Cinq suicides et une grève
“Ça ne va pas très fort chez les blouses blanches“, “Eté meurtrier chez les infirmiers“, “Le malaise infirmier” : Les articles parus dans la presse généraliste hier révèlent au grand public le quotidien des infirmiers.
Avec une grève nationale annoncée hier et cinq suicides cet été, les médias se sont emparés du sujet.
Ainsi, le Huffington Post, d’après une dépêche AFP, explique que les infirmiers (représentés par la CNI, interviewée dans l’article), réclament l’attribution de fonds pour des embauches, la définition de ratio soignants au lit du patient par spécialité ou encore le renforcement des services de santé au travail.
D’autres médias sont allés plus loin, et ont suivi des professionnels sur le terrain. Ainsi, France 2, dans son JT de 20h du 11 septembre est allé à la rencontre du personnel d’un service d’urgence. On y découvre des infirmiers qui travaillent sans répit et qui sont confrontés à des agressions verbales. “Il y a pas mal de burn-out, ils sont au bout, se mettent en arrêt, sont suivis” explique l’une des infirmières interviewée. Hier, France 2 a de nouveau présenté un reportage sur une infirmière libérale qui a “claqué la porte” de l’hôpital.
BFM TV, de son côté, s’est rendu à Martigues, où se déroulait hier un défilé «symbolique» en hommage aux infirmiers décédés cet été, en marge des universités d’été de la Coordination Nationale Infirmière. “Nous, ce dont on a besoin, ce ne sont pas des instruments, mais du temps infirmier. Puisqu’on passe beaucoup de temps avec les patients. Pour des entretiens infirmiers, des accompagnements” explique Nathalie Pawlowski, l’une des infirmières interrogées.
“Besoin de temps aussi pour soi, pour les congés soient respectés” ajoute la journaliste de BFM.
Alors que la presse a plutôt joué le jeu cette fois, les soignants espèrent pouvoir maintenant être entendus des politiques. Pour que le management hospitalier et la gestion des hôpitaux soient adaptés aux réels besoins des professionnels…et des patients.
Rédaction ActuSoins
Quelques articles parus dans la presse :
Grèves des infirmiers : “On est de bons petits soldats en train de mourir” (20 Minutes)
Grève après l’été meurtrier chez les infirmiers (Sud Ouest)
Les infirmiers appelés à la grève après la vague de suicides cet été (Le parisien)
On risque nos vies”: les infirmiers en grève après cinq suicides en série (L’Express)
Grève des infirmiers : “Nous sommes maltraités par nos pouvoirs publics” (RTL)
Les infirmiers en grève pour dénoncer un service dégradé (La Croix)
Prévention du risque de perte d'autonomie : formation e-learning | |
---|---|
Détecter et prévenir la perte d'autonomie chez la personne âgée à domicile. En savoir plus |
Améliorez la cicatrisation de vos patients avec le B.a.-ba de la CICA. Pour disposer d’un mémento sur la cicatrisation, récemment actualisé et enrichi des dernières recommandations sur l’Hygiène des Plaies, nous vous invitons à télécharger gratuitement le B.a.-ba de la Cica. Pour le télécharger (c’est gratuit), rien de plus simple. Rendez-vous sur le lien ci-dessous : | |
---|---|
Télécharger votre guide dès à présent |
le mal etre on en fais les frais car cet été c est dans mon service qu on a perdu notre collégue adorée qui a mis fin a ses jours nous l oublierons jamais!
Merci Evelyne de cette réponse à laquelle je souscris tant!
Je croyais pouvoir garder une distance avec cette souffrance, je n’y échappe pas.
C’est un métier qui ne pourra aller mieux que si une reconnaissance vient d’en haut, de qui a le pouvoir…Et aussi de ses acteurs.
Or, comme tu dis, on s’excuse d’exister…Ce qui n’empèche pas l’esprit de concurrence et une grande violence entre collègues, réceptables des projections négatives de nos propres refoulés émotionnels.
En plus, en France, on a fait de ce boulot une espèce de collection de compétences techniques….la visioln globale, le temps de l’écoute, de sentir, tout cela n’est absolument pas valorisé…..que voulez-vous, il faut que ça soit rentable!….
Tenez, j’ai un patient, sorti de l’hopital pour plaie à la cuisse, avec un morceau de métal resté dedans…ils l’ont renvoyé sans intervenir, et bien deux jours après le voilà conduit à y retourner….vous appelez cela de l’économie?
