Un coût de rentrée encore plus élevé pour les étudiants en soins infirmiers que pour les autres étudiants

Le coût de la rentrée pour un étudiant en soins infirmiers est de 2679,12€ pour la rentrée de septembre 2020, soit 318,12€ de plus que pour un étudiant de l'enseignement supérieur, a fait savoir la FNESI (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers). 

Un coût de rentrée encore plus élevé pour les étudiants en soins infirmiers que pour les autres étudiants

© zenstock / Shutterstock

Cette somme représente une hausse de 2,14% par rapport à l'année passée, détaille la fédération étudiante.  C'est donc 56,25€ de frais supplémentaires qu'un ESI devra débourser en 2020. 

Elle prend en compte, pour un étudiant de 20 ans, primo-entrant,  sans double inscription, non boursier, et ayant son propre logement : les frais fixes de la vie courante (loyer et charges locatives, alimentation...) et les frais spécifiques à la rentrée universitaire (droits d'inscription et frais annexes propres à la formation en soins infirmiers, visite médicale obligatoire...)

"Une nouvelle fois, ce coût continue de croître en lien avec l'inflation, l'achat obligatoire de masques dans le cadre du contexte sanitaire actuel et la persistance des IFSI à imposer illégalement des frais complémentaires", indique la Fnesi. 

Marginalisation des étudiants

Après une année "de lutte" contre les frais complémentaires illégaux en IFSI publics, et l'obtention d'un arrêté clarifiant le cadre juridique de ces frais,  la Fnesi prévoyait une baisse drastique du coût de la rentrée. Seulement, "contrairement au pronostic : le coût des frais spécifiques à la formation en soins infirmiers a baissé de seulement 5,85% en un an", indique la Fnesi. 

"Cette diminution dérisoire ne répond pas suffisamment à nos attentes puisque l'ensemble des frais complémentaires illégaux ne devrait plus être pratique courante dans les IFSI publics", ajoute la fédération, jugeant "impensable" qu'un étudiant en soins infirmiers doivent débourser 318,12€ de plus qu'un étudiant d'une autre filière. 

"Cet élément vient renforcer la marginalisation des ESI par rapport au reste de l'enseignement supérieur", ajoute la Fnesi. 

Suppression des frais complémentaires : côté étudiants, le combat se poursuit

Les frais complémentaires "illégaux" évoqués varient fortement entre les IFSI publics : ils correspondent à diverses prestations mises en place par l'Institut tels que les outils de travail, l'impression des copiées, la formation aux gestes et soins d'urgence (FGSU). En 2020, ils s'élèvent encore, en moyenne, à 49 € par étudiant, selon les chiffres communiqués par la Fnesi (contre 60,73€ en 2019 et 38,35 € en 2018). 

Ils sont "imposés par les IFSI publics aux ESI pour la rentrée 2020 en plus des droits d'inscriptions universitaires de 170 € et des 92€ de CVEC", explique la fédération. "Ils sont parfois réclamés sans justification et d'autres foins faussement légitimés par des motifs divers irrecevables comme par exemple, le Wi-Fi, les espaces numériques de travail, les photocopies, les coûts de bibliothèque universitaire ou encore les tenues professionnelles", explique la Fnesi. 

Ces coûts ne sont, pour la plupart, pas clairement annoncés sur la plateforme d'inscription Parcousup puisque la totalité des IFSI n'a pas mis à jour sa fiche de présentation (frais de scolarité basés sur les montants 2019/2020), fait aussi savoir la fédération étudiante.

Bien qu'illégaux, ces frais seraient encore demandés dans près de la moitié des IFSI publics. 

Tenues professionnelles, livres, chaussures, matériel technique, consultation médicale : des postes de dépense importants

Le Fnesi demande la suppression d'autres coûts. Elle pointe d'abord le coût des livres, imposés. "A la demande des IFSI, les étudiants doivent investir dans différents livres qu'il est jugé nécessaire d'avoir pour certains travaux dirigés ou encore en soutien pour la compréhension de certains enseignements théoriques. Dans certains cas, la validation de l'inscription des étudiants dans leur institut dépend de l'achat de ces livres. Ce sont des outils pédagogiques et en aucun cas cet achat ne doit leur être imposé", explique la FNESI. "L'ensemble des ouvrages" devrait être "fournis par les IFSI", estime-t-elle. "Les plateformes numériques doivent également être investies en ce sens". 

Autre point soulevé : les tenues professionnelles et le matériel technique. 

"L'achat des tenues représente un coût supplémentaire non négligeable pour les ESI, pouvant s'élever jusqu'à 185€. En effet, c'est un équipement indispensable, tant pour protéger le.la patient.e que l'étudiant de toute contraction de pathologies en lien avec une transmission de germes [...]". La Fnesi demande à ce que tous les établissements d'accueil en stage assurent l'entretien et la mise à disposition gratuite de tenues professionnelles pour tous les ESI. 

Idem pour les chaussures protectrices et adaptées, qui représentent un poste de dépense "inévitable" pour les ESI (51,20 € en moyenne pour la rentrée 2020). "A l'instar des tenues professionnelles, les étudiant.e.s doivent pouvoir bénéficier d'une mise à disposition gratuite de cet équipement de protection par les établissements d'accueil en stage". 

Enfin, la Fnesi demande le financement du matériel technique nécessaire au bon déroulement des stage (pinces, ciseaux...) ainsi que la prise en charge de l'ensemble des consultations médicales nécessaires pour intégrer la formation. 

Rédaction ActuSoins

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