Coordonnée par le Pr Anne-Claude Crémieux du service des maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Raymond Poincaré, et Judith Leblanc, infirmière de recherche clinique de l’Est Parisien à l’hôpital Saint-Antoine, cette étude, soutenue par l’ANRS et l’AP-HP, vise à mesurer l’efficacité d’un dépistage ciblé auprès de personnes venues consulter aux urgences et identifiées comme à risque d’infection par le VIH.
A ce jour, 11 453 personnes ont participé à l’étude et 2 085 tests rapides ont été réalisés – test dont les résultats sont connus en 30 minutes.
Rôle infirmier
Un questionnaire standardisé est ainsi proposé systématiquement aux patients lors de leur enregistrement administratif aux urgences, afin d’identifier les personnes à risque.
« Le remplissage des questionnaires est systématique, les refus sont vraiment très anecdotiques », explique Judith Leblanc.
Au regard des réponses, l’infirmière du service, formée comme ses collègues par Judith Leblanc au protocole, propose au patient un test de dépistage.
« Les patients acceptent là aussi, facilement ce test, à hauteur de 70 %, précise-t-elle. Les 30 % de refus incluent ceux qui ont effectué un test récemment, les personnes qui ne s’estiment pas à risque et d’autres qui ont peur. » En cas de résultat positif, en plus d’examens complémentaires, il est proposé au patient d’être vu dans les 24 à 48h par un médecin infectiologue.
Valorisation du métier
Cette étude « est une opportunité pour les infirmiers de travailler sur la valorisation de leurs missions car nous disposons d’un champ de travail dans la prévention et la santé publique”, estime Judith Leblanc, qui réalise, dans le cadre de cette étude, une thèse de santé publique.
« L’un des aspects de cette étude est également la mise en valeur du travail de recherche infirmier », ajoute le Pr Crémieux. Les infirmiers estiment d’ailleurs que cette pratique s’intègre bien dans leurs compétences, et « la proposition d’un test de dépistage du VIH est bien acceptée par les patients », ajoute le Pr Crémieux.
Précédent
Cette étude fait suite à une autre étude qui a été menée en 2010 dans 29 services d’urgences d’Ile-de-France avec le dépistage généralisé du VIH par test rapide, de toute personne de 18 à 64 ans. Elle a démontré que la généralisation du dépistage était peu efficace, car « toutes les personnes qui ignorent leur séropositivité appartiennent aux populations les plus à risque à savoir les hommes homosexuels et les personnes venant d’Afrique Subsaharienne », fait savoir le Pr Crémieux.
Il a alors été conclu de la nécessité de concentrer le dépistage sur une population ciblée. L’étude avait également mis en évidence l’intérêt que les tests de dépistage rapide soient proposés et réalisés par les équipes infirmières, ce qui est désormais possible depuis l’arrêté ministériel du 9 novembre 2010.
En France, 150 000 personnes vivent avec le VIH et près de 30 000 personnes ignorent encore leur séropositivité.
Laure Martin
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