Et concernant les libérales, personne n’imagine l’emmerdement que c’est de facturer, de devoir gèrer les indus, les rejets de plus en plus fréquents car les caisses sont aux ordres, l’ambiance e contrôle où l’on a la sensation que c’est plus important de savoir si on prend dans la caisse que de savoir si on peut bien bosser, de devoir se justifier pour être payés….comment se sentir valorisé? Comment ne pas en arriver à se dire, et bien, si c’est comme ça, à paiement de merde, je ferai un travail de merde? Comment ne pas se sentir sans cesse insuffisant, défaillant, surtout quand on nous rappelle plus nos manquements que nos réussites?
Mais c’est à l’image du monde : les retraités veulent du soin, mais surtout que ça ne coute rien, mais par contre, personne ne penserait emmener sa voiture au garage et se faire rembourser par la sécu!
Mais plus que de prendre les indus des libéraux, déjà si on prenait l’argent public détourné pas les élus, et l’argent des multinationales qui échappe au fisc, on ferait bien plus de choses!
Mais, populisme oblige, c’est plus facile de taper sur les petits et les moyens, que d’oser regarder le pouvoir en face alors que c’est lui qui induit ces situations.
Bonsoir Lausm,
Vos mots sont très percutants et font des ricochets dans l’océan de mes doutes actuels.
Je connais tout ce dont vous parlez, pour l’avoir tellement vécu (j’ai été à mon compte 14 ans et si je suis à ne faire “plus” que des remplacements en libéral, c’est parce que j’ai été clouée au lit par un burn-out des mois durant.
Je connais cette lassitude crasse qui t’envahit après ces heures infâmes à faire le boulot de la Sécu, en plus de tes longues heures de présence auprès de tes patients.
Même si la plupart de ces derniers étaient plus que charmants (j’étais en rural, ce qui est totalement différent de la médecine de ville, où se garer devient un exploit de chaque instant).
Même si je m’entendais plutôt bien avec mes collègues.
Même si, à l’époque, je gagnais relativement bien ma vie..il n’en restait pas moins que je ne faisais que bosser, et pendant ce temps là, je n’ai pas vu grandir mes enfants.
Je suis 100% d’accord avec vous, même si certaines démarches individuelles peuvent porter leurs fruits, il n’en reste pas moins que le manque de considération qui est récurrent dans notre profession, vient principalement du fait que nous sommes copieusement oublié(e)s par les politiques , voire les médias, et que les seules fois où nous sommes dans l’actu, c’est pour parler d’une IDE libérale (soit environ 0.03 % du total que nous sommes à exercer en libéral) qui a fraudé copieusement la Sécu et qui laissent déverser des commentaires tous plus virulents les uns que les autres, sur le fait que nous sommes toutes et tous des voleurs, les kinés, les ambulanciers etc..
Et comme vous le dites si bien, faites venir un plombier chez vous , ne serait-ce que pour un devis et tendez-lui votre carte vitale, et envoyez la note à la Sécu, pour être remboursé!
Quand je vois nos tarifs à pleurer , et que j’entends encore des patients qui trouvent que c’est cher une prise de sang pour moins de dix euros à domicile, avec leurs tubes portés au laboratoire, et que tout leur sera remboursé, je me dis que les patients oublient un peu vite que ne serait-ce en Italie, ou même en Espagne, les soins à domicile sont, en France, extrêmement bien développés.
Je connais aussi très bien lés économies de bout de chandelles pratiquées dans les hôpitaux et les patients renvoyés beaucoup trop tôt, je crains d’ailleurs le pire avec le développement de l’ambulatoire…nous allons encore récupérer des patients plus qu’à la limite de la sécurité les veilles de week-ends ,avec les médecins en congés.
Je vous souhaite le plus grand des courages pour votre exercice.
Courage , c’est un mot qui vient du mot Cœur, donc n’ayons aucune appréhension pour l’utiliser , car il en faut du Cœur (à l’ouvrage) dans nos métiers.
Merci!
Bon dimanche.
Evelyne
Le clou dans la tablette la nuit
Silence assourdissant de l’ordre infirmier,l’accès aux médias vous est il impossible ?
a votre avis pourquoi on t’il du mal a garder leur personnelle?