Après un an de crise sanitaire, les infirmiers sont fatigués et souffrent d’un cruel manque de reconnaissance.
Si, dans la consultation de l’ONI, ils se disent à 90% “fiers de leur profession“, ils sont plus de la moitié à penser toutefois manquer de reconnaissance et de perspectives. Ainsi, 51% d’entre eux, pensent que “la profession d’infirmier ne permet pas de connaître de véritables évolutions et perspectives de carrière“.
Ils sont par ailleurs 46% à estimer que “depuis le début de la crise sanitaire, le métier d’infirmier n’est pas mieux reconnu par les patients et le grand public“, 60% à estimer qu’il n’est “pas mieux reconnu par les autres professions de santé“, 77% qu’il n’est pas “mieux reconnu par les pouvoirs publics” et ils sont même 90% à estimer que “la profession infirmière n’est pas reconnue à sa juste valeur au sein du système de santé“.
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Envie de changer de métier
Résultat? 40% des infirmiers indiquent que la crise leur a donné envie de changer de métier (+ 3 points par rapport à une autre enquête de l’Ordre menée en Octobre 2020), alors que 21% se disent au contraire renforcés dans leur détermination à être soignants. Pour 39% d’entre eux, la crise “n’a rien changé du tout“.
Attentes fortes
64% des infirmiers consultés par l’ONI estiment qu’ils ne sont “pas mieux préparés collectivement pour répondre à de nouvelles vagues épidémiques grâce aux enseignements tirés cette année de Covid19“. 91% ne pensent pas que le système de santé, tel qu’il est organisé aujourd’hui, “soit en capacité de répondre aux grands enjeux sanitaires de demain“.
Par ailleurs, 95% des infirmiers consultés souhaiteraient que “les enseignements de cette crise permettent de faire évoluer notre système de manière significative” et 96% que “les enseignements de cette crise permettent de faire évoluer la profession de manière significative“.
Enfin, pour 92% d’entre eux, “la crise sanitaire a démontré qu’il faut revoir le rôle et les attributions des infirmiers“.
Toutefois, la plupart d’entre eux reste sceptique quant à la réalisation de changements : 56% ne pensent pas que “la crise que nous vivons depuis un an entraînera de grandes évolutions de notre système de santé sur le moyen et long-terme“.
Quête de reconnaissance et de changement
Avant tout, à court terme, la profession estime à 90% qu’il est “nécessaire de faire évoluer le décret de compétences”, dont la dernière révision date de 2004.
Selon l’enquête, les infirmiers souhaitent non seulement voir leur champ de compétence élargi – 97% aimeraient que “le rôle des infirmiers dans la prévention et l’éducation thérapeutique soit renforcé” – mais également leur contribution mieux reconnue.
Ils sont ainsi 95% à souhaiter “un meilleur positionnement des infirmiers dans la gouvernance du système de santé”.
Ils souhaitent également des évolutions en termes d’organisation des soins. Par exemple, 98% des infirmiers souhaitent “le renforcement de la coordination ville/hôpital“.
A plus long terme, pour répondre aux enjeux de notre système de soins à 10 ans, les infirmiers souhaitent “devenir acteurs de la coordination, de la gestion du parcours patient et de son orientation” (92%). Ils sont favorables au “développement de l’usage de nouvelles technologies dans leur pratique” (85%), et à l’idée d’évoluer “vers d’autres champs d’expertise comme la santé publique, le judiciaire, la veille et la sécurité en santé (79%).”
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Réflexion
“Si le Ségur de la santé a permis des avancées qui étaient attendues en termes de revalorisation financière, force est de constater qu’il n’a pas permis jusqu’à présent de dessiner les contours de la profession infirmière de demain en lui donnant notamment des perspectives pour l’avenir“, estime Patrick Chamboredon, président de l’ONI, cité dans le communiqué.
“L’avenir de la profession passe par la révision du décret infirmier, annoncée par le ministère de la santé il y a quelques semaines. Il doit ensuite être envisagé à plus long terme pour anticiper les grandes évolutions et s’y préparer“, poursuit-il.
Pour répondre à ces attentes fortes et aux “grands enjeux de demain” (vieillissement de la population, augmentation des déserts médicaux, croissance des maladies chroniques et des pathologies mentales, exposition croissantes aux polluants, nouvelles pandémies…), l’ONI annonce le lancement d’une démarche de réflexion collective et de prospective sur l’avenir de la profession à 10 ans, rassemblant les infirmiers et l’ensemble de leurs parties prenantes, “à commencer par les patients“.
Rédaction ActuSoins
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Le ségur n’a rien permis du tout en terme de revalorisation salariale déjà c’était bien honteux de vouloir couper la poire en deux sur l’année après l’investissement sans faille de ces personnes mais en plus d’autres professions ont eu la même revalorisation les risques, les compétences et les responsabilités en moins… Donc en rien la fonction d’IDE n’a été revalorisée… on a juste étalé l’augmentation de salaires de plusieurs types d’agents dans le temps…