Des infirmiers libéraux en mission de santé publique

L’Association des infirmiers libéraux du bassin Alésien (AILBA) participe à une action de santé publique dans cinq communes du territoire alésien afin d’identifier des personnes ayant potentiellement pu être exposées à des métaux lourds et ainsi améliorer leur prise en charge.

Des infirmiers libéraux en mission de santé publique

L'équipe d'infirmiers libéraux chargée de l'enquête

Des enquêtes officielles ont révélé, à la suite de problèmes environnementaux, que cinq communes du Languedoc-Roussillon (Saint-Félix-de-Pallières, Tornac, Saint-Sébastien d'Aigrefeuille, Générargues et Thoiras) avaient de trop fortes teneurs en plomb, en arsenic et en cadmium, notamment à la suite d’exploitations minières sur la zone.

L’Agence régionale de santé (ARS), en lien avec l’Institut de veille sanitaire (InVS), a décidé cette année de mener une action de santé publique afin de déterminer les éventuelles conséquences sur les habitants du secteur et décider de mesures à prendre. 2 800 personnes au maximum peuvent être concernées.

Appel à l’AILBA

Pour mener cette enquête, l’ARS a fait appel, au mois de mai, à l’AILBA. « Comme nous sommes déjà connus de l’ARS pour nos expérimentations et notre rôle dans le cadre des consultations infirmières, l’Agence s’est rapprochée de nous et de l’URPS pour savoir ce que nous pouvions proposer dans le cadre de cette enquête », fait savoir Dominique Jakovenko, président de l’AILBA.

Des informations publiques ont été diffusées pour expliquer la démarche aux habitants. En parallèle l’association a mis en place des permanences une fois par semaine, dans chacune des cinq communes concernées, et une supplémentaire le samedi pour les personnes qui travaillent.

« Les personnes concernées et volontaires pour participer à l’enquête prennent rendez-vous pour venir à la permanence et lorsqu’elles ne peuvent pas se déplacer, les infirmiers libéraux se rendent, sur rendez-vous, à leur domicile », explique Dominique Jakovenko.

Et d’ajouter : « Nous avons montré à l’ARS que nous pouvons être organisés et autonomes. Nous avons instauré un planning des rendez-vous sur notre site Internet, et en fonction des appels, nous mettons en place le nombre nécessaire d’infirmiers par permanence. »

Rôle infirmier

Les infirmiers libéraux ont comme mission la réalisation des prélèvements sanguins et le recueil urinaire. « Nous devons également faire remplir aux personnes un questionnaire élaboré par l’ARS et l’InVS sur leurs habitudes de vie », indique Dominique Jakovenko. Les entretiens durent environ 3/4 d’heure.

Les infirmiers sont rémunérés en fonction de la nomenclature pour la prise de sang et 30 euros par personne pour le remplissage du questionnaire. « J’ai obtenu ce tarif en faisant comprendre à l’ARS que si elle souhaitait des résultats probants, il fallait que les infirmiers puissent prendre leur temps », souligne le président de l’AILBA.

Les infirmiers sont d’ailleurs très satisfaits de participer à cette étude. « Ils trouvent cela intéressant d’avoir une activité qui diffère de leur travail quotidien », ajoute-t-il.

Les infirmiers s’assurent également de la qualité et de la sécurité des prélèvements, qu’ils apportent, à la fin de chaque permanence, au laboratoire local, partenaire du laboratoire parisien qui a obtenu l’appel d’offre pour réaliser les analyses. Quant aux questionnaires, ils sont remis au représentant de l’ARS présent sur place.

Suivi à long terme

Débutée le 19 octobre, l’enquête devrait se terminer le 29 décembre, avec une possibilité de prolongement en fonction de la demande. « Actuellement, environ 600 personnes sont venues aux permanences », rapporte Dominique Jakovenko.

L’ARS prévoit d’effectuer une restitution à chaque personne et éventuellement à leur médecin traitant s’ils en ont fait la demande. Si des problèmes sont constatés, les personnes seront prises en charge pour être aidées à changer leurs habitudes de vie et ainsi diminuer leur exposition aux métaux lourds.

Laure Martin

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Réactions

11 réponses pour “Des infirmiers libéraux en mission de santé publique”

  1. Master Thief dit :

    Bon,c ‘est vrai qu’avec l’ANFIIDE comme partenaire, signataire des pétitions pour le maintien de l’ONI, un site internet a droit à toutes les indulgences possibles.

