Deuxième dose pour les soignants déjà vaccinés à l’AstraZeneca : la HAS prépare ses recommandations

Compte-tenu du déroulement de la campagne vaccinale et après de nombreux rebondissements, la HAS a recommandé vendredi 19 mars de réserver le vaccin AstraZeneca aux personnes âgées de 55 ans et plus. Les soignants plus jeunes ayant déjà reçu une première dose sont dans le flou. 

Mise à jour du 9 avril 2021 :

La Haute autorité de santé a recommandé ce matin que les personnes de moins de 55 ans qui ont reçu une première dose d'AstraZeneca avant le 13 mars, alors que cela était encore possible, reçoivent leur deuxième injection avec un vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna). Voir le nouvel article ICI. 

 

Deuxième dose pour les soignants déjà vaccinés à l'AstraZeneca : la HAS prépare ses recommandations

Depuis vendredi, une question revient en boucle sur les réseaux sociaux : « Que faire si l’on a déjà reçu une première dose et que l’on a moins de 55 ans ? », interroge ainsi un infirmier libéral de 40 ans, dans la messagerie privée d’ActuSoins. « Doit-on recevoir une deuxième dose d’un autre vaccin ou interrompre le processus vaccinal ? », demande de son côté une infirmière de 50 ans travaillant dans un service de médecine interne.

Contactée par ActuSoins, la HAS fait savoir qu'elle se réserve quelques jours de réflexion. « Nous allons nous exprimer rapidement sur ce sujet »,  a affirmé une de ses attachés de presse. La HAS se veut rassurante envers les soignants concernés : « La deuxième dose doit se faire douze semaines au moins après la première. Les premiers soignants de moins de 55 ans vaccinés avec l’AstraZeneca l’ont été début février. Ce qui laisse encore un peu de temps pour se prononcer ».

Pour rappel, suite à la suspension temporaire de l’AstraZeneca la semaine dernière, la HAS a recommandé que la vaccination avec ce vaccin reprenne « sans délai » pour les personnes âgées de 55 ans et plus. Pour les personnes éligibles à la vaccination âgées de moins de 55 ans et n’ayant pas encore reçu de première injection par l’AstraZeneca, il est recommandé d’utiliser à présent les vaccins à ARNm.

A suivre de près...

Rédaction ActuSoins

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Suite aux signalements enregistrés par le système de pharmacovigilance, le Pharmacovigilance Risk Assessment Committee (PRAC) de l'Agence européenne du médicament (EMA) s'est penché en urgence sur différents types de risque de complication thrombotique (phlébites, embolies pulmonaires…) d’une part et d’autre part des cas de coagulations intravasculaires disséminées et des thrombophlébites cérébrales, chez des personnes ayant reçu le vaccin AstraZeneca.

Dans son avis du 18 mars 2021, après avoir examiné les données disponibles, le PRAC confirme qu'il n'y a pas d'augmentation du risque global d’évènements thromboemboliques chez les personnes vaccinées par le vaccin AstraZeneca et que les avantages de ce vaccin dans la lutte contre la Covid-19 continuent de l'emporter sur le risque d'effets indésirables. Le PRAC estime que le nombre global d'événements thromboemboliques rapportés après la vaccination est inférieur à celui attendu dans la population générale.

Toutefois, le PRAC estime que la possibilité d’un lien entre le vaccin, et des cas de coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) et de thrombose veineuse cérébrale (TVC) ne peut pas être écarté à ce jour. A la date du 16 mars 2021, 18 cas de TVC et 7 cas de CIVD ont été signalés à l’EMA par les États membres et le Royaume-Uni sur environ 20 millions de personnes vaccinées par le vaccin AstraZeneca. Ces 25 événements ont entraîné le décès dans 9 cas. La quasi-totalité de ces cas sont survenus chez des personnes de moins de 55 ans dont une majorité de femmes. En France, au 16 mars 2021, un cas de CIVD (femme de 26 ans) et deux cas de TVC sans thrombopénies associées (homme de 51 ans et femme de 24 ans) ont été signalés pour 1,4 millions doses du vaccin AstraZeneca administrées. Au Royaume-Uni, au 18 mars 2021, sur plus de 11 millions de personnes vaccinées par le vaccin AstraZeneca, en majorité les personnes âgées de plus de 65 ans, 5 cas de TVC ont été signalés.

En prenant comme référence l’incidence observée de ces évènements avant la pandémie de Covid-19 chez les personnes de moins de 50 ans, le PRAC a estimé que l'on aurait pu s'attendre en moyenne, au 16 mars 2021, à moins d'un cas de CIVD et à 1,35 cas de TVC dans la population vaccinée alors que respectivement 5 et 12 cas ont été signalés dans cette tranche d’âge. Ceci correspond à un risque 5 fois plus élevé pour la CIVD et 8 fois plus pour la thrombophlébite cérébrale. Le PRAC précise qu’un tel déséquilibre n'a pas été observé dans la population plus âgée vaccinée par AstraZeneca (toujours versus la population du même âge avant COVID).

Du fait de leur rareté, ces évènements indésirables n'avaient pas été identifiées durant les essais cliniques. Des informations sur ces possibles évènements indésirables seront ajoutées au résumé des caractéristiques du produit (RCP).

Le PRAC confirme également que les évènements survenus ne sont pas liés à des lots spécifiques de vaccin ni à des sites de fabrication particuliers.

Le PRAC a également mis en place une surveillance renforcée des cas de CIVD et de TVC, et des études complémentaires sont en cours pour fournir davantage de données.

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