« Lorsqu’un patient de moins de 45 ans décède d’un arrêt cardiaque soudain, la probabilité d’une maladie cardiaque héréditaire est élevée et il est crucial d’identifier la cause de son décès », a expliqué le Dr Ardalan Sharifzadehgan, auteur de l’étude, du Centre d’expertise de la mort subite de Paris (Paris-SDEC, France).
« Tous les parents au premier degré devraient être invités à se soumettre à un dépistage familial, puis à un test génétique, en cas de suspicion de maladie cardiaque héréditaire », a t-il poursuivi. « Cela aide à clarifier le diagnostic du défunt et peut déclencher des mesures préventives telles que la modification du mode de vie, des bêta-bloquants ou un défibrillateur automatique implantable (DAI) pour éviter les décès parmi les proches. »
L’étude a été menée chez des patients de moins de 45 ans en arrêt cardiaque, encore en vie à leur arrivée à l’hôpital, mais décédés par la suite dans l’unité de soins intensifs.
La performance des tests de diagnostic chez les patients était sous-optimale. Des coronarographies ont été réalisées dans 18 % des cas, une tomodensitométrie du cerveau et du thorax dans 25 % des cas, et une échocardiographie transthoracique dans 29 % des cas. Seules 11 % des victimes ont subi une autopsie et 1,4 % se sont vues prélever des échantillons de sang pour des tests génétiques supplémentaires après le décès. Enfin, seulement 3,5 % des familles ont été informées du dépistage.
« Bien que la réalisation de ces examens chez 100 % des patients soit l’idéal, elle n’est pas toujours réaliste car certains problèmes circulatoires empêchent des tests précis », a précisé le Dr Sharifzadehgan.
« Environ deux tiers des patients en arrêt cardiaque au moment de leur admission à l’hôpital meurent en réanimation. Les survivants sont soumis à des examens supplémentaires et les proches reçoivent davantage d’informations sur le dépistage familial. Cela montre que les premières enquêtes systématiques sont fondamentales pour comprendre la cause sous-jacente et qu’un meilleur suivi des familles est nécessaire après les événements fatals. »
Aucune cause spécifique de décès n’a pu être identifiée chez plus de la moitié (56 %) des patients de l’étude. « Nous pensons que cela est dû au manque de tests cardiaques de base pendant l’hospitalisation, tels que les tomodensitogrammes, les échocardiographes transthoraciques et les angiogrammes coronaires », a expliqué le Dr Sharifzadehgan. « En outre, les autopsies et les tests génétiques effectués après chaque décès étaient minimes, ce qui fait que l’étude manque de données permettant de déterminer une cause spécifique ou de poser un diagnostic cardiaque et d’arrêter les futurs décès de membres de la famille. »
En revanche, une cause spécifique de décès a été identifiée chez 44 % des patients. Ont été répertoriés : le syndrome coronarien aigu (45 %), la cardiopathie structurelle non ischémique (26 %), l’embolie pulmonaire (14 %), la coronaropathie chronique (10 %) et la cardiopathie non structurelle (1,8 %).
L’étude a été réalisée à l’aide des données du registre Paris-SDEC concernant 18 622 arrêts cardiaques hors hôpital dans la région parisienne entre 2011 et 2016. Sur ce nombre, 3 028 ont été admis vivants aux soins intensifs dans 48 hôpitaux. Parmi les patients admis vivants aux soins intensifs, 2 190 sont décédés, dont 367 patients de moins de 45 ans qui ont fait l’objet de la présente étude.
Rédaction ActuSoins
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