Alors que le champ de la vaccination antigrippale par les infirmiers en rôle autonome vient d’être sensiblement élargi par arrêté, le syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) en réclame davantage.
“Bridés par l’administration“… Les mots, envoyés par communiqué du SNPI, se veulent explicites. Ils font suite à l’arrêté publié le 14 novembre dernier, “fixant la liste des personnes pouvant bénéficier de l’injection du vaccin antigrippal saisonnier pratiquée par un infirmier ou une infirmière“.
L’arrêté en question stipule que “les personnes âgées de 65 ans (et plus)” ainsi que “les personnes adultes pour lesquelles la vaccination antigrippale est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur, à l’exception des femmes enceintes“, peuvent bénéficier de l’injection du vaccin antigrippal saisonnier par un infirmier ou une infirmière, dans le cadre d’un rôle autonome (sans prescription, et hors primo-vaccination).
L’élargissement concerne donc les adultes pour lesquels la vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations. Notons que depuis 2008, les infirmiers vaccinent déjà sans prescription médicale préalable, les personnes âgées de plus de 65 ans et les personnes atteintes de certaines pathologies chroniques. Notons aussi que sur prescription, ils sont habilités à pratiquer les injections destinées aux vaccinations, pour tous types de population.
Un champ nettement insuffisant, selon le SNPI, qui réclame un élargissement des possibilités de vaccination hors prescription à l’entourage des patients notamment. “Le décret limite cette vaccination directe par l’infirmière, sans nouvelle prescription médicale, d’une part à la grippe, et d’autre part aux personnes âgées et aux personnes fragiles avec des pathologies chroniques, explique le syndicat. Si nous sommes compétents pour les plus fragiles, il est totalement incohérent de nous l’interdire pour des adultes en bonne santé!“.
Des mesures qui passent mal
L’arrêté intervient dans un contexte de défiance des infirmiers libéraux, face à plusieurs mesures de santé publique prises pour garantir une meilleure couverture vaccinale de la population. Dernière en date : l’expérimentation dans deux régions de la vaccination anti-grippale par des pharmaciens. Les infirmiers y voient une concurrence déloyale, mais aussi un déni de leurs compétences.
En 2016, déjà la loi de modernisation de notre système de santé divisait. En effet, les parlementaires accordaient aux sages-femmes le droit de vacciner, pour, entre autres, améliorer la couverture vaccinale dans l’entourage des nourrissons.
Ce que regrettent les organisations infirmières en général, c’est que pour élargir la couverture vaccinale, le gouvernement ait préféré attribuer des droits aux autres professionnels de santé plutôt que d’élargir les droits des infirmiers. “Nous n’avons même pas le droit de revacciner de nous-même l’entourage du patient, ce qui réduit d’autant la portée de la vaccination“, insiste Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI CFE-CGC. Cela “représente une négation des compétences infirmières, par une administration frileuse face au lobby médical“, estime-t-il.
M.S
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