“Il s’agit de mettre en place les constats pour objectiver les différentiels, notamment à l’échelle internationale et entre secteurs public et privé, et nourrir les discussions futures sur ces rémunérations“, indique un communiqué du ministère des solidarités et de la santé.
Avec une rémunération annuelle nette moyenne estimée par la DREES à 27 013 euros en 2012 (pour les titulaires et stagiaires de la fonction publique hospitalière, toutes primes incluses), et à 20 536 euros pour les non-titulaires, les infirmiers exerçant en France sont plutôt mal lotis par rapport à leurs homologues européens, rappelle-t-on.
En effet, les statistiques de l’Organisation pour la coopération économique et le développement (OCDE), qui regroupe l’ensemble des pays les plus industrialisés, classent les infirmiers français au 22e rang des 33 pays pour lesquels elle dispose de statistiques sur le salaire des infirmiers hospitaliers. Notre pays se retrouve ainsi derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni ou la Belgique, mais aussi derrière la Turquie ou le Chili.
Par ailleurs, l’OCDE calcule également les revenus des infirmiers hospitaliers par rapport au salaire moyen : seulement six pays membres (dont la France) paient moins leurs infirmiers que la moyenne de leurs travailleurs.
“Le débat sur la rémunération des carrières à l’hôpital, notamment les carrières paramédicales, est légitime et la question doit être traitée“, indique le ministère, qui rappelle que des primes “privilégiant les métiers, les secteurs et les territoires connaissant les plus fortes tensions“ ont été déployées. “D’ores et déjà 200 000 soignants bénéficient d’une revalorisation salariale de 100 € net par mois, par exemple aux urgences et pour les aides-soignants en gériatrie“.
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Taux de remplacement à 100% pour des arrêts de plus de 48 heures
Le ministère annonce également une autre mesure phare, qui, si elle est appliquée, réduirait la charge en soins des soignants. “Fin avril, des propositions seront faites afin que toute absence prévisible d’un professionnel paramédical de plus de 48 heures soit remplacée et que le principe de polyvalence subie par les soignants ne soit plus la règle“, explique le ministère.
“Les services de soins ont besoin d’équipes stables, de lits et de soignants en nombre suffisant pour fonctionner”, indique le communiqué.
Poursuite des actions engagées par Agnès Buzyn
Lors de l’entretien, le ministre a fait savoir que le plan “investir pour l’hôpital”, engagée par Agnès Buzyn se poursuivait. “Un mouvement de réinvestissement dans l’hôpital a été opéré : 150 millions d’euros pour l’investissement en faveur du quotidien des soignants“, détaille le ministère.
Une mission confiée au Pr Claris est lancée et travaille à la médicalisation du processus de décisions et à l’amélioration de la vie d’équipe à l’échelle des services, rappelle-t-il.
Un calendrier est fixé :
– fin mars, les résultats de la mission IGAS-IGF portant sur la reprise de la dette seront partagés avec les représentants des hôpitaux
– en avril, des discussions sur l’utilisation des crédits libérés par la reprise de dette seront ouvertes avec l’ensemble des représentants hospitaliers incluant le collectif Inter-hôpitaux; Ces discussions “devront déterminer dans quelle mesure l’utilisation des crédits sera nationale ou décentralisée dans chaque hôpital”.
– d’ici juin, chaque hôpital connaîtra le montant de sa reprise de dette.
Réaction en demi-teinte
L’ensemble des annonces a été bien accueillie par les quatre membres du collectif Inter-hôpitaux qui ont assisté à l’entretien. Cela “ouvre des portes sur le remplacement effectif des personnels absents, l’arrêt de la mutualisation des personnels, la gouvernance et le financement des hôpitaux“, expliquent-ils dans un communiqué diffusé vendredi 21 février.
Ils regrettent en revanche que les mesures avancées par le ministre “ne répondent pas aux revendications de mesures d’urgence du CIH d’augmentation de l’Ondam (Objectif national des dépenses d’assurance maladie)“. Il manquerait ainsi, selon le collectif, “une description précise des mesures financières urgentes nécessaires pour le rétablissement de la confiance parmi l’ensemble des personnels hospitaliers“.
Rédaction ActuSoins
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