Chambéry : le toit de l’hôpital se transforme en promenade

L'ancien hôpital de Chambéry, en cours de reconstruction-réhabilitation, reconvertit son toit en balade végétale. Il sera le trait d'union avec le nouveau centre hospitalier qui a ouvert tout à côté, fin 2015. Les travaux font la part belle à la qualité environnementale, dans une démarche globale qui inclut l'aménagement de noues et des parking perméables, pour gérer aussi les eaux de pluie.

Chambéry : le toit de l'hôpital se transforme en promenadeMassifs de lavandes afghanes, gauras, verveines, achillée ou iris, haies de lauriers et d'arbustes tels que viornes ou abélias, des pommiers à fleurs, du bleu, du blanc rosé, du jaune ou du violet, différents feuillages, des senteurs aussi...

Dans le cahier des charges de la ''promenade haute' – aménagée sur le toit de l'ancien hôpital de Chambéry (bâtiment dr Madeleine Brès), en reconstruction –, un millier de plantes, arbustes et haies (18 variétés différentes) vont s'étager et produire à terme une végétation foisonnante (2350 m2 de surfaces végétalisées). Avec la sélection opérée, les floraisons promettent de s'étaler du printemps à l'hiver.

Belvédère urbain

« Nous avons été attentifs aux allergènes », évoque Ophélie Bouzon-Chatain, ingénieure Grands travaux au Centre hospitalier Métropole Savoie (CHMS). « Ces plantations vont contribuer à limiter les îlots de chaleur », note-t-elle aussi.

Cette toiture plutôt singulière résume à elle seule, la démarche « qualité environnementale » (QE) forte de ce chantier de centre ville. « Le toit-terrasse au-dessus du parvis d'entrée a été conçu comme un belvédère urbain ouvert sur Chambéry et le mont Nivolet en arrière plan », note l'ingénieure. L'accès se fera par des ascenseurs qui donnent sur un espace paysager (2700 m2).

L'allée couverte de 150 mètres de long qui le traverse est bordée d'arbres qui atteindront, à terme, jusqu'à 8 mètres de haut.

Cette balade sur le toit, ponctuée par des bancs et fauteuils à intervalles réguliers, doit permettre aux usagers – patients et visiteurs mais aussi soignants et personnels hospitaliers – de rejoindre, en cheminant à plat, depuis la ville, l'accueil du nouvel hôpital (Dr Jean Desfrançois) dont les étages surplombent le belvédère.

« Cet aménagement permet d'améliorer l'accès et les conditions d'accueil de certains services », note l'ingénieure. « Il résout  entre autre, le problème posé par un site à forte déclivité, peu accessible aux personnes à mobilité réduite », précise la direction de l'hôpital.

Les soignants, eux, n'ont pas été associés à l'élaboration du projet. Cet espace vert est en effet destiné à la détente et au repos des usagers et n'a pas été identifié comme un axe de qualité de vie au travail en tant que tel.

Désimperméabiliser

Côté parkings, aussi, tout a été pensé avec le même parti pris environnemental. Des micocouliers, des érables et des aulnes doivent renforcer le caractère arboré du site et des sophoras vont souligner les cheminements piétons tout en leur procurant de l'ombre. Les stationnements dont la capacité a été renforcée - une centaine de places dédiées aux usagers - vont être couverts de dalles perméables. « Les arbres vont culminer, pour les plus grands, à plus de 20 mètres de haut »,indique Ophélie Bouzon-Chatain.

« Des noues végétalisées et fleuries et des noues d'infiltration, prairie ou gazon, accompagnent ces alignements» Les talus, au pied des bâtiments, ont été plantés d’espèces choisies en fonction des orientations. Des fougères et des hortensias, notamment. Tous les espaces verts ont été conçus pour permettre de désimperméabiliser le site et deux bassins d'infiltration vont collecter les eaux de ruissellement des voiries et toitures. « Le volet paysager a été salué par l'Agence de l'eau sur cet aspect gestion de l'eau », se félicite la direction.

L'ancien hôpital créé en 1970 et jusque-là cerné par les voiries, a été quasi entièrement détruit fin 2021. Seuls trois niveaux en sous-sol ont été conservés. La structure, dont la reconstruction est en cours depuis fin 2022, va permettre d'étendre l'offre de soins. Notamment, agrandir la stérilisation centrale et le bloc opératoire, qui va passer de 11 à 13 salles, et créer un circuit court en chirurgie. En connexion directe avec le centre ville – par son esplanade - et trait d'union vers nouveau CHMS, ce bâtiment de quatre niveaux devrait être mis en service au cours du premier semestre 2024.

Enjeux

La démarche environnementale de cette réhabilitation s'est appliquée au chantier depuis le début. Les aciers et bétons issus de la démolition ont été valorisés à 100 %. Tous les déchets ont été collectés selon leur nature (bois, ferraille, plâtre, laine de verre...) et systématiquement triés, avec la promesse d'en valoriser au moins 70 %.

Les déblais issus des terrassements ont été utilisés comme matériaux de remblai sur un chantier de la Métropole. Et un suivi des consommations d'eau et d'électricité a été imposé dans les phases du chantier.

Myriem Lahidely

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