400 millions pour l’hôpital : l’enveloppe « est insuffisante pour mettre en place des ratios soignants-patients »

Les mesures de soutien à l'hôpital, annoncées hier par le ministre de la santé et de la prévention François Braun, représentent un premier geste, mais ne répondent pas à toutes les difficultés, estime le collectif de pédiatrie qui alerte depuis plusieurs semaines sur la crise traversée par le secteur. 

© Monkey Business Images / ShutterStock

Les mesures annoncées sont chiffrées à 400 millions d'euros. Elles permettront notamment la prolongation, jusqu'en mars 2023 et pour tous les services hospitaliers, de la majoration des heures de nuit ainsi que l'extension de la prime de soins critiques aux puéricultrices et auxiliaires de puériculture exerçant en réanimation ou unités de surveillance continue. 

L'enveloppe prévue "est totalement insuffisante pour mettre en place des ratios soignants-patients", aujourd'hui "la seule solution pour arrêter la fuite du personnel soignant", a réagi le collectif de pédiatrie dans un communiqué. 

La majoration des heures de nuit va "augmenter la charge pesant sur les soignants, contribuant à court terme à leur épuisement et à leur départ de l'hôpital public. Ce sont les salaires qui doivent être augmentés", estiment ses représentants. 

Le collectif considère par ailleurs que la généralisation de la prime de soins critiques à l'ensemble des soignants exerçant en réanimation et unités de surveillance pédiatriques "est une mesure certes indispensable mais qui ne concerne qu'une infime partie des soignants en pédiatrie". 

"Des mesures structurelles et pérennes, à la hauteur des enjeux que nous portons, ne peuvent plus être retardées, au risque de voir le secteur de la pédiatrie s'embraser puis s'effondrer", réagit le collectif à l'annonce de la mise en place de groupes de travail qui débuteront la semaine prochaine et aux futures assises de la pédiatrie au printemps. 

"Il est indispensable que puissent être très rapidement annoncés la mise en place rapide de ratios de patients par soignant, la reconnaissance de la spécificité pédiatrique, le recentrage de la gouvernance dans les services ou encore la formation initiale et continue spécifique aux métiers de la pédiatrie". 

Préciser le financement

La FHF (Fédération hospitalière de France) qui a aussi réagi aux annonces par voie de communiqué est de son côté plus nuancée. 

Elle salue ainsi les mesures prises mais regrette que l'enveloppe ne figure pas à l'Ondam (Objectif national des dépenses de l'assurance maladie), rectificatif 2022. "Il faut l'intégrer au PLFSS (Projet de loi de financement de la sécurité sociale) par voie d'amendement", demande la fédération. 

Elle souhaite aussi que ces annonces "s'intègrent dans une stratégie plus systémique et pérenne en matière de permanence des soins : la revalorisation du travail de nuit doit se faire dans la durée afin de véritablement le valoriser et ainsi renforcer l'attractivité des établissements de santé". 

Rédaction ActuSoins

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