux.

Elle dispose aussi d'un animateur à temps plein et s'inscrit au sein d'une  plateforme de services destiné à favoriser le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées (SAAD, SIAD) et d'un important réseau de bénévoles.

Droit au répit

Le directeur de la résidence a aussi fait part de ses préoccupations en termes financiers. En effet, la tarification, calculée selon un taux d'occupation ordinaire pour ce type d'Ehpad (et donc inférieur à celui de la résidence de Fournes), pèse sur les finances de l'établissement.

En écho, Laurence Rossignol a rappelé son souhait de voir aboutir l'aide de 500€ au titre du droit au répit dans le cadre de la loi Autonomie en discussion au Parlement.

Olivia Dujardin

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Réactions

1 réponse pour “Un Ehpad temporaire…pour éviter l’Ehpad”

  1. Samia Sissad dit :

    Ce genre de structures est à développer <3

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