Un collectif pour valoriser les compétences et l’expérience des infirmiers de réanimation

Des infirmiers qui travaillent en réanimation ont initié la constitution d'un collectif inter réanimations. Il vise à faire reconnaître leurs compétences et la prise en charge très particulière qu'ils assurent dans ces services peu connus jusqu'à la crise sanitaire du printemps.

Un collectif pour valoriser les compétences et l'expérience des infirmiers de réanimation

© shutterstock / VILevi

Un nouveau collectif de soignants émerge avec la constitution progressive, depuis quelques mois, du collectif inter réanimations. L'initiative émane d'infirmiers lillois, indique l'un d'eux, Djamel. Le collectif, informel pour le moment, se structure peu à peu depuis décembre 2019, et de manière plus rapide depuis le déconfinement.

La crise du Covid a en effet révélé le rôle essentiel des services de réanimation, peu connus du grand public : on ne les fréquente que si on y est hospitalisé ou proche d'un patient qui y est admis et les visites y sont limitées.

La crise sanitaire a aussi « montré que les services de réa prennent en charge des patients très lourds », ajoute l'infirmier. Elle a également mis en lumière le fait que les infirmières et infirmiers qui travaillent dans ces services « sont difficilement remplaçables par des soignants venant d'autres services, sauf à mettre les patients et les collègues en difficulté, ajoute Nicolas, l'un des membres du « groupe de réflexion » du collectif dans les Hauts-de-France. La prise en charge en réa est très spécifique et complexe ».

Elle amène les IDE, renchérit Djamel, à pratiquer des dialyses et des circulations extra corporelles, à utiliser des respirateur, à administrer des chimiothérapies, à accompagner des fins de vies...

Lourdes responsabilités

« Nous gérons aussi des patients sous anesthésie, ce qui implique de lourdes responsabilités, insiste-t-il. Or ces compétences acquises sur le terrain ne sont pas reconnues. » A la différence des infirmiers qui réalisent des hémodialyses ou ceux qui travaillent aux urgences, poursuit l'infirmier lillois, ceux de réanimation ne touchent aucune prime de spécificité.

« Il faut un réel changement pour tous les infirmiers mais nous voulons valoriser les compétences spécifiques et irremplaçables des infirmiers qui exercent en réanimation », souligne Nicolas.

La « feuille de route » du collectif est loin d'être bouclée mais il pourrait par exemple défendre la création d'une celle d'une nouvelle bonification indiciaire (NBI) pour les infirmiers de réa voire d'un spécialité de réanimation assujettie à une formation préalable. « On pourrait imaginer par exemple une obligation d'immersion de plusieurs mois et que le DU d'infirmier en réanimation devienne obligatoire lors de la première année d'exercice en réa, remarque Nicolas. Il y a beaucoup de pistes. Nous essayons de les réunir pour porter des propositions concrètes. »

Une spécialité IDE de réa ?

La constitution du collectif se déroule jusqu'à présent via les réseaux sociaux - son groupe Facebook rassemble plus de 7000 membres - et en dehors des centrales syndicales.

Les initiateurs du collectif ont sollicité leurs relations professionnelles des services de réanimation pour mobiliser les services de nombreux établissements hospitaliers. « Le collectif a demandé que chaque service ait deux référents et que ces référents se regroupent par région, explique Nicolas. Et chaque référent régional participe au regroupement national. »

Et Djamel d'ajouter : « nous avons des référents dans toutes les régions ».

Le collectif se structure peu à peu. Deviendra-t-il une association ? Le statut qu'il adoptera « dépendra du choix des membres, précise Djamel. La question leur sera posée prochainement. »

Selon lui, le collectif veut avant tout rassembler les milliers d'IDE qui travaillent en réanimation, leur permettre d'échanger sur les problématiques qui les concernent, porter leur voix et devenir « force de proposition » : « on a plus de poids à 8000 que tout seuls ».

Géraldine Langlois

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