Tension sur les salaires : les infirmières ont grappillé 1,4 % de plus en 2013

Tension sur les salaires : les infirmières ont grappillé 1,4 % de plus en 2013

Les infirmiers anesthésistes et de bloc, ainsi que les aides-soignantes et les auxiliaires de puéricultrice, ont vu leur pouvoir d’achat diminuer à la suite de revalorisations salariales oscillant entre + 0,2 % et + 0,7 % en 2013, indique le baromètre 2014 des salaires de la santé publié par l’Appel Médical.

 

Tension sur les salaires : les infirmières ont grappillé 1,4 % de plus en 2013
Baromètre 2013, L’appel Médical

“En 2013, trois des cinq professions de santé ayant connu les plus fortes revalorisations salariales appartenaient au secteur de la pharmacie et de l’analyse médicale. Ainsi, les préparateurs en pharmacie ont vu leur fiche de paie progresser de 4,1 % en 2013 par rapport à 2012, soit la plus forte revalorisation tous métiers confondus”, indique cette étude, qui s’est basée sur 555 315 fiches de paie d’intérimaires.

“La règle imposant qu’un intérimaire soit rémunéré au même niveau qu’un salarié titulaire garantit une bonne représentativité des salaires”, poursuivent les auteurs du baromètre qui retiennent le salaire brut et indiquent que “les congés payés (10%), les indemnités de fin de mission (10%) et les primes variables (13%) n’ont pas été pris en compte” pour respecter les critères de représentativité.

Les préparateurs en pharmacie sont suivis par les techniciens de laboratoire, crédités d’une hausse de 2,4 % sur la même période. Les docteurs en pharmacie se classent quant à eux cinquième, avec un salaire en progression de 1,5 %. Ces hausses de salaires sont supérieures à l’inflation, qui a atteint 0,9 % en 2013.

Ces évolutions contrastées sont ” à mettre au compte des différentes conventions collectives qui, dans les secteurs public, privé et associatif, déterminent le niveau des salaires. Mais elles reflètent également le rapport de force entre l’offre et la demande sur le marché du travail”, précise ce baromètre.

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+ 1,4 % pour les Infirmières

En 2013, les 550 000 infirmières gagnent en moyenne 2 185 € brut par mois, un salaire en hausse de 1,40 % sur un an. Après la difficile année 2012 qui avait vu arriver dur le marché du travail deux promotions de jeunes diplômés – conséquences de la réforme des IFSI –  l’année 2013 ne s’est pas traduite par une embellie.

En cause : les contraintes budgétaires. “Toutefois, du fait des départs à la retraite naturels et des besoins en soins croissants d’une population vieillissante, le métier d’infirmière devrait progressivement retrouver son caractère 
pénurique, estiment les auteurs de l’étude. D’autant que, en moyenne, une infirmière ne reste que sept ans dans son métier, avant de se reconvertir.”

Les infirmières (le métier est féminisé à 87 %) sont mieux loties dans le sud-ouest (2 192 €, + 3,3 %), le sud-est (2 202 €, + 2 %). En Ile-de France, les salaires des infirmières ont baissé de 0,2 % et dans le Nord-est, ils sont restés au point mort.

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 + 0,7 % pour les IBODE

Le salaire brut des 6 800 infirmières de bloc opératoire s’est élevé en moyenne en 2013 à 3 131 €, en hausse de 0,70 % par rapport à 2012. 

“Alors que la demande d’intérim était restée forte jusqu’en 2012, l’année passée a été marquée par de sérieuses réductions budgétaires, notamment à l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris. Les missions proposées se font plus courtes – parfois à la journée – et surtout dans l’urgence. Les IBODE, pour qui l’intérim est le plus souvent un choix motivé par le confort d’un travail à la carte, se retrouvent donc à devoir accepter des CDD, dont la demande est en hausse”, indique le baromètre.

Autre phénomène : les infirmiers en soins généraux espagnols et portugais arrivés en France en 2012, désormais formés aux compétences du bloc et opérationnels, “entrent en concurrence directe avec les IBODE nationaux”, selon l’Appel Médical.

 +0,4 % pour les IADE

Pour les 9 000 infirmières anesthésistes, la hausse des salaires est sous l’inflation.  En 2013, un IADE gagnait en moyenne 3 821 €, en hausse de 0,40 % seulement par rapport à 2012, malgré une certaine pénurie.

” Les IADE peuvent compter sur de nombreux postes vacants, surtout en région parisienne, qui concentre plus de la moitié des blocs opératoires français. Cette pénurie s’explique par de nombreux départs à la retraite et un déficit de formations, dû la baisse des quotas intervenue il y a quelques années. Toutefois, le numerus clausus a été relevé en 2013″, estime ce baromètre.

+ 0,5 % pour les aides-soignants

En 2013, les AIS gagnent en moyenne 1 691 € bruts par mois (+ 0,5 %).

“L’année 2013 a coïncidé  avec une montée en puissance des demandes d’aides-soignants, contrairement à la qualification d’infirmier. Désormais pour dix demandes exprimées par les établissements de santé, six concernent des AIS”, remarque L’Appel Médical.

La demande est liée à une hausse de la demande de la prise en charge du handicap avec une population vieillissante, une augmentation des places d’Ehpad dans certaines régions et la montée en puissance du plan Alzheimer.

Cyrienne Clerc


Pour aller plus loin : le baromètre

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