Les IDE hostiles à la réalisation des glycémies capillaires par les AS

Les IDE hostiles à la réalisation des glycémies capillaires par les AS

Le syndicat infirmier SNPI CFE CGC s’est opposé à l’éventuelle autorisation des aides-soignantes à mesurer les glycémies capillaires. Un sondage mené par ce même syndicat montre que près de 2/3 des infirmiers seraient également hostiles à cette mesure. 

Les infirmiers hostiles à la réalisation des glycémies capillaires par les aides soignants

Ajouter la glycémie capillaire au référentiel d’activité de la profession d’aide-soignant? Pour le syndicat infirmier SNPI, il n’en est pas question.

Pourtant, un groupe de travail à la DGOS planche actuellement sur la réingénierie de la formation initiale d’aide-soignant, envisageant d’ajouter cet acte au référentiel.

Une santé “Low-Cost” selon le syndicat

Le problème, pour le syndicat, c’est que le ministère souhaiterait cet élargissement de compétences pour les aides-soignants sans augmenter par ailleurs leur niveau et leur temps de formation.

“Ils répondent juste au lobby des EHPAD pour augmenter la charge de travail déjà très importante des aides-soignantes, et réduire les coûts de fonctionnement, en mutualisant davantage les postes infirmiers et en réduisant l’intervention des infirmières libérales. Cette tentative sur le dextro n’est qu’un premier pas vers d’autres glissements de tâches” explique Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI.

Permettre que certains professionnels puissent effectuer des actes infirmiers en l’absence d’un infirmier ou d’un médecin présente un risque déraisonnable” ajoute le syndicaliste, évoquant la sécurité des patients.

Alors qu’un  amendement dans le cadre de la loi de Santé – concernant la délégation de ce types d’actes infirmiers à d’autres professionnels pour les établissements médico-sociaux – avait été proposé puis voté à l’Assemblée Nationale en 2015, un autre l’avait finalement supprimé.

Un sondage réalisé auprès de 31658 professionnels

Le SNPI s’appuie aussi dans ses arguments, sur un sondage qu’il a réalisé entre le 9 et le 28 février auprès de 31 658 professionnels. Les répondants étaient, d’après leur déclarations, 24 273 infirmiers, 5 652 cadres de santé, 1377 enseignants, 341 aides-soignantes et 15 “usagers”.

A la question “pour ou contre la réalisation des dextros par les aides-soignants“, près des 2/3 (63 %) ont répondu non, et 37% oui.

Seuls 49% des infirmiers de cliniques privées ont dit “non” à la pratique de la glycémie capillaire par les aides-soignants, contre 80% de ceux exercçant à domicile (en libéral ou SSIAD).

Les infirmiers d’Ehpad (54%), d’établissements de santé privés à but non lucratif (60%), d’instituts de formation (60%) et d’hôpitaux publics (56%) sont moins catégoriques.

D’autres dérogations IDE/AS ne plaisent pas aux syndicats

Concernant d’autres actes dans le cadre de “dérogations“, un autre syndicat (la FNI, Fédération Nationale Infirmière, un des syndicat des infirmiers libéraux) a également manifesté par voie de presse, son désaccord avec certains protocoles.

Car en ce moment,  par exemple en Bourgogne, l’ARS envisage d’autoriser les aides-soignantes  à réaliser par dérogation des actes médicaux dans les services d’urgence (pose d’attelle plâtrée, réalisation de sutures et réalisation de pansements). Pour la FNI, il s’agirait d’un “court-circuitage” de l’infirmière, “probablement trop coûteuse“.

Les patients seraient ensuite adressés à leur médecin traitant pour ablation des fils par exemple, alors que cet acte est inscrit dans le décret de compétence des IDE!. S’agissant des pansements, on se demande sur quels critères l’Aide-soignant va appliquer un pansement gras ou sec sachant qu’aucune évaluation préalable de la plaie n’est évoquée dans le protocoleexplique la FNI.

Les protocoles de coopération remis aussi en question

Loin d’être corporatiste, nous avons dénoncé un autre exemple de médecine low-cost avec l’expérimentation sur le CHU Saint Antoine de l’organisation de consultations en cancérologie réalisée par des infirmières pour le suivi des patients, comprenant la prescription directe de cinq types de médicaments (antiémétiques, anxiolytiques, antibiotiques de la classe des cyclines, anti-diarrhéiques, topiques cutanés) et le renouvellement des ordonnances de chimiothérapie. L’ARS d’Ile de France, qui a autorisé ce système, remplace le cancérologue formé en douze années après le Bac, par une infirmière disposant d’une simple formation théorique de 45 heures validée par une attestation de présence” explique le SNPI, remettant ainsi en question les protocoles de coopération.

Rédaction ActuSoins

Note : En Octobre dernier, ActuSoins avait interrogé d’autres syndicats au sujet de la réingénierie de la formation initiale des aides-soignants.

No votes yet.
Please wait...

Soyez le premier à laisser un commentaire !

Réagir