Alzheimer : un documentaire sur les bienfaits des thérapies non médicamenteuses

Alzheimer : un documentaire sur les bienfaits des thérapies non médicamenteuses

Snoezelen, peinture, chant, danse, médiation animale, psychomotricité, poupées empathiques... les thérapies non médicamenteuses tiennent le premier rôle dans le documentaire qu'Iléna Lescaut, artiste peintre et art-thérapeute, a consacré aux effets positifs des thérapies non médicamenteuses chez les personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer. Un film sensible qui sera présenté cet automne au cinéma.
© photo extraite de la page Facebook du documentaire : “Dis leur que je sens et que je suis”

Iléna Lescaut anime régulièrement des ateliers d’art-thérapie dans des Ehpad auprès des personnes atteintes de maladies neurodégénératives. On la voit dans le film échanger avec des résidents sur des œuvres d’art ou les accompagner dans des activités d’arts plastiques.

Patiemment, elle sollicite leur avis, leur participation, leurs sentiments et leurs sens et ajoute des mots sur leurs gestes… Forte de nombreuses années de pratique, elle a réalisé en 2018, dans quatre Ehpad, le film « Dis-leur que je sens et je suis », présenté dans plusieurs festivals et bientôt en France au cinéma.

Sentiment d’accomplissement

Ce documentaire évoque une série de thérapies : l’art-thérapie via la peinture, le chant, la musique ou la danse, la psychomotricité, la stimulation sensorielle via la méthode Snoezelen, les poupées empathiques ou encore la médiation animale avec un cheval, un chien (le sien, Matisse, notamment!) ou un phoque en peluche interactif, Paro, moins impressionnant qu’un animal vivant pour certaines personnes…

Pour chacune, la personne responsable des ateliers explique la technique et la façon dont se déroule une séance et dont les y personnes participent. Un soignant évoque aussi les compétences qu’elle permet de mobiliser et les bienfaits qu’elle engendre : bien-être physique et psychologique, apaisement, sentiment d’utilité, d’accomplissement et de réalisation, fierté, mobilisation corporelle, intellectuelle, émotionnelle ou sensorielle, maintien de la communication, sortie de l’isolement, ralentissement de la détérioration de leurs capacités…

Ces thérapies offrent un « accompagnement d’ordre psychique, émotionnel, sensoriel et, in fine, humaniste », résume Iléna Lescaut. Et l’artiste d’ajouter : « les prescriptions de neuroleptiques baissent, des personnes retrouvent le sourire et on observe des améliorations comportementales ». Effet secondaire positif : les proches « se rendent compte que la personne est encore capable de faire des choses et retrouvent avec elles un axe de communication ».

En touchant l’imaginaire, l’art-thérapie, qu’elle connaît le mieux, « s’adresse à la mémoire des émotions », qui subsiste parfois plus longtemps que les souvenirs eux-mêmes, « et aux cinq sens, au cerveau reptilien », souligne-t-elle. Comme d’autres art-thérapeutes de l’association qu’elle a créée, il y a 13 ans, Fenêtres francophones, elle essaie « d’accompagner des êtres vivants en souffrance dans une démarche de croissance et de transformation par le processus artistique, explique-t-elle, dans un esprit de bien-être et en laissant les personnes s’exprimer de manière libre ».

Mémoire des émotions

Elle intervient dans des maisons de retraite à raison d’une à deux fois par semaine auprès de groupes constitués avec le médecin coordinateur et la psychologue de l’établissement. Par exemple, elle propose aux personnes de transformer une photo en noir et blanc en une photo couleur qui devient le support à des échanges sur ce qu’elle évoque à chacun.

Iléna Lescaut écrit ce qui se dit et crée ainsi des nouvelles qui accompagnent les photos, reliant ainsi, avec les personnes, passé, présent et futur. D’autres fois elle travaille sur les Fables de la Fontaine dont des bribes remontent à la mémoire des uns et dont des passages sont travaillés graphiquement par d’autres… Les supports sont infinis !

« Au début, les groupes sont répartis en fonction des possibilités des personnes, raconte Iléna Lescaut. Petit à petit, les personnes chez qui la maladie est installée depuis longtemps arrivent à un apaisement et alors je mélange les différents groupes. C’est formidable ! Les personnes chez qui la maladie est moins présente agissent comme des vecteurs simulation et de protection pour les autres. Une énergie se construit dans ces groupes et chacun apporte ce qu’il peut, dans la bienveillance. »

Géraldine Langlois

Pour suivre les actualités du film, ainsi que le calendrier de programmation :  

Page Facebook : Film documentaire “Dis leur que je sens et je suis”

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