Bilal Latrèche, nouveau président de la Fnesi : « Il faut que notre formation soit intégrée de manière organique dans les universités »

Bilal Latrèche, étudiant en troisième année à l'IFSI Saint Vincent de Paul à Strasbourg, vient d'être élu président de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Il présente à ActuSoins ses ambitions pour les futurs professionnels infirmiers et la fédération qui les représente, ainsi que son parcours, représentatif de la variété de ceux des ESI.

©DR. Bilal Latrèche, le nouveau président de la Fnesi.

ActuSoins : « Quel est votre parcours syndical ?

Bilal Latrèche : J'ai toujours voulu être au cœur du changement, et non spectateur. En première année d'IFSI, j'ai été trésorier de l'association des étudiants en soins infirmiers de Strasbourg et son président l'année dernière. C'est à ce moment que j'ai connu la Fnesi. J'ai très vite rejoint ce réseau qui était très dynamique et j'ai été élu au bureau de la fédération en tant que trésorier en charge du développement de la structure, en 2017-2018. J'ai envie de servir les étudiants, de les représenter.

ActuSoins : Quels sujets vous paraissent prioritaires pour la Fnesi ?

Sur le plan académique, cette année sera la première où il n'y aura plus de concours et où l'admission en IFSI passera par la plateforme Parcourssup. Nous devrons être très vigilants à ce sujet. Dans le cadre de la réforme du bac nous aurons aussi un rôle dans l'orientation des lycéens. Le dialogue avec les pairs fonctionne généralement bien et nous allons organiser des interventions dans des lycées, des salons de l'orientation, etc. Par ailleurs, l'intégration universitaire des études en soins infirmiers peine à se terminer après bientôt 10 ans. Il faut que notre formation soit intégrée de manière organique dans les universités et que les ESI prennent leur place dans dans leurs instances car il y a des thématiques qui nous concernent. Nous devons également avoir accès aux droits et aux services universitaires.

Dans le domaine social, un des gros enjeux de cette année résidera dans l'installation de la plateforme d'évaluation des terrains de stage par les étudiants, afin de proposer des axes d'amélioration. Nous dénonçons depuis longtemps certaines conditions d'études et de stage, le mal-être existant. A présent il faut agir concrètement.

Quels sont vos projets à plus long terme pour la fédération ?

Nous allons bien sûr continuer à fédérer les associations d'étudiants et accompagner les bénévoles. La Fnesi réunit 323 associations, ce qui représente 94000 étudiants. Aussi, dans un système de santé en constante évolution et en lien avec la stratégie nationale de santé, la Fnesi va développer une vision d'avenir. Au-delà de ce qui se passe en France, nous allons observer quelles places occupent les étudiants en soins infirmiers et les infirmiers dans les systèmes de santé à l'étranger. Et au regard du décloisonnement des études en santé, nous pensons qu'il faut promouvoir l'interdisciplinarité et que les professionnels de santé de demain doivent être formés ensemble, se côtoyer dès leur formation.

Vous avez 27 ans. Vous avez donc eu une vie avant l'IFSI. Qu'est-ce qui vous à amené à la profession infirmière ?

J'ai passé un bac S et j'ai d'abord suivi une licence de maths. Je voulais devenir professeur de mathématiques. Mais je me suis réorienté après la découverte du monde du soin en tant que patient, après un accident. J'ai été hospitalisé, alité pendant deux mois. Dans un hôpital où j'ai été soigné j'ai découvert une équipe à l'écoute, des soignants qui ont su m'accompagner et faire sorte que cette épreuve se passe pour le mieux. Toujours souriants, ils prenaient le temps avec moi, quelles que soient les difficultés dans leur service... Je me suis dit que c'était ce que je voulais apporter aux gens. Me sentir utile. Comme beaucoup de candidats, j'ai passé plusieurs concours, cinq en tout....

Le métier que vous avez découvert durant vos études ne vous a pas déçu ?

Comme je l'ai découvert en tant que patient, je ne l'ai pas idéalisé. Ensuite durant mes stages j'ai constaté que c'est un métier qui n'est pas estimé à sa juste valeur et mérite d'être plus reconnu.

Avant de débuter la formation, j'imaginais me spécialiser mais on se rend compte avec les stages que les spécialités ne sont pas comme on croyait. Ce que je sais c'est que j'aime les services « qui bougent », la médecine interne, les urgences... Mais je ne ferme pas la porte à une poursuite d'études en lien avec la santé. En devenant président de la Fnesi, je prends de toute façon une année de césure pour me consacrer à cette mission. 

Propos recueillis par Géraldine Langlois

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