Elections URPS infirmiers libéraux : aux urnes le 11 avril

Elections URPS infirmiers libéraux : aux urnes le 11 avril

Le 11 avril se dérouleront les élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) infirmiers libéraux. Vous comptez mettre un bulletin dans l’urne, mais lequel ? Le point avec les présidents des quatre syndicats sur leur programme national.

 

Fédération nationale des infirmiers (FNI) – Président Philippe Tisserand

urps_infirmiers_liberaux_elections1 – Défendre la liberté. « Quand on a fait le choix d’être libéral, c’est pour avoir une liberté d’organisation dans son travail, dans ses relations avec ses patients et avec le corps médical. » Cette notion est mise à mal avec les projets en cours comme la réorganisation des soins de ville sur le modèle des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ou dans les rapports avec l’Hospitalisation à domicile (HAD)« Cela entraîne des privations de libertés qu’il faut combattre. »

2 – Défendre le pouvoir d’achat. La convention de 2007 a permis une revalorisation des actes infirmiers entraînant une augmentation du revenu moyen de la profession. Désormais, « les infirmières sont dans le collimateur de la Cour des comptes et de l’Igas, qui nous font apparaître comme des nantis. Avec la crise économique que traverse le pays, il serait malhonnête de promettre des revalorisations tarifaires. Mais il est important de défendre notre pouvoir d’achat. »

3 – Lutter contre le tout structure. En raison du développement de l’HAD, « nous devons trouver un terrain d’entente avec la Fnehad qui a proposé un relevé de décisions prévoyant un retour à la dégressivité des actes et l’instauration d’un principe de plafonnement journalier des actes infirmiers, ce qui est totalement tiré par les cheveux ! »

4 – Négocier la rémunération des séances de soins infirmiers, dans le cadre des négociations conventionnelles  pour sortir de la rémunération du rôle propre basée uniquement sur le temps.

Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) – Présidente Annick Touba

1 – Mettre en place des équipes de soins de proximité afin que la prise en soin des patients les plus lourds soit plus efficiente. « Nous ne sommes pas défavorables aux MSP à condition que les infirmiers soient à l’origine du projet de santé. » Mais le Sniil soutient surtout les équipes pluriprofessionnelles hors MSP, avec rémunération de la coordination en supplément de la MCI et du paiement à l’acte.

2 – Étendre les compétences des infirmiers libéraux (idels) avec la vaccination, d’abord, qui ne doit pas revenir aux pharmaciens. Mais aussi avec le dépistage, la prévention, l’oncologie, la post-chirurgie ambulatoire ou encore les soins palliatifs. « La nouvelle loi santé prévoit aussi des actions d’encadrement des personnes âgées, il faut que les infirmiers libéraux s’y intéressent, et interviennent également dans l’éducation thérapeutique des malades chroniques. »

3 – Être un garde-fou vis-à-vis de la réingénierie du métier d’aide-soignant « afin qu’aucune compétence ne soit enlevée aux infirmiers ». Mais aussi s’élever contre la notion de temps dans les soins et la remise en cause des indemnités kilométriques. Enfin, se battre pour un statut de maître de stage rémunéré, la révision des critères de zonage et une valorisation du suivi des patients psy.

4 – Continuer à négocier avec la Fnehad pour évoluer vers un accord-cadre national qui pourrait s’imposer aux HAD tout en étant plus favorable aux infirmiers.

Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil) – Président Patrick Experton

1 – Encourager les initiatives régionales. Les URPS sont des laboratoires expérimentaux et « dans un contexte où la profession est menacée, il appartient aux infirmiers d’être innovants dans le cadre des directives des projets régionaux de santé et de trouver de nouvelles orientations ». Quelles pistes suivre ? Trouver des outils de coordination interprofessionnelle car « elle est difficile à mettre en œuvre sur le terrain ». « Nous devons donc avoir la maîtrise sur ces innovations, avec l’outil numérique qui doit être simple, pour qu’il convienne à la pratique du terrain. »

2 – S’opposer au tout structure encouragé par la Fédération hospitalière de France qui plaide pour le développement de l’HAD et les pouvoirs publics qui soutiennent les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). « Dans certains territoires, les MSP peuvent être utiles, mais d’autres sont implantées de manière arbitraire, ce qui ne nous convient pas. » Pour s’installer, les MSP doivent apporter une plus value à l’offre de soins du territoire. « Nous souhaitons que l’URPS ait plus de pouvoir dans le choix de leur implantation sur le territoire. »

3 – Encourager les expérimentations de coordination hôpital-ville. Cela doit faire partie des projets de l’URPS. « Si on ne se préoccupe pas de la sortie du patient, l’ambulatoire ne fonctionnera jamais correctement. »

4 – Valoriser l’exercice libéral et positionner les infirmières libérales comme des acteurs incontournables du soin à domicile : consultation infirmière, éducation thérapeutique du patient (ETP) à domicile et pratiques avancées.

Convergence infirmière – Présidente Ghislaine Sicre

1 – Développer une organisation libérale, pour lutter contre l’organisation étatique de la nouvelle loi santé et ses communautés de territoires. « Nous avons pensé un système qui respecte toutes les professions sans créer de subordination tout en travaillant en coordination. Chacun a ses compétences et il faut les respecter. »

2 – Mise en oeuvre du Bilan de soins infirmiers (BSI) conçu par le syndicat. « Nous avons travaillé sur un outil qui prend en compte la notion de charge en soins et non plus la notion de durée. » Convergence infirmière défend ardemment le BSI contre la démarche de soins infirmiers (DSI) car c’est la seule évaluation clinique des idels.

3 – Implantation structurée des MSP, utiles dans les zones désertifiées. Mais « il faut que les professions se respectent et qu’il n’y ait pas de subordination entre elles ». Le syndicat réitère son opposition au salariat de la profession. « Nous ne sommes pas les petites mains des médecins. »

4 – Défendre les nouveaux rôles infirmiers notamment vis-à-vis des patients chroniques : chimiothérapies orales, insuffisances respiratoires, cardiaques, iatrogénie médicamenteuse ou prise en charge de la douleur. « Ces prises en charge ne sont pas effectuées en libéral car il n’y a pas de cotation d’actes. Avec les URPS nous souhaitons contribuer à la rénovation de la NGAP nomemclature général des actes professionnels infirmiers en proposant des expérimentations. » Autre nouveau rôle : l’extension de la prescription aux perfusions sous-cutanées pour réhydratation et aux compléments alimentaires pour lutter contre la dénutrition.

Laure Martin
Article paru dans Actusoins magazine n°20

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3 réactions

  1. En matière financière, il est d’usage de dire “les performances passées ne présument en rien des performances futures”,.
    En politique, tout comme en syndicalisme, l’on peut dire ” l’inaction passée nous laisse présager celle de l’avenir”…

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  2. Du bla bla les professions de foi de 3 des 4 syndicats..;des généralités, des “demain on rase gratis” “Yfokon et yaka” “on fera”…par contre un , dans les bulletins de vote, présentait des propositions concrètes et réalistes.

    Celui-là aura ma voix, en tout cas, surtout pas les deux frères ennemis, qui ne cessent leurs querelles inter-éditoriales que lorsqu’il y a des élections.De vrais petits politicards.

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  3. Quel bilan depuis 5 ans d’existence des URPS pour les IDELS?
    En région PACA, c’est 0!
    Saufs pour les élues défrayées à 300 euros par jour + frais de déplacement et de restauration.
    Le tout prélevé insidieusement dans nos cotisations URSSAF, pour que quelques Cadres syndicaux se goinfrent copieusement pendant que nous affinons notre silhouette dans les montées d’escaliers de quelques citées insalubres.
    Le gouvernement a bien su comment étouffer la contestation des IDELS–> Bien rémunérer celles et ceux qui devraient organiser la contestation en faisant payer celles et ceux dont ils sont censés défendre les intérêts.Bien vu!
    Soyons assurées que la prochaine étape sera la disparition de l’exercice libéral tel que nous le connaissons aujourd’hui.

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