Entre 1997 et 2008, le taux de naissance par césarienne aux Etats-Unis a augmenté de 72 %, d’après une étude publiée fin avril par l’Agence américaine pour la recherche et la qualité des soins (AHRQ). Il a ainsi atteint 31,8 % en 2007 selon un article paru en octobre dernier dans The American Journal of Obstetrics & Gynecology.
Cette évolution, caractérisée d’ « épidémique » par certains observateurs, est observée dans de nombreux pays. L’année dernière dans The Lancet, l’OMS s’est ainsi alarmée de la situation en Chine où plus de 45 % des naissances sont réalisées par césarienne, dont un quart sans aucune justification médicale.
Si les césariennes de convenance (pour la mère et/ou pour le gynécologue) sont régulièrement dénoncées (elles sont de plus en plus médiatisées notamment chez les stars), les réelles causes de cette augmentation sont à chercher ailleurs : d’une part le développement de la procréation médicalement assistée conduit à plus de naissances multiples, d’autre part les femmes ont leur premier enfant à un âge de plus en plus avancé, ce qui signifie des grossesses à risques nécessitant des césariennes.
De fait, cela augmente aussi les indications de césariennes lors d’une deuxième grossesse. Il n’empêche qu’il devient urgent d’enrayer cette évolution galopante, voire de renverser la vapeur si c’est encore possible.
Une tendance à la hausse en France
En France, la tendance est elle aussi à la hausse depuis plusieurs années, même si on est encore loin d’atteindre de telles proportions. Selon un rapport sur la maîtrise médicalisée des dépenses de santé publié il y a quelques mois par la Fédération Hospitalière de France (FHF), le taux de césarienne atteignait tout de même 20 % en 2009.
Et la FHF de pointer du doigt les structures privées. En effet, elle constate que le taux de césariennes dans les maternités privées qui prennent en charge les grossesses sans risque particulier est supérieur de 10 points à celui des hôpitaux publics accueillant les grossesses pathologiques (niveau 3) ! Pour expliquer cela, elle avance comme hypothèse des facteurs d’organisation des soins, d’optimisation du temps de travail et des coûts de production dans les cliniques à but lucratif.
Si partout on tire le signal d’alarme, c’est qu’une bonne part de ces césariennes n’est donc pas justifiée au plan médical. Et surtout qu’elles n’apportent rien en terme de santé pour la mère et l’enfant.
Au contraire même puisqu’il a été clairement prouvé que plus le taux de césarienne est élevé et plus il y a de risques de complications maternelles graves comme des hémorragies ou des infections nosocomiales, mais aussi de complications psychologiques type dépression post-partum ou problèmes d’allaitement. Quand aux enfants nés par césarienne, ils ont plus de problèmes respiratoires, et notamment d’asthme, que la moyenne.
Selon l’OMS, si l’évaluation du bénéfice-risque de la césarienne reste très difficile, le taux maximum acceptable est de 15 %1. Tout hôpital dont le taux de césarienne dépasse les 20 % devrait ainsi s’interroger sur sa pratique et vérifier qu’il ne fait pas courir de risques inutiles aux femmes et à leurs enfants.
Emilie Gillet
Pour aller plus loin :
Pour consulter le taux de césarienne par établissement en France, se rendre sur le site de la PLATeforme d’INformations sur les Etablissements de Santé (PLATINES)
1 : « Pour fixer des niveaux acceptables au pourcentage de césariennes, il paraît indiqué de fixer à la fois un minimum et un maximum. Cinq pour cent de toutes les naissances paraît être une limite inférieure relativement raisonnable. Pour la limite supérieure, 15 % paraît raisonnable. C’est légèrement plus élevé que le pourcentage observé dans la plupart des pays développés, mais moins que le pourcentage enregistré dans les pays où le recours à la césarienne est excessif. Ces niveaux minimum et maximum ont été adoptés par un groupe de travail technique réuni par l’OMS [OMS, 1994b]. » in Lignes directrices pour la surveillance de la disponibilité et de l’utilisation des services obstétricaux , p. 32, publié en 1997 par l’OMS, l’UNICEF et le FNUAP.
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Ah oui,c’est pratique de programmer son accouchement dans son agenda comme n’importe quel autre rendez-vous! Ces femmes ne sont sûrement pas conscientes des risques d’une césarienne! Les gens deviennent complètement tarés!
Puis ça rapporte plus aux obstétriciens !^^