Loin du tumulte des grands services hospitaliers, les urgences de la polyclinique Bordeaux Nord accueillent 130 patients chaque jour. Cette unité de soins est confrontée aux mêmes problématiques que les plus grands et étouffe sous le poids des admissions.
Entre détente et coup de pression, la vie du personnel soignant est un « grand huit » rempli d’espoirs et d’inquiétudes.
Il est 6h et la nuit est encore présente à la porte des urgences. Tout est calme ce matin. Quelques habitués viennent se faire dialyser, les patients se réveillent et les équipes de jour prennent les informations sur ceux restés la nuit.
Ici, entre 90 et 150 personnes sont admises chaque jour. Des patients douloureux, inquiets, en détresse, qui s’énervent parfois contre l’attente et le sentiment d’être oubliés par les équipes, avant de ressortir soignés, apaisés et réconfortés.
Douleurs thoraciques, malaises ou simple bobos du quotidien, les équipes soignantes se relaient jour et nuit et doivent jongler entre tous les types de population. Environ 90 % des admissions concernent des patients ne nécessitant pas une prise en charge en urgence. Enfants, personnes âgés, touristes ou encore sans-abris, chaque admission est cependant traitée avec le même égard et la même patience.
La polyclinique étant située entre deux quartiers sensibles de la métropole bordelaise, les équipes sont également confrontées à des populations violentes, victimes de rixes ou d’affrontement à coups de barre de fer ou de couteau.
Elsa, infirmière, raconte :« Aux urgences, tu sais quand il est 8 h, 12 het 17 h. C’est quand les gens sortent du boulot que les catastrophes arrivent. En hiver, ce sont les gastro-entérites et les accidents de scooter liés à la pluie et, l’été, ce sont les accidents de jardin, le taille-haie dans le bras, la tronçonneuse qui glisse ou l’insolation.Pas besoin de sortir !En fait, tu vois les saisons défiler.»
Les seniors étant les plus fragiles, les Ehpadsollicitent régulièrement les urgences pour descas de chutes, des douleurs thoraciques ou desdésorientations spatiales.
Et puis, arrive le rush. En dix minutes, tout s’affole. Un malaise vient de survenir àproximité des urgences, une autre personne arrive en détresse respiratoire, un troisièmepatient est admis après une chute et un quatrième pour un accident vasculaire cérébral.Tout doit être géré en même temps.
Les couloirs sont vite saturésen cas d’affl ux massif. Prioritéaux personnes à risques etplus particulièrement auxpersonnes âgées victimesde chute. Tous les pronosticsdoivent être envisagés etune batterie d’examens estenclenchée le plus rapidementpossible. Simple chute ouAVC, la course contre lamontre débute. Beaucoupde médecins généralistesse contentent de poserun diagnostic succinct etpréfèrent envoyer les patientsaux urgences. C’est laprincipale cause de lasaturation des services.
Pour l’équipe d’infirmières, il est primordiale de calmer la souffrance. De peur d’effrayer les patients en salle d’attente, la douleur doit être muette. Ce patient s’est fracturé le péroné suite à une chute de skate.
Ce patient souffrait d’une décompensation cardiaque.Il décédera 1 h 20 après son arrivée. L’accompagnementdes corps au « dépositoire » est un moment délicatpour l’équipe soignante mais l’un d’entre eux souligne :« c’est dur de voir ça mais je me dis que si j’étais amenéà mourir, j’aimerais qu’on s’occupe de moi comme ça. »
La pharmacie se résume à deux étagères. Ici, pas le droit à l’erreur. « Un jour, avoue Magalie,j’ai administré une solution pour résorber des caillots dans les reins à une personne quiavait une toux conséquente. Résultat, elle est allée aux toilettes dix fois dans la journée ettoussait toujours autant. » Les médicaments considérés comme drogue ou provoquant desaccoutumances lourdes sont stockés dans un tiroir à code que seule l’infirmière en chef peutouvrir. « On n’a jamais eu de cas de vol avec l’ancien coffre même si les clefs n’étaient pasforcément bien cachées », ajoute-t-elle.
La nuit tombe de nouveau sur les urgences. C’est un monde à part.La solitude fait naître des peurs et des angoisses qui amènent les gens à venir pour des douleurs jusqu’alorsinexistantes. Ils ont avant tout besoind’un réconfort, d’une personne à quiparler. Les victimes de l’alcool arriventaussi. Les jeudis, vendredis et samediamèneront ensuite leur lot de fêtards.« C’est une population parasite, raconteÉlise, qui occupe des lits au détrimentde ceux qui en ont réellement besoin.C’est rarement un accident. Mais ilsviennent aux urgences, donc nous lessoignons de notre mieux. »
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