    Mais dis-moi, san sebastian, toi si soucieux de faire évoluer la profession et d’instruire la plèbe de ce qui est bon et mal, cela ne te choque pas de voir des partenaires à vocation commerciale dans le support d’un site d’IDEL ?

    Il faut des lunettes ou alors j’ai mal compris ton sublime code de déontologie ?

  2. Master Thief dit :

    Tiens donc…toi, fier suppôt de l’Ordre, tu ne retrouves rien à redire sur la présence de fournisseurs de matériel médical comme partenaires d’infirmiers libéraux ?

    C’est pas ton sublime code de déontologie qui l’interdit, pourtant ?

    Deux poids, deux mesures ?

  3. Sansebastien dit :

    A part critiquer comme d’habitude, vous savez faire quoi Master Thief?

  4. Master Thief dit :

    « Nous avons instauré un planning des rendez-vous sur notre site Internet, et en fonction des appels, nous mettons en place le nombre nécessaire d’infirmiers par permanence. »

    Et sur le dit site on boit la liste des « partenaires », mutuelle, ANFIIDE, éditeur de logiciel…c’est normal, cela ?

    • Raphael DONTENVILLE dit :

      Je vais vous répondre Master Thief. Comme vous pouvez le voir sur le site d’AILBA, je suis le vice président de cette association et avance ici à visage découvert. Nous organisons tous les ans la journée de l’infirmière. Ces journées proposent des thématiques ciblées à chaque fois. Des intervenants de la france entières viennent y participer. Cela a un coût, les partenaires, sont là pour nous aider à financer leur hébergements, transports ect. CBA quant à eux sont nos collaborateurs dans la conception d’un logiciel antièrement dédié à l’ETP sur le modèle d’Ivernois et Gagnayres. Les mutuelles nous proposent un défraiement quand nous participons à des journées de dépistages (dibète-hypertension-cholestérol) dans des zones géographiquement extrêmement isolées. Pour couper court à ce genre de débat stérile sur la place publique, je vous invite à venir participer à notre prochaine assemblée générale. Vous pourrez ainsi vous même vérifier que nous n’avons aucun conflit d’intérêt.

      • Master Thief dit :

        Taratata….tu affirmes que des organismes tiers à vocation commerciale vous aident financièrement et ensuite il n’y aurait aucun conflit d’intérêt…..notion qui ne veut rein dire juridiquement, d’ailleurs.

        Allez un extrait du sublime code déontologie, l’art 31:

        « Il est interdit à l’infirmier d’accepter une commission pour quelque acte professionnel que ce
        soit.
        Est interdite à l’infirmier toute forme de compérage (insérer la définition jurisprudentielle du
        compérage en commentaire ) , notamment avec des personnes exerçant une profession
        médicale ou paramédicale, des pharmaciens ou des directeurs de laboratoires de biologie
        médicale, ainsi qu’avec toute autre personne physique ou morale.
        Sont également interdites toutes pratiques comparables avec des établissements de
        fabrication ou de vente de produits ou de services, matériels, ou appareils nécessaires à
        l’exercice de sa profession, sociétés d’ambulance ou de pompes funèbres, ainsi qu’avec tout
        établissement de soins, médico-social ou social.  »

        Pile dans le mille.

        Nous sommes dans le cadre de commissions fournies par les mutuelles d’une part, mais aussi de la publicité….comment se fait-il qu’une société d’IDEL fasse de la publicité pour une compagnie de mutuelle, un éditeur de logiciels, par exemple ?

        Car l’affichage des partenaires n’est pas de l’information (le public s’en moque un peu), c’est de la publicité pour les dits partenaires…

        Et ce débat n’est pas stérile, bien au contraire, c’est très constructif…cela montre qu’on peut enfreindre les dispositions en vigueur sans que l’ONI réagisse…il est vrai que dans les partenaires il y a un pro ONI, cela doit aider à lisser les angles.

        Et il est toujours bon que ce genre de débat soit public et ne reste pas dans l’ombre….c’est même vital pour la démocratie.

        Merci pour l’invitation, mais ce genre de pratiques ne m’intéresse pas du tout.Vivement qu’on élargisse le Sunshine.

      • Raphael DONTENVILLE dit :

        MONSIEUR, vous nous jugez sans savoir. Aucune commission n’a été touchée par aucun des membres de notre association. Pensez vous sérieusement que l’ARS nous confierait des missions de santé publique, si nous n’étions pas totalement transparents dans notre fonctionnement ? Des explications ici, seraient trop longues à fournir. Notre association n’a qu’un objectif : permettre à la profession d’évoluer au travers de la consultation infirmière (que nous cherchons à faire entrer dans la nomenclature)et de l’ETP. Pour finir j’ajouterai que si nos 130 adhérents posaient le type de discours et de raisonnement que vous développez ici, nous ne nous investisserions pas comme nous le faisons aujourd’hui, par dégoût.

      • Master Thief dit :

        Pas besoin de juger…il suffit d’appliquer les textes de la profession.

        Quant à juger des compétences de l’ARS….grosse rigolade….ils ne connaissent déjà pas leurs textes, alors le CSP.Ils ne géraient déjà pas les fichiers ADELI mieux que l’ONI, c’est dire…

        Tu reçois un défraiement d’un organisme tiers pour des actes infirmiers, cela se nomme du compérage….à lire, ce qu’en pense un Ordre voisin, celui des médecins suite à la décision du Conseil d’Etat, en mars 2000:  » Le caractère habituel de cette activité est de nature à autoriser la qualification de compérage de celle-ci sans qu’il soit besoin de rechercher si le requérant en retirait un bénéfice »

        Il y a cela qui se fait et cela qui est légal.

        Tu auras beau me donner du monsieur et me dire que l’ARS ne l’autoriserait pas si ce n’était pas normal, on voit bien la même ARS et la CPAM ne rien dire pour les devantures des IDEL qui ressemblent à des épiceries…cela ne légalise pas pour autant ces pratiques.

        Quant à se faire confier des missions de santé publique par un ARS, j’espère que les conventions vous liant sont en béton armé question juridique…parce que si c’est de la même trempe que les HAD avec des liens de subordination évidents-et donc des requalifications en contrat de travail, bon courage !!

        Après, libre à cette association d’IDEL de placarder sur son site internet les logos de Harmonie mutuelle, d’Agathe et autres….l’argumentum ad populum est très fréquent de nos jours, cela n’en fait toutefois qu’une cosntruction paralogique.

        On rappelle la définition de la pub:

        « La publicité s’entend comme tout procédé visant par son contenu, sa forme, sa répétition, à attirer la clientèle »

        SI encore n’étaient mentionnés que les participants, non là c’est carrément leur logo avec lien hypertexte….

        Va falloir revoir le sublime code de déontologie, la Convention Nationale et le Code de Santé Publique.

      • Raphael DONTENVILLE dit :

        Bref vous avez raison. Nous allons dissoudre l’association, arrêter nos expérimentations, nos dépistages, tout cela ne sert à rien. Je vais faire comme vous, me mettre bien à l’abri derrière un pseudo et faire donneur de leçons. C’est beaucoup plus jouissif, et surtout, ça fait bien avancer les choses. Bonnes fêtes de fin d’année.

      • Master Thief dit :

        Quelles expérimentations?

        Servir de salarié non déclaré pour l’ARS, c’est une expérimentation?

        Quant aux doneurs de leçons planqués derrière leur pseudo…bon sang, que cela sent la

      • Master Thief dit :

        Je ne demande aucune dissolution…simplement, le respect de la déontologie de la profession.Mettre des pubs pour de smutuelles ou des sociétés de logs de trans, c’est peut-être anodin pour toi, mais je vois mal un site de médecins faire de même….

        Quant aux remarques sur les pseudos et donneurs de leçons…marrant, on dirait la rhétorique de l’ONI……il est vrai qu’un des partenaires en est un des aficionados, ceci doit expliquer cela.

        Si on veut gagner de l’estime et du respect en tant que profession, c’est en étant IRREPROCHABLE.

        Je ne pense pas que c’est en faisant de la pub pour les logiciels de télétrans et les mutuelles qu’on va acquérir la moindre once d’autonomie.La servitude, plutôt…défendre la profession et la valoriser, c’est montrer son indépendance, pas s’accointer.

        Servir l’ARS, pour toi c’est peut-être une « valorisation de la profession », pour moi c’est une salarisation déguisée de la profession:; non seulement ils n’ont pas à payer les charges sociales d’infirmiers salariés, mais en plus des couillons d’IDEL, histoire de compenser un complexe d’infériorité, bossent pour eux…et payent les charges sociales pour eux.

        Rien n’est pire que la servitude volontaire…

        Mais nedeleg laouen quand même !!

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