Le débat sur la vaccination contre le Covid des professionnels de santé enfle, pour de « bonnes » ou de « mauvaises » raisons.
Alors que cette vaccination ne prend pas l’ampleur escomptée par les pouvoirs publics, certains proposent de la rendre obligatoire, d’autres préconisent de développer la pédagogie afin de persuader les réticents…
Des chiffres officiels sont régulièrement communiqués sur Géodes, le site d’indicateurs de Santé Publique France. Les plus récents, datés du 9 mars, font état de 36% de professionnels vaccinés, tous âges confondus.
Dans une « lettre » écrite aux professionnels de santé le 5 mars, Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé, qualifie les chiffres d’« encourageants » mais qui progressent trop lentement selon lui. Cela l’a conduit à inciter les soignants à davantage se faire vacciner.
Combien de vaccinés ?
Cela suffira-t-il à convaincre ceux qui sont réticents ou hésitants ? Certains évoquent les ratés de la communication sur du port du masque au début de la crise sanitaire et, plus globalement, le sentiment que les pouvoirs publics n’ont pas suffisamment agi pour protéger jusque là les professionnels de santé face au Covid. Une perte de confiance, en somme. D’autres redoutent les effets secondaires observés avec certains vaccins (un rapport précis de l’Agence de sécurité des médicaments concernant les cas d’effets indésirables est disponible ICI pour les trois vaccins. Sur plus de 5 millions de doses administrées en France, 11 802 cas d’effets indésirables ont été recensés, pour la plus grande partie bénins, ndlr).
Pour Patrick Chamboredon, « la vaccination, c’est un devoir déontologique, éthique ou moral, selon l’endroit d’où on la considère. En tant que professionnels de santé, on sait, parce qu’on l’a appris, que cela a permis d’éradiquer des maladies, qu’on le fait pour soi, pour les autres et pour la société en général. » Ils savent aussi, ajoute-t-il, que « tous les médicaments ont des effets secondaires » et comportent une part de risque individuel dans l’objectif d’obtenir un bienfait collectif.
Les réticences actuelles pourraient être vaincues, selon Patrick Chamboredon, président de l’Ordre national des infirmiers (ONI) si les infirmiers, qu’ils soient libéraux ou non, étaient plus impliqués dans la vaccination, c’est-à-dire s’ils avaient la possibilité de vacciner et étaient mobilisés pour le faire, par exemple dans les centres de vaccination.
Le président de l’ONI a plaidé en ce sens auprès d’Olivier Véran récemment et milite aussi depuis deux ans auprès de la HAS pour que les Idel soient autorisés à effectuer d’autres vaccinations que celle contre la grippe en toute autonomie. « Plus les infirmiers seront impliqués, poursuit-il, plus ils se pencheront sur la littérature sur le sujet, plus ils se rendront compte de la réalité des faits et seront convaincus » du bienfondé de la vaccination.
« Un devoir déontologique »
D’autres voix en appellent à l’instauration d’une nouvelle obligation vacinale. Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a ainsi évoqué dans le Parisien le 7 mars que la vaccination obligatoire des soignants « reste une possibilité »…
Conscient de la dimension clivante de cette position, Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI), le souhaite.
Il doute de l’efficacité des appels lancés par Jean Castex et Olivier Véran. « Dans le contexte d’urgence sanitaire que nous vivons, souligne-t-il, chaque jour qui passe est du temps perdu ». Et le président de ce syndicat d’infirmiers libéraux d’invoquer la responsabilité des soignants en matière d’exemplarité à ce sujet.
Selon lui, instaurer dès le début l’obligation vaccinale pour les professionnels de santé « aurait simplifié les choses » en évitant l’attentisme exprimé par certains soignants aujourd’hui et aurait évité la confusion qui entoure les messages officiels. « Les modalités de communication des gouvernants depuis le début de la crise ont contribué à brouiller les messages, et la réception de ces messages s’en trouve brouillée au final », souligne Daniel Guillerm.
Pour lui, la réticence de certains professionnels vis-à-vis de la vaccination exprime bien plus « un malaise, une défiance envers les décideurs » qu’une méfiance envers les vaccins eux-mêmes. « Il n’est pas jamais trop tard » pour instaurer cette obligation, assure-t-il, d’autant plus que les infirmiers salariés sont déjà soumis à d’autres obligations vaccinales (DTP et hépatite B). Patrick Chamboredon ne partage pas cette position : la coercition risquerait selon lui d’accentuer les clivages.
Géraldine Langlois
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