Covid-19 : Les infirmières du pôle gériatrie du CHU de Toulouse en mission de dépistage dans les EHPAD

Dès le 18 mars, le CHU de Toulouse a proposé un dispositif mobile de dépistage du COVID-19 en Ehpad. En première ligne, les infirmières testent les résidents mais aussi forment et rassurent le personnel soignant. 

Covid-19 : Les infirmières du pôle gériatrie du CHU de Toulouse en mission de dépistage dans les EHPAD

Photo d'illustration. © Shutterstock

Alors que le nombre de décès liés au Covid dans les Ehpad de France (hors IDF) a été estimé hier soir à  884 par Jérôme Salomon, directeur général de la santé , le pôle gériatrie du CHU de Toulouse a lancé il y a dix jours une filière de prise en charge dédiée à ces établissements. Objectif ? Eviter l’émergence de clusters parmi les résidents.

En temps normal, Nathalie Damiaud est infirmière mobile au centre de recherche clinique du gérontôle de Toulouse. Mais depuis que la pandémie du Covid-19 a gagné la France et la mise en place de confinement, son quotidien a bien changé.

Au pôle gériatrie du CHU toutes les prises en charge ambulatoires pour les résidents d’EHPAD ont été stoppées.

Pour compenser, une équipe mobile de dépistage a été déployée. Elle est constituée de dix-sept soignants (huit médecins et neuf infirmiers) qui vont à la rencontre des résidents d’Ehpad, en cas de suspicion de covid-19. Les appels sont régulés par le SAMU puis basculés vers le pôle gériatrie. En première ligne, les infirmiers se déplacent en binôme puis un suivi à distance est mis en place avec les gériatres.

« Hier je suis sortie trois fois dans la journée, comptabilise Nathalie Damiaud. Pour ma part je connaissais déjà le geste du prélèvement naso pharyngé, mais j’ai été formée aux techniques d’habillage et déshabillage, et c’est vrai que même déjà habituée à prendre en charge des personnes âgées, j’interviens en ce moment dans un contexte particulier. »

Dans les EHPAD inquiétude et besoin d’informations

Depuis la mise en place du dispositif cinquante résidents ont été testés et cinq EHPAD (sur la soixantaine que compte le département de Haute-Garonne) ont été placés en surveillance renforcée, après que deux résidents aient été testés positifs ainsi que des soignants.  « La relation au patient est compliquée, car nous intervenons auprès de personnes qui sont parfois déjà confuses en raison de la fièvre ou d’autres symptômes liés au virus et puis notre équipement de protection peut faire peur, l’acte peut être douloureux et certains ont des réactions de défense », décrit l’infirmière.

Du côté du personnel soignant des EHPAD, les attentes sont aussi très fortes. « A la mise en place du dispositif il y  avait beaucoup d’angoisse, notamment en raison du manque d’équipement. Cet aspect s’est amélioré, et les soignants sont apaisés de ce côté là », décrit Véronique Léon, la cadre de santé du pôle gériatrie du CHU.

Pour autant, les interrogations des soignants sur la prise en charge et les soins à apporter aux résidents restent nombreuses. « Notre rôle c’est aussi de soutenir et d’informer les équipes qui nous sollicitent sur les précautions d’hygiène au moment des toilettes, des soins de bouche par exemple », raconte l’infirmière.

Du côté de l’équipe mobile, le moral tient bon pour l’instant. « Naturellement un debrief s’est mis en place parmi les infirmières après chaque intervention en EHPAD, décrit Véronique Léon. C’est une bonne chose et c’est indispensable pour partager les difficultés et adapter l’intervention suivante. »

Béatrice Girard

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