Infirmier de santé publique au sein d’une ARS : un rôle de veille et de prévention

Affectés à des missions de santé publique, des infirmiers et infirmières exercent dans les Agences Régionales de Santé. Entretien avec Christophe Tonner, infirmier de santé publique, chargé de programmes de santé au sein de la direction de la santé publique et environnementale de l’ARS PACA.

Quel est le rôle d’un infirmier dans une ARS ?

Christophe Tonner, infirmier au sein de l'ARS PACA

© DR. Christophe Tