Covid-19 : Quand l’HAD vient en renfort de l’Hôpital

Covid-19 : Quand l’HAD vient en renfort de l’Hôpital

A Toulouse, la demande de HAD (Hospitalisation à domicile) explose pour les patients à risques et les COVID + en sortie d’hospitalisation. Un dispositif de télésurveillance se met en place.
Covid-19 : Quand l'HAD vient en renfort de l’Hôpital
Photo d’illustration. © I-Stock

Avant la pandémie de Covid, la clinique Pasteur de Toulouse était déjà tête de pont dans la prise en charge des patients en HAD.

« Nous sommes, avec le réseau associatif HAD santé relais dom, le principal acteur de l’hospitalisation à domicile en Haute-Garonne et dans le Gers ; et depuis la pandémie du Covid-19, les demandes ont fortement augmenté. Les équipes de soins ont été renforcées partout, et la file active compte désormais 165 patients en moyenne, contre 140 auparavant », évalue Anne-Marie Pronost, la directrice HAD à la clinique Pasteur à Toulouse et déléguée régionale adjointe de la région Occitanie FNEHAD.

Le dispositif s’appuie sur une vingtaine de soignants, (aides-soignants, infirmiers hospitaliers et libéraux, médecins coordonnateurs), dont certains sont venus prêter main forte depuis le début du confinement.

Illustration avec Déborah d’Ercole, habituellement infirmière au bloc à Pasteur, elle a rejoint la HAD il y a un mois. « La clinique a fermé le bloc où je travaillais depuis huit ans et m’a proposé de renforcer l’équipe d’HAD à Carbonne au sud de Toulouse, après quatre jours de formation. » Elle intervient donc à domicile auprès de patients présentant des risques d’infection grave à Covid-19, suivis en immunothérapie, chimiothérapie, ou en fin de vie.

Dans le très rural département voisin du Gers, l’HAD est aussi une réponse à la nouvelle organisation des soins depuis la pandémie. « Nous travaillons en deux équipes de neuf soignants en douze heures et couvrons tout le département en lien avec des libéraux, décrit Dorianne Doutre, infirmière de liaison à Auch. Ici aussi la demande de HAD a bondi depuis que de nombreux lits ont été libérés pour créer des services dédiés au COVID

Un télésuivi spécifique pour les patients COVID +

Si les territoires ruraux ont été jusqu’à présent assez épargnés par la vague du COVID, ce n’est pas le cas de la métropole toulousaine.

Selon l’ARS, le 15 avril la Haute-Garonne et le Gers comptaient 251 patients hospitalisés pour COVID dont 97 en réanimation, et 333 patients rentrés à domicile. C’est pourquoi, la HAD de la clinique Pasteur a développé un parcours de télé suivi spécifique, à destination de ces patients COVID + qui nécessitent une surveillance médicale rapprochée une fois rentrés chez eux.

«Ces patients ont ce que l’on appelle un profil de “Covid moyen”, ils ne sont pas parmi les plus âgés et n’ont pas forcément été intubés mais ils ont été hospitalisés et peuvent présenter des risques élevés du fait de leur comorbidité », décrit Marlène Salvy, médecin coordonnateur en HAD.

Ils se voient proposer un suivi à distance grâce à l’application MHLINK, et un kit fourni par la clinique comprenant un thermomètre et un oxymètre. « Cette appli leur permet de rentrer leurs paramètres de suivi deux fois par jour et nous surveillons à distance. Ils renseignent leur température bien sûr, mais aussi le taux d’oxygène dans le sang, la tension artérielle, et répondent à une série de questions qui nous permettent de surveiller tout autre symptôme que l’on sait maintenant relié au virus », explique le médecin.

Au moindre doute et en cas de problème aigu (fréquence respiratoire élevée, saturation ou pression artérielle qui baisse…), l’équipe intervient et appelle le patient.

Ce dernier  dispose aussi d’un numéro de téléphone unique lui permettant de joindre un soignant à tout moment. « Les suivis des patients covid + sont en général assez longs. A Toulouse, la première patiente vient à peine de sortir du dispositif. Et comme cette crise sanitaire s’installe dans la durée, nous pensons que la HAD aura un vrai rôle de renfort à jouer dans les semaines qui viennent pour libérer des lits et permettre aux gens de rentrer chez eux », avance le docteur Salvy.

Béatrice Girard

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