Quand l’hygiène des mains passe par l’accompagnement et la valorisation des soignants

Quand l’hygiène des mains passe par l’accompagnement et la valorisation des soignants

En termes d'hygiène des mains, les hygiénistes, membres du CLIN, directeurs des soins, formateurs et autres responsables sont d'accord : pour une meilleure adhésion des soignants, il faut déculpabiliser ces derniers et mieux les accompagner sur le terrain 
Quand l'hygiène des mains passe par l'accompagnement et la valorisation des soignants
©OMS

Les soignants ne doivent surtout pas se sentir jugés” a expliqué le Dr Jean-Ralph Zahar, chef de l’ Unité de Prévention et de Lutte contre les Infections Nosocomiales  au CHU d’Angers, lors d’une conférence en ligne sur l’hygiène des mains, organisée par la société d’édition Elsevier Masson. “Les équipes transversales d’hygiène doivent accompagner le personnel en utilisant des termes apaisants. Nous ne sommes pas pour la sanction, mais plutôt pour la gratification“.

Dans les hôpitaux, les indicateurs d’hygiène sont souvent perçus comme des “jugements” par les soignants. Alors, de plus en plus, les établissements optent pour la formation pour les nouveaux arrivants, mais aussi pour les personnels déjà en place et mettent à disposition des soignants des outils pour une meilleure auto-évaluation des pratiques : boite à coucou (boite dans laquelle les soignants glissent leur main après une friction de solution hydro-alcolique pour visualiser les parties mal nettoyées), affiches, vidéos, guides de bonnes pratiques.

Il faut aussi accompagner le personnel. Parmi les méthodes, je crois vraiment à l’accompagnement, être présent dans les services. Ici, les hygiènistes se déplacent 45 minutes par jour dans chaque service, puis ces services sont revus toutes les 6 semaines. Cela permet d’accompagner les gens. Nous ne sommes pas là pour dire qu’ils font mal, mais juste pour leur rappeler que dans une situation donnée, ils auraient pu faire différemment” explique le Dr Zahar.

Il faut évidemment prendre en compte la charge en soins des soignants. La difficulté, c’est de rendre les résultats à titre individuel, pour aider les soignants. Il faut les interpeller sans avoir l’impression qu’on est là pour les noter, mais plus pour les aider

Un accompagnement qui passe aussi par la valorisation du travail des équipes.

L’année dernière nous avions organisé un concours de posters sur l’hygiène des mains. Nous avons eu 12 équipes qui ont proposés un poster, et il y a eu deux prix. ” a expliqué lors de la même conférence Stéphane Michaud, directeur des soins au Centre Hospitalier de Niort. “Ces deux posters nous servent de support de communication dans les unités. Ce sont ces posters qui sont affichés dans les salles de soins pour rappeler les bonnes pratiques. Cela permet de valoriser le travail des équipes” explique le directeur des soins.

Pour améliorer l’hygiène des mains au sein des CHU, le Dr Zahar, du CHU d’Angers, prône aussi la formation pour tous les soignants, par les soignants eux-mêmes. “La différence entre les soignants et les hygiénistes, c’est que souvent les hygiénistes sont beaucoup dans la théorie, et très peu dans le pragmatisme. Seuls les soignants d’une spécialité donnée connaissent exactement les situations“. Il faudrait aussi, selon lui, améliorer les relations entre les différents métiers. “Les hygiénistes sont trop souvent assimilés au risque infectieux. Or, le risque infectieux n’est pas notre problème, mais notre métier. C’est le problème de tous les autres, ils doivent se l’approprier”. 

 

Rédaction ActuSoins

 

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2 réactions

  1. Pour toi Rachel !! hihihi

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  2. Et demain c’est la journée mondiale de la toilette du bas.

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