Le débat avait été lancé par Marisol Touraine fin 2014. Les pharmaciens pourraient-ils vacciner ? Finalement, après de nombreuses oppositions des professionnels de santé, notamment des infirmiers libéraux et des médecins généralistes, un projet d’article qui allait dans ce sens avait finalement été retiré de la loi santé lors de son vote en première lecture à l’Assemblée Nationale. La population se déclarerait pourtant favorable à la vaccination en officine.
Dans une étude Opinion/Satispharma menée sur 6000 personnes, 78% des personnes interrogées se déclarent favorables à l’ouverture de la vaccination en pharmacie.
Et ils sont même 90% à avoir confiance dans ces professionnels de santé pour pratiquer cet acte interdit jusqu’à présent.
74% des répondants seraient d’ailleurs prêts à se faire vacciner en officine “si cela était possible”. Chez les personnes favorables à l’autorisation, cette proportion grimpe à 92%, alors que seulement 12% des personnes non favorables à l’autorisation déclarent qu’ils iraient ” probablement” se faire vacciner en pharmacie.
Les infirmiers et les médecins toujours opposés à cette éventualité
Les pharmaciens se sont également prononcé, depuis le début du débat plutôt en faveur de la vaccination en officine.
En revanche, les autres professionnels de santé, notamment les infirmiers libéraux et les médecins généralistes ont toujours été hostiles envers cette possibilité. Après avoir mené une campagne de lobbying auprès des parlementaires, le projet avait été retiré de la loi Santé.
Outre l’aspect concurrentiel, les professionnels remettaient notamment en question les compétences spécifiques du pharmacien quant à l’administration d’un vaccin tout en s’interrogeant sur la responsabilité légale des officinaux ainsi que sur la traçabilité des produits.
Ces dernières années, plusieurs pays ont autorisé l’administration de vaccin par les pharmaciens. Le but annoncé : augmenter la couverture vaccinale de la population. Dans les pays où la vaccination en officine a déjà été mise en place, et selon plusieurs études, cet objectif a plutôt été atteint. C’est le cas par exemple au Portugal, où 1500 officines ont adhéré au principe. Depuis, la couverture vaccinale contre la grippe a fortement progressé.
Rédaction ActuSoins
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