Infirmière conseil : exercer autrement

Coordination ville-hôpital, formation des professionnels libérales, relation avec le patient : les missions des infirmières conseil, encore appelées infirmières coordonnatrices, sont variées. Ces infirmières salariées des prestataires de santé à domicile ont fait le choix de renoncer aux soins pour exercer leur métier différemment.                                           

Infirmière conseil : exercer autrement

©DR

« Cette facette du métier n’est pas assez connue des infirmières libérales et hospitalières », témoigne Julie Chesneau, infirmière conseil chez LVL médical depuis septembre 2013. Après avoir obtenu son diplôme en 2007 à Orléans, elle a travaillé trois ans à l’hôpital et deux ans dans un centre de rééducation fonctionnelle avant d’avoir « envie de changer ».

« J’ai cherché ce qu’on pouvait faire en dehors de l’exercice libéral et hospitalier, raconte-t-elle. Et j’ai découvert le métier d’infirmière conseil chez un prestataire de santé à domicile. J’ai été attirée car l’autonomie est beaucoup plus grande qu’à l’hôpital, et j’aime aussi le rôle de formation que l’on a vis-à-vis des libérales et des patients. J’ai  trouvé que c’était une bonne alternative. »

Les arguments sont sensiblement les mêmes chez Laetitia Joulji, infirmière coordonnatrice chez Alternative. Après avoir exercé pendant six ans aux hospices civils de Lyon en hématologie adulte et hémodialyse, elle part travailler en libéral pendant trois ans et demi.

« Le cabinet libéral avait un rythme qui ne me convenait plus, explique-t-elle. Je voulais passer plus de temps avec mes enfants. » En mars 2012, elle rentre à Alternative, après avoir découvert cet univers via son exercice libéral.

 Travail de formation

Le rôle de ces infirmières consiste à coordonner les relations entre l’hôpital et la ville. C’est à la suite de l’appel d’un service hospitalier, annonçant la sortie d’un patient avec un traitement, qu’intervient l’infirmière conseil.

Elle se rend à l’hôpital pour rencontrer le patient, effectuer un interrogatoire afin de mieux le connaître, savoir s’il a déjà une infirmière libérale, une pharmacie, évaluer la faisabilité du traitement à domicile et lui expliquer le traitement.

Après avoir obtenu ces renseignements, « on prend contact avec le cabinet libéral ou alors on en trouve un, pour savoir s’ils sont disponibles et s’ils sont formés à l’usage du matériel qui va être utilisé pour le traitement, souligne Laetitia Joulji. Si les infirmiers sont déjà formés au matériel et au soin, alors on livre simplement le matériel. S’ils ne sont pas formés, on organise la formation au domicile du patient ou au cabinet. »

[dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]« J’ai été attirée car l’autonomie est beaucoup plus grande qu’à l’hôpital. »[/dropshadowbox]

Les infirmières conseil sont donc quasi-quotidiennement sur la route. « On peut faire environ 40 000 km par an », ajoute Laetitia Joulji.

Bien entendu, avant de pouvoir exercer leur fonction, elles doivent elles-mêmes être formées. « Notre formation se fait en interne, indique Laetitia Joulji. Personnellement, je connaissais déjà bien le matériel et notamment les pompes car j’avais justement été formée lorsque j’étais infirmière libérale. »

De son côté, Julie Chesneau a été formée et accompagnée pendant quelques mois par les infirmières conseils de son agence. « J’ai eu des formations purement théoriques et j’ai ensuite été doublée lors de mes interventions, jusqu’à ce que je puisse être autonome », précise-t-elle.

 Suivi permanent

Les infirmières conseil sont également en contact téléphonique avec les libérales pour le réapprovisionnement du matériel, et elles assurent une astreinte technique en cas de difficultés.

« Dès lors qu'il y a intervention d'une infirmière libérale, on informe également le patient et son entourage sur le matériel que l'on installe afin de les rassurer », souligne Julie Chesneau. Et d’ajouter : « Nous pouvons également, pour certains types de soins, former directement les patients par exemple pour le traitement par immunoglobuline. On va dans un premier temps les former à l’hôpital, et ensuite les suivre à domicile. » 

D’ailleurs, les infirmières conseils peuvent aussi se rendre plusieurs fois chez le patient pour assurer un suivi en fonction du traitement, notamment pour les traitements chroniques : immunothérapie, traitement par apomorphine pour la maladie de Parkinson,… Dans ces cas-là, un vrai partenariat se met en place car elles effectuent également le retour du suivi au prescripteur à l’hôpital, qui peut alors modifier le traitement si nécessaire.

« Vis-à-vis des patients, on n’est plus du tout dans le soin, rapporte Laetitia Joulji. D’ailleurs, lorsque j’exerçais en libéral, je faisais beaucoup de soins techniques ainsi que de la fin de vie, et il fallait que je fasse un break avec cette partie difficile de la profession. »

 Satisfaction partagée

« Les infirmières libérales sont généralement satisfaites, constate Julie Chesneau. Pour elles, c’est un soulagement de ne pas se retrouver au domicile avec du matériel qu’elles n’ont pas l’habitude d’utiliser. »

[dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]« Cet exercice du métier a beaucoup d’atouts car il y a un côté coordination et un côté éducation envers nos consœurs et envers les patients avec lesquels nous sommes toujours en contact. »[/dropshadowbox]

Et Laetitia Joulji de poursuivre : « Les infirmières libérales sont également contentes d’avoir affaire, pour leur formation, au même corps de métier qu’elles et non à des techniciens car nous avons les mêmes expériences et des situations qui font écho. Cet exercice du métier a beaucoup d’atouts car il y a un côté coordination et un côté éducation envers nos consœurs et envers les patients avec lesquels nous sommes toujours en contact. A l’heure actuelle, j’ai comblé beaucoup de mes attentes. »

Julie Chesneau se dit très satisfaite de son choix : « Je m’épanouie pleinement dans mon métier. J’ai un contact plus privilégié avec les patients que quand je travaillais à l’hôpital. »

 Laure Martin

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