La FNESI avait déjà dénoncé l’an dernier une montée du chômage dans la profession infirmière. Dans nos colonnes, Miguel (34 ans, diplômé début 2012), Meriem, diplômée de la même année, et Elodie avaient raconté leur difficile recherche d’emploi en mai 2013.Mais aucune donnée statistique ne permettait d’évaluer l’ampleur du phénomène.
En effet les chiffres de Pôle Emploi ne reflètent qu’une partie du problème : ” les infirmiers se dirigent préférentiellement vers les agences d’intérim au sortir de l’IFSI en attendant que leurs candidatures dans les services hospitaliers aboutissent”, expliquait Karina Durand, ex-présidente de la FNESI, lors du lancement de cette enquête. Ils ne sont donc pas comptabilisés par Pôle emploi.
Cette enquête réalisée auprès de diplômés entre 2009 et 2013 est donc une première. Certes, ces chiffres sont à prendre avec prudence, le nombre de sondés ne représentant qu’un faible pourcentage du total des diplômés entre 2009 et 2013.
Courtes périodes de chômage en début de carrière
La majorité des sondés rapportent “des périodes de chômage d’un à trois mois (34%), voir moins d’un mois (55%)”, indique la FNESI.
Plus inquiétant, selon la fédération “45% des jeunes diplômés signalent avoir débuté leur activité professionnelle par un Contrat à Durée déterminée (CDD) non renouvelable”. La FNESI dénonce donc “une précarisation de l’emploi infirmier, due à un manque de moyens alloués aux ressources humaines dans le secteur de la santé”.
L’enquête de la FNESI montre également une désaffection des jeunes soignants pour les secteurs d’activité qui pourtant seront amenés à recruter dans l’avenir. Ainsi, “dans un contexte fort de vieillissement de la population, 27 % des sondés préféreraient éviter de travailler en Ehpad”, relève l’enquête. Ils sont également 35 % à éviter les services de psychiatrie et 19 % les urgences.
Une inadéquation régionale
“Paradoxalement, depuis 1995, les quotas d’entrée des Instituts de Formation en Soins Infirmiers ont augmenté de 67%. En septembre 2013, 31 088 étudiants en soins infirmiers ont étés admis au sein des IFSI et répartis dans les régions françaises sans aucune prise en compte de la mobilité géographique des étudiants ni de l’arrivée massive d’étudiants formés à l’étranger”, s’inquiète la FNESI qui s’interroge également sur “l’adéquation entre le maillage territorial et les bassins d’emploi”.
Certaines régions attractives comme la Bretagne, l’Aquitaine, le Nord-Pas de Calais, l’Alsace et la Normandie n’embauchent plus alors que l’offre reste dynamique en Ile-de-France et dans le Centre.
« Il serait temps de stopper l’augmentation des quotas. Certaines régions comme Midi-Pyrénées ou le Centre continuent à prévoir un accroissement des quotas. Mais elles ne prennent pas en compte la mobilité de ceux qui vont venir des régions où l’offre est inexistante. Déjà un quart des infirmiers n’exerce pas dans la région où ils ont obtenu leur diplôme. Il est urgent de gérer les quotas au niveau national », affirmait déjà la FNESI l’an dernier.
Cyrienne Clerc
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