Le zona : un impact considérable sur la qualité de vie

Le risque de zona augmente beaucoup après l’âge de 50 ans. On peut donc s’attendre à une augmentation du nombre de cas compte tenu du vieillissement de la population. Il confronte les patients âgés à des douleurs aiguës et à des complications tardives invalidantes, les névralgies et douleurs post-zostériennes.

Le zona est une maladie virale liée à la réactivation du virus varicelle-zona (VZV) acquis plus tôt, majoritairement dans l’enfance. 90 % de la population adulte a été infectée par le VZV et présente un risque de développer un zona plusieurs dizaines d’années après. Le zona est une pathologie fréquente dont l’incidence augmente avec l’âge en raison du déclin de l’immunité(1). 70,2„% des cas surviennent après l’âge de 50 ans(1). Plus de 50 % des patients âgés de plus de 80 ans auront un zona (1). En 2021, le taux d’incidence annuel des cas vus en consultation de médecine générale est de 418 cas pour 100 000 habitants (2).

La phase prodromique du zona dure d’un à cinq jours (3). Les premiers symptômes sont une douleur, une hypo- ou une hyperesthésie cutanée dans le dermatome concerné. La douleur s’accompagne d’une inflammation importante des nerfs périphériques. À ce stade, les douleurs peuvent avoir deux composantes : l’une inflammatoire, décrite comme coupante, pulsatile, s’accompagnant d’un prurit majeur ; l’autre avec des caractéristiques évocatrices de douleurs neuropathiques, comme des décharges électriques, l’existence d’une allodynie au frottement(1). Les douleurs ont des caractéristiques neuropathiques chez 70 % des patients (3). En dépit d’un traitement antiviral, 80 à 83 % des patients à la phase aiguë ont une douleur modérée à intense (4).

L’éruption apparaît trois à quatre jours après la phase prodromique, classiquement, vésiculeuse ou bulleuse dans les zones douloureuses du dermatome. Elle prend un aspect hémorragique en trois à quatre jours, puis devient croûteuse en sept à dix jours. Les croûtes persistent trois à quatre semaines et cicatrisent. Outre l’éruption cutanée (100 % des cas) et la douleur (97 % des cas), la symptomatologie s’accompagne de fatigue (81 %), de démangeaisons (63 %) et de céphalées (31 %) [5].

Zona : des facteurs de risque bien identifiés

Le premier facteur de risque du zona et de ses complications est l’âge : le risque d’avoir un zona en population générale est de 30 % mais augmente après 85 ans à plus de 50 % (6). L’incidence est plus importante chez les femmes (6).

Des facteurs de stress sont retrouvés dans la plupart des études. Un événement stressant de la vie double le risque de zona dans les six mois par rapport à une population témoin (7). Le même type d’observation est effectué après un traumatisme physique avec un zona se développant dans le même territoire [8].

L’immunodépression est un autre facteur de risque. Ainsi, infection par le VIH, cancers, hémopathies malignes, traitements immunosuppresseurs sont associés à une augmentation du risque de zona (2).

Zona : une complication fréquente : la douleur post-zostérienne

Les névralgies post-zostériennes (NPZ)/douleurs post-zostériennes (DPZ) surviennent dans 5 à 30 % des cas (3). La prévalence des NPZ/DPZ augmente avec l’âge : inférieur à 10 % avant 60 ans, près de 20 % entre 60 et 69 ans et supérieur à 35 % après 80 ans (9). La prévalence est également plus élevée en cas de zona ophtalmique (4). La plupart des patients ont une douleur modérée à sévère (score supérieur ou égal à 4/10), malgré un traitement antalgique (5). La moitié des patients douloureux à trois mois le reste à un an (4).

Les facteurs de risque de développer une NPZ sont un âge avancé, l’existence de prodromes avant l’apparition de l’éruption et sa sévérité, l’intensité de la douleur, l’atteinte ophtalmologique, les stress psychologiques et l’existence de pathologies associées comme le diabète (1).

Zona : un impact majeur sur la qualité de vie

Le zona a un retentissement significatif sur l’autonomie fonctionnelle et la qualité de vie des patients. La douleur est le symptôme prédominant à toutes les phases de la maladie. À la phase aiguë, les patients déclarent que la douleur a un impact « assez » à « extrêmement » important sur le plan physique, fonctionnel et social (3). À la phase chronique des NPZ/DPZ, l’altération de la qualité de vie est directement corrélée à l’intensité de la douleur, avec un risque accru d’anxiété et de dépression (3). Les patients déclarent que la douleur « me réveille » (34 %), est « extrême, intense » (22 %), « atroce » (19 %), « différente, pas comme d’habitude » (19 %), « constante » (19 %) [5]. Le retentissement est majeur sur les émotions (97 % des cas), les activités de la vie quotidienne (97 %), le sommeil (91 %), les fonctions physiques (78 %), les loisirs (66 %), la vie sociale (63 %), le travail (38 %) et les fonctions cognitives (28 %) [5].

Un épisode de zona peut donc être particulièrement délétère lorsqu’il survient chez une personne âgée polypathologique.

1. Mick G, Hans G. Journal of Clinical Gerontology & Geriatrics 2013 (4):102-108.
2. Réseau Sentinelles, bilan d’activité 2021.
3. Johnson RW et al, BMC Med, 2010 Jun 21; 8:37.
4. Bouhassira D, Chassany O, Gaillat J, et al. Pain. 2012 Feb;153(2):342-349.
5. Van Orrshot et al, Infect Dis Ther, 2022, 11 (1): 501-516.
6. Gershon AA, Gershon MD, Breuer J,et al. Journal of Clinical Virology. 2010; 48: S2-S7.
7. Schmader K, Studenski S, MacMillan J, et al. J Am Geriatr Soc. 1990 Nov;38(11):1188-94.
8. Thomas SL, Hall AJ. What does epidemiology tell us about risk factors for herpes zoster? Lancet Infect Dis. 2004 Jan;4(1):26-33.
9. Attal N. Les cahiers d’ophtalmologie 2016 ;203 :49-54.

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