Peu de changement pour les ESI de deuxième et troisième année en stage, excepté cette légère baisse de l’indemnité exceptionnelle hebdomadaire attribuée dans le cadre de la crise sanitaire (90,50 € contre 98,50€ par semaine pour les deuxièmes année et 76,50€ contre 86,50€ pour les troisièmes année).
Cette baisse n’aura pas de conséquences sur l’indemnité totale de stage (550 €/mois) : les indemnités habituelles, elles, ont été revues à la hausse avec le Ségur (46 € contre 38 € hebdomadaire en deuxième année et 60€ contre 50 € hebdomadaire en troisième année).
Encore insuffisant, selon la FNESI
Interwiewée sur la mise en place d’une indemnité exceptionnelle depuis novembre 2020 [et non sur la baisse liée à l’arrêté du 14 avril, ndlr ] , Bleuenn Laot, présidente de la Fnesi (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers) estime : « c’est bien qu’on soit indemnisés pour les stages, il y a un an il n’y avait rien de mis en place. Mais si on compare [l’indemnisation des stages à celle des autres formations], c’est difficile à comprendre. »
Difficile à comprendre d’autant que d’autres étudiants en santé ont récemment bénéficié (annonce du 9 avril) d’une majoration de 100% de leurs indemnités de stage (étudiants en médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie).
Pour la Fnesi, les indemnités habituelles et non exceptionnelles, valorisées de 20% dans le cadre du Ségur de la santé demeurent également insuffisantes. La Fnesi rappelle que cela correspond à une augmentation de 20 centimes par heure de stage. « On est encore loin du compte, affirme sa présidente, pour nous les négociations ne sont pas terminées. »
Sentiment d’injustice
En dehors des stages, les ESI peuvent être mobilisés en vacations, ou en CDD. Dans ce cas, ils sont rémunérés et ne bénéficient donc pas d’indemnités de stage.
Le hic? “Pour le même geste, les ESI sont rémunérés 12 € de l’heure alors qu’un étudiant de second cycle en médecine touche 24 €“, explique Bleuenn Laot, citant l’exemple des renforts en centres de vaccination.
Confusion stage/renfort
Par ailleurs, les étudiants en soins infirmiers sont encore trop souvent considérés comme des professionnels en renfort (faisant fonction d’aide-soignant par exemple) alors-même qu’ils sont en stage et non en vacation, rappelle-t-elle. Cela pose des problèmes dans le déroulement de la formation et les acquisitions.
Pour aller plus loin, lire nos articles :
Vos droits : un étudiant en stage peut-il être contraint de remplacer un soignant absent ? (sept 2020)
Etudiants en soins infirmiers : des dérives remarquées pendant la crise (juin 2020)
« Nous aimerions que notre formation ne soit plus mise entre parenthèses et qu’on réfléchisse à l’après », conclut-elle.
Propos recueillis par A.Collet
Rédaction ActuSoins
Etudiant infirmier en 2eme année, nous n’avons eu aucune prime, ni revalorisation d’indemnité…
Pas de revalorisation car l’arrêté du 6 novembre indique que c’est sur décision du directeur de L’ARS. Nous l’avons contacté, et confirme qu’en PACA, pas d’augmentation.
Prime régionale de 200€ refusée car nous sommes en stage et non mobilisé en tant que pro. Donc, pas de prime.
Le Covid n’a rien changé pour nous. Bien au contraire. On travaille plus, un coup à la maison, un coup à l’Ifsi, un coup à l’hôpital. Suspension ARS de notre formation deux semaines en novembre 2020 et nous devons rattraper ce temps de suspension. Une semaine en juillet, une semaine en août. On ne peut même pas travailler cet été pour gagner un peu d’argent pour la nouvelle année scolaire qui arrive….
Je suis dégoûté de ma formation et me languis la fin. Ensuite ? Je change de voie !
Être serviable ne veut pas dire enc*lable….