Santé des migrants : un guide pour l’accès aux soins de tous

Santé des migrants : un guide pour l’accès aux soins de tous

Le Comité pour la santé des exilés (Comède) a publié le 21 octobre la quatrième édition de son guide « Soins et accompagnement des migrants/étrangers en situation précaire ». Soutenu par la Direction générale de la santé (DGS) et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), il a déjà été imprimé à 40 000 exemplaires.

Santé des migrants : un guide pour l’accès aux soins de tousGratuite, cette bible de l’accès aux droits et aux soins s’adresse à tous les acteurs gravitant autour des migrants.

Avec ses 543 pages, ce document, destiné notamment aux professionnels soignants, constitue une véritable encyclopédie de la santé physique et mentale ainsi que de l’accès aux soins et aux droits (sociaux et juridique) des migrants, dont la situation impose un accompagnement global.

Composé de quatre parties (repères, droits, soins, prévention), il plaide pour le développement de l’interprétariat professionnel et « des consultations médicales de bilan adaptées, dans un système de droit commun », insiste le docteur Pascal Revault, directeur opérationnel du Comède.

Réalisé par l’ensemble de l’équipe (service juridique, psychologues, infirmiers, médecins et travailleurs sociaux) de l’association, il se veut pratique et pédagogique. « Nous l’avons écrit sur la base de questions qui nous sont régulièrement posées », précise Pascal Revault.

Sur le volet de la santé, cette édition 2015 a été enrichie de nouveaux chapitres consacrés à des publics aux besoins spécifiques : migrants âgés, enfants – en particulier les mineurs isolés étrangers – et périnatalité. Autre nouveauté, l’approfondissement des sujets de la torture, des violences envers les femmes, et des psychotraumatismes fréquents.

Rappels déontologiques

A l’origine de ce guide, « le constat d’une méconnaissance des outils d’accès aux soins, tels que le dispositif des soins urgents et vitaux (DSUV) », destiné à payer des soins d’urgence, en hôpital public, pour les personnes n’ayant droit ni à la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire), ni à l’AME (aide médicale de l’Etat).

« Nous avons aussi observé que les étrangers venant de l’Union européenne étaient contraints d’abandonner la sécurité sociale de leur pays d’origine. Eux aussi sont moins bien soignés », souligne Pascal Revault.

Le droit est donc abordé de manière transversale, avec « un panorama complet sur le fonctionnement de la Sécurité sociale, le droit d’asile, etc. Il n’est bien sûr pas question que les infirmiers se substituent aux assistants sociaux, mais tout le monde doit posséder un minimum de connaissances », afin de donner toutes leurs chances à ces patients.

Emaillant le document, des rappels déontologiques – non discrimination, continuité des soins, etc – devenus essentiels alors que se multiplient obstacles pour l’accès aux droits, velléités politiques de suppression de l’AME et refus de soins.

Toutes ces informations seront actualisées sur le site Internet du Comède au fur et à mesure des modifications législatives portées par les lois « Santé », sur la réforme du droit d’asile et sur le droit des étrangers.

Emilie Lay

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