Verdict début janvier sur la pratique avancée des infirmiers anesthésistes

Verdict début janvier sur la pratique avancée des infirmiers anesthésistes

Les organisations d'infirmiers anesthésistes devront attendre début janvier pour savoir si le ministère de la Santé envisage de reconnaître leur spécialité comme une pratique avancée. Le rapport IGAS qui doit inspirer Olivier Véran  sur ce sujet - notamment- devrait être publié dans les premiers jours de 2022.
Verdict début janvier sur la pratique avancée des infirmiers anesthésistes
© ShutterStock

Les représentants des Iade continuent de ronger leur frein, à l’approche de la fin de l’année : ils attendent avec une grande impatience que le ministre de la Santé prenne connaissance du rapport de l’IGAS sur la pratique avancée et les protocoles de coopération.

Le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia), l’Union fédérale des médecins, ingénieurs, cadres et techniciens (UFMICT-CGT), l’Association nationale des étudiants infirmiers anesthésistes et les collectifs Iade United voudraient savoir d’une part si les rapporteurs recommandent de reconnaître cette spécialité comme une pratique avancée et surtout ce que décidera Olivier Véran à partir de ces conclusions.

Quelle fenêtre parlementaire ?

Depuis le 14 décembre, ils disposent au moins d’un calendrier. Le cabinet du ministre leur a indiqué que le rapport sera rendu public entre le 3 et le 5 janvier et qu’Olivier Véran fera part à partir du 10 janvier de ses décisions sur les sujets abordés par le rapport aux différentes professions concernées (Iade mais aussi Ibode, IPA et IPDE).

Dans un communiqué, les représentants des Iade indiquent que des réunions tripartites par profession se tiendront ensuite, réunissant organisations médicales, paramédicales et services ministériels. Puis des cycles de travail devraient s’enclencher avec la DGOS. Sur la forme, les signataires observent avec une pointe d’inquiétude que ce calendrier laissera très peu de temps aux partenaires pour « clore favorablement le nécessaire volet législatif avant la fin de la session parlementaire ».

Comme le souligne Christophe Paysant, président du Snia, « l’IGAS est totalement indépendante. Ses membres prennent leur temps, ils ont leur calendrier, totalement autonome. Ils ont voulu faire un rapport le plus précis possible, sans pression. Mais les opportunités législatives se referment, on s’approche des vacances parlementaires et de l’élection présidentielle… » La lettre de mission des inspecteurs de l’IGAS, datée du 21 mai 2021, était aussi très dense. Ils devaient ainsi évaluer et analyser les dispositifs des protocoles de coopération, initiés en 2009, et de la pratique avancée, créée en 2018.

Leur mission incluait aussi l’examen des modalités selon lesquelles « les infirmiers spécialisés, notamment les infirmiers anesthésistes, pourraient se voir ouvrir l’accès à la pratique avancée ». La lettre précise que « l’expertise de ces infirmiers devrait leur permettre un accès spécifique à la pratique avancée (passerelles dans les formations, compléments de formations…) ».

« Juste pression »

Sur le fond, « nous avons des informations indirectes qui disent que les arguments des infirmiers anesthésistes et des représentants de la profession sont assez évidents pour ceux qui nous ont audités », remarque Christophe Paysant. Selon lui, « le fait que nous ayons une pratique différente de la pratique infirmière, tout le monde l’accepte. Nous avons une pratique intermédiaire, il faut lui trouver un espace ».

Avec la création de celui de la pratique avancée, les représentants de la profession considèrent qu’il en existe désormais un et que l’exercice de la spécialité d’anesthésie, « entre le métier socle d’infirmier et la profession médicale », devrait être reconnu comme une pratique avancée. Alors que ce statut existe, ajoute le président du Snia, « on se demande si notre pratique est encore sécurisée sur le plan législatif » par le décret de compétences.

En attendant la publication du rapport et les arbitrages du ministre, la mobilisation des Iade commencée le 2 novembre n’est pas encore levée. Les organisations qui la mènent sous la forme d’une grève reconductible, comptent maintenir, comme ils l’indiquent dans leur communiqué, « la juste pression auprès des décideurs politiques ».

Géraldine Langlois

Restez connecté ! Installez l'application gratuite ActuSoins