Premier élément pointé du doigt par Mathilde Padilla, nouvelle présidente de la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi), lors d’une conférence dédiée au parcours universitaire : la méconnaissance des ESI sur leur possibilité de poursuivre leur étude après l’obtention de leur diplôme d’Etat (DE).
« Ils pensent souvent que le DE est la finalité, alors que c’est loin d’être le cas », a-t-elle rappelé le 9 novembre au Salon infirmier. Et de poursuivre : « D’ailleurs, dès qu’on leur parle des possibilités de poursuites d’études qui s’offrent à eux, ils manifestent une grande envie de suivre le Master en pratique avancée ou de s’orienter vers les différentes spécialités comme puériculture, bloc opératoire (Ibode) ou encore anesthésie (Iade). »
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Une poursuite d’études immédiate
C’est le cas de Baptiste Loiseleur, infirmier diplômé en juillet 2021, qui a décidé de poursuivre directement ses études avec le Master IPA. « Mon intérêt pour le Master a commencé dès 2018 lors de mon entrée en formation à l’Ifsi, a-t-il raconté. J’ai cherché des informations sur les IPA, puis notre Ifsi a organisé des tables-rondes sur le sujet et j’ai également échangé avec des IPA afin de connaître leur rôle et leurs missions, ce qui m’a permis de visualiser concrètement en quoi consistait le métier. »
Les ESI ont aussi la possibilité de suivre des Masters dans d’autres thématiques notamment en santé publique ou encore en sciences de l’éducation.
Un choix effectué par Marion de Winj, IDE au Centre hospitalier de Saverne, qui a poursuivi ses études avec un Master 1 Sciences de la pédagogie en santé. Diplômée de l’Ifsi en 2019, elle s’est immédiatement orientée dans cette voie, car « j’ai toujours été intéressée par le partage d’informations », a-t-elle expliqué.
Néanmoins, les infirmiers sont confrontés à des différentes problématiques pour poursuivre leurs études. Tout d’abord au nombre d’années minimales nécessaires pour s’orienter vers les spécialités, mais aussi aux financements. « Il est aujourd’hui coûteux pour les ESI de s’engager dans une poursuite d’études, a reconnu Mathilde Padilla. Après les trois ans du DE, les ESI perdent le financement des Régions et doivent généralement s’auto-financer. »
Les problèmes financiers
Après plusieurs demandes, Baptiste Loiseleur a finalement obtenu un financement de l’Agence régionale de santé (ARS).
Pour les IPA, certaines universités autorisent l’accès à la formation juste après l’obtention du DE. L’infirmier s’est orienté vers la faculté de Rennes. « C’est la première année que l’université prend des étudiants tout juste diplômés au sein du Master IPA, a-t-il fait savoir. Nous sommes deux à avoir été acceptés mais sous le statut d’étudiants en formation continue [le coût d’un master suivi en formation continue est bien plus élevé que s’il était suivi en formation initiale, ndlr]. Nous avons donc dû chercher un financement pour payer notre scolarité, ce qui s’est révélé compliqué. »
Il a d’abord contacté Pôle Emploi, qui a refusé car il ne finance que des formations courtes. La Région, quant à elle, ne finance pas les formations complémentaires. « C’est auprès de l’ARS que nous avons trouvé un financement », indique-t-il, précisant que chacune dispose de critères différents pour la prise en charge des études.
En parallèle, il est également possible de demander des dossiers de réduction de coûts aux universités. De même que le statut d’étudiant en formation continue attribue les mêmes droits que ceux des autres étudiants pour le Crous, le Restaurant universitaire et l’accès à différents services de l’université comme le sport.
Pour financer sa première année de Master, Marion de Winj a pensé devoir, dans un premier temps, trouver un financement. L’hôpital n’a pas donné suite à sa demande, l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) non plus puisqu’elle exige trois ans d’expérience pour en bénéficier. « Mais finalement, j’ai été financée pour la première année de mon Master, au titre de la formation initiale », a-t-elle expliqué. Un financement qui n’a pas été renouvelé pour la seconde année de Master, ce qui l’a contraint, pour le moment, à arrêter ses études pour se concentrer sur son exercice hospitalier.
Malgré ces problématiques, la Fnesi encourage les ESI à réfléchir à leur métier et à leur place au sein du système de santé. « Il faut développer un engouement autour de la poursuite d’études, c’est essentiel pour notre profession, a soutenu Mathilde Padilla. La première étape consiste déjà à expliquer et à offrir aux ESI la possibilité d’être informés des formations qui s’offrent à eux. »
Laure Martin
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