L’ensemble des étudiants en médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique, soins infirmiers et kinésithérapie, vont débuter, dès la rentrée 2018, leur service sanitaire, concrétisation d’une promesse de campagne d’Emmanuel Macron.
C’est Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Frédéric Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, qui ont annoncé le 26 février la mise en œuvre de ce dispositif après avoir reçu le rapport du Pr Loïc Vaillant, chargé de mission sur le sujet. Ce dispositif est une réponse à la fréquence des comportements à risque qui reste élevée en France, particulièrement chez les jeunes et les publics les plus fragiles socialement.
Prévention et promotion de la santé
Les étudiants en santé vont ainsi assurer des actions de prévention et de promotion de la santé auprès de publics divers : écoles, universités, Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), entreprises, lieux de privation de liberté, établissements médico-sociaux, etc. Ils vont aborder les thématiques de santé publique comme la nutrition, la promotion de l’activité physique, la vie affective sexuelle ou encore les addictions.
Les expériences analogues menées dans d’autres pays ont montré l’efficacité de ces interventions sur l’acquisition, par les étudiants, de compétences permettant d’envisager une transformation de long terme de l’action des professionnels de santé. Les objectifs concernent donc à la fois la population et les soignants.
Il s’agit :
- d’initier tous les futurs professionnels de santé aux enjeux de la prévention primaire et de la promotion de la santé,
- de développer leur compétence à mener des actions auprès de tous les publics,
- d’assurer des actions de prévention et de promotion de la santé auprès de publics divers,
- de lutter contre les inégalités territoriales et sociales en santé en veillant à déployer les interventions auprès des publics les plus fragiles,
- de favoriser l’autonomie des étudiants dans le cadre d’une pédagogie par projet et renforcer le sens de leur engagement dans leurs études,
- de favoriser l’inter-professionnalité et l’interdisciplinarité des étudiants en santé par la réalisation de projets communs à plusieurs filières de formation.
Temps théorique et temps pratique
Le service sanitaire, d’une durée de trois mois en temps partiel en discontinu, soit soixante demi-journées, va être organisé autour de plusieurs temps. Tout d’abord, un temps de formation spécifique qui va permettre aux étudiants d’acquérir les connaissances, les compétences et savoir-être pour l’intervention auprès du public.
A l’issue de cette formation, ils interviendront, pour une durée de trois semaines, dans le lieu prévu (sous proposition des comités de pilotage régionaux, agréés par l’université ou l’institut de formation en lien avec les acteurs) pour délivrer les messages de prévention adaptés au public, animer des ateliers ou encore participer à des actions. Après ce travail, un temps de débriefing et d’évaluation permettra d’échanger sur cette expérience avec les référents du programme. Le service sanitaire, qui va se substituer à des activités pédagogiques et à des stages existants, sera obligatoire pour l’obtention du diplôme.
Les premières expérimentations de cette approche ont eu lieu dès le mois de mars au sein des universités d’Angers, de Clermont-Ferrand, de Caen, de Marseille et à l’Ifsi du centre hospitalier de Dunkerque avant son déploiement à la rentrée de 2018. Dès septembre 2019, le dispositif sera généralisé à toutes les formations en santé.
Rémunération et frais de transports
L’étudiant en soins infirmiers effectuera ce stage en deuxième année et recevra une indemnité pour ses frais de transport, dans les conditions et modalités prévues par les dispositions réglementaires relatives à l’accomplissement des stages durant leur formation.
La réalisation de l’action de service sanitaire étant incluse dans les temps de stage des formations existantes, l’étudiant est alors indemnisé dans les mêmes conditions et modalités que celles prévues pour ses autres stages effectués pendant sa formation (soit 38 euros par semaine pour les étudiants de deuxième année).
Laure Martin
Pour en savoir plus :
Arrêté du 12 juin 2018 relatif au service sanitaire pour les étudiants en santé
Décret n° 2018-472 du 12 juin 2018 relatif au service sanitaire des étudiants en santé
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