Finistère : les étudiants en sciences infirmières obtiendront une licence sanitaire et sociale

Finistère : les étudiants en sciences infirmières obtiendront une licence sanitaire et sociale

Les IFSI du Finistère et l'université de Bretagne occidentale (UBO) tissent depuis la dernière rentrée des passerelles multiples entre la Licence de sciences sanitaires et sociales (L3S) et les études en soins infirmiers. Une première étape permet aux étudiants en sciences infirmières de suivre des cours leur permettant d'obtenir une (vraie) licence en plus de leur DE. D'autres suivent pour ouvrir les IFSI aux étudiants de cette licence...

Finistère : les étudiants en sciences infirmières obtiendront une licence sanitaire et sociale« Depuis la rentrée 2021, tous les étudiants en IFSI du Finistère sont inscrits à l’université en licence de sciences sanitaires et sociales et sortiront donc de leurs études avec un DE d’infirmière et une licence », résume Olivier Rémy-Néris, responsable de ce dispositif à l’université de Bretagne occidentale (UBO).

Le rapprochement entre ces deux cursus se déroule dans le cadre des expérimentations d’échanges entre formations de santé organisées par un décret du 11 mai 2020 et un arrêté du 9 septembre 2021.

Il faisait sens, souligne Christine Moguen, directrice de l’IFSI de Morlaix, car les deux référentiels de formation théorique sont assez proches mais aussi car les étudiants qui  n’avaient pas été acceptés en IFSI via Parcoursup passaient souvent par cette licence avant de candidater à nouveau.

Selon Olivier Rémy-Néris,  en effet, 30% des étudiants de première année qui suivent le parcours Santé publique et société de la L3S ont le projet d’entrer en IFSI ou en IFAS.

Deux parcours dédiés en licence

Les étudiants qui ont intégré un des IFSI partenaires en première année en septembre dernier ont dû ainsi s’inscrire dans l’un des deux parcours conçus pour eux au sein de la L3S : « sciences infirmières et santé publique » ou « sciences infirmières et santé en territoire », chacun se déclinant en une unité d’enseignement (UE) de 20 heures par semestre.

Dans le premier parcours, piloté par l’université, les ESI ont suivi une UE de « méthodologie de travail à l’université » au premier semestre puis une UE « démographie et vieillissement » au second.

Certains des cours de ce parcours se passent en distanciel. Ceux qui se déroulent à l’université sont ouverts aux ESI mais disponibles en visio non simultanée car faire coïncider les emplois du temps de plusieurs promos d’IFSI différentes est extrêmement compliqué. Des temps de remédiation en IFSI, en présentiel ou en visio, complètent les cours. 

Le parcours « santé en territoire » a donné lieu à la création de nouvelles unités d’enseignement, « sur de nouvelles orientations et de nouveaux besoins de santé », explique Olivier Rémy-Néris.

Elles ont été co-construites par les IFSI partenaires et l’université, par exemple sur la démocratie en santé, le numérique en santé, la responsabilité populationnelle ou encore l’accompagnement de la fin de vie. Les cours sont donnés dans les IFSI par les formateurs habituels, digitalisés et accompagnés par une médiation sur place également.

Tous les ESI qui le souhaitaient ont pu choisir ce parcours, tandis que celui dédié à la santé publique a fait l’objet d’une sélection (10% d’une promotion) : 40 étudiants (sur 70 candidats et 400 ESI au total) l’ont suivi cette année.

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Une vraie licence

Ces deux parcours n’accroissent pas le nombre d’heure de cours des ESI, déjà conséquent, ni le nombre de crédits correspondant à leurs études. « Nous avons revisité notre programme de formation et nous n’avons rien enlevé mais comme il y avait des redondances dans certaines UE, nous avons pu récupérer 20 heures chaque semestre », précise Christine Moguen. 

Cette première brique du partenariat entre la L3S et les IFSI du Finistère conduit les les ESI à obtenir en fin de cursus d’une licence en sciences sanitaires et sociales en plus du DE, qui n’est officiellement reconnu qu’au « grade licence ».

Cela leur permettra de poursuivre sans problème leurs études en master s’ils le souhaitent – alors que ce n’est pas automatique avec le seul DE, indique la directrice de l’institut de Morlaix.

A l’issue de la première année de l’expérimentation, ajoute-t-elle, les bilans de la part des étudiants, des formateurs et des intervenants extérieurs, de l’université ou d’ailleurs, sont positifs.

La seconde « brique » de ce partenariat concerne les étudiants de la L3S qui souhaitent intégrer un IFSI. A partir de la rentrée 2022 ils pourront suivre un nouveau parcours spécifique de « sciences infirmières » avec par exemple une UE « législation, éthique et déontologie » ou « économie de la santé ».

Et s’ils valident un nombre suffisant d’ECTS durant les trois premiers semestres, ils pourront être admis en début de deuxième semestre en IFSI.

Une troisième « brique » est aussi envisagée. Elle visera à permettre aux ESI qui voudraient quitter l’IFSI pour la L3S en cours d’études de pouvoir « glisser » vers ce cursus plus facilement. Pour les uns comme pour les autres, ces passerelles permettent aux étudiants de ne pas (trop) perdre de temps dans leurs études au cours de leurs changements d’orientation.

Reste la question des mutations d’étudiants d’IFSI non partenaires de ce projet et qui auront donc suivi des cours un peu différents.

Pour Christine Moguen, il sera probablement possible de permettre aux ESI concernés de rattraper les nouvelles UE qu’ils n’auraient pas suivies.

Géraldine Langlois

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