L’OMS recommande de pratiquer la méthode “Kangourou” immédiatement après la naissance d’un enfant prématuré

L’OMS recommande de pratiquer la méthode “Kangourou” immédiatement après la naissance d’un enfant prématuré

L'OMS a publié aujourd'hui de nouvelles lignes directrices visant à améliorer la survie et la santé des enfants nés prématurément (avant 37 semaines de grossesse) ou de faible poids de naissance (moins de 2,5 kg). 
Photo d’illustration, non représentative de la méthode “mère Kangourou”. Une mère portant son bébé prématuré.© Wirestock Creators / ShutterStock

Ces lignes directrices recommandent un contact peau à peau avec la personne qui s’occupe du nourrisson (méthode “Kangourou”) immédiatement après la naissance, sans passage préalable en couveuse.

Il s’agit d’un changement important par rapport aux lignes directrices précédentes et à la pratique clinique courante, qui met en avant les avantages considérables en termes de santé d’un contact étroit dès la naissance entre un nouveau-né et la personne qui s’en occupe, de sorte qu’ils ne soient pas séparés“, indique l’OMS dans un communiqué.

Les lignes directrices formulent également des recommandations visant à apporter un soutien psychologique, financier et sur le lieu de travail à la famille d’un nourrisson prématuré ou de très faible poids de naissance.

La famille peut en effet être confrontée à un stress et à des difficultés extrêmes en raison de l’intensité des soins qu’elle doit prodiguer au nouveau-né et de l’inquiétude que suscite sa santé“, justifie l’OMS.

Problème de santé publique

Ces recommandations interviennent alors que la prématurité représente un problème de santé publique majeur.  Chaque année, on estime que 15 millions d’enfants dans le monde naissent prématurément, soit plus de une naissance sur dix, et plus de 20 millions d’enfants naissent avec un faible poids de naissance.

Ce nombre est en augmentation et la prématurité représente désormais la principale cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans, indique l’OMS.

Par ailleurs, selon l’endroit où nait un nourrisson prématuré, ses chances de survie présentent des disparités importantes. Si dans les pays à revenu élevé, la plupart des enfants nés à 28 semaines ou plus survivent, le taux de survie ne peut pas dépasser 10% dans les pays les plus pauvres.

La plupart des prématurés peuvent être sauvés grâce à des mesures réalisables et d’un bon rapport coût-efficacité, notamment des soins de qualité avant, pendant et après l’accouchement, la prévention et la prise en charge des infections courantes, et la méthode ‘mère kangourou’, qui associe le contact peau à peau dans un porte-bébé ou une écharpe spéciale pendant le plus de temps possible avec la personne qui s’occupe principalement du nourrisson, en général la mère, et l’allaitement maternel exclusif“, indique l’OMS.

Et d’expliquer : “comme les prématurés manquent de graisse corporelle, ils ont souvent du mal à réguler leur propre température à la naissance et ont souvent besoin d’une assistance médicale pour respirer. Auparavant, on recommandait de séparer pendant un certain temps le nouveau-né de la personne qui s’en occupe principalement, afin de le stabiliser dans un incubateur ou une couveuse. Il fallait compter 3 à 7 jours. Cependant, les recherches montrent désormais que la mise en oeuvre de la méthode ‘mère kangourou’ immédiatement après la naissance permet de sauver beaucoup de vie, de réduire les infections et l’hypothermie, et d’améliorer l’allaitement“.

La première étreinte avec un parent n’est pas seulement importante sur le plan psychologique, donc insiste l’organisation, “elle est aussi absolument essentielle pour améliorer les chances de survie et la santé des nouveau-nés de faible poids de naissance et des prématurés“.

Rédaction ActuSoins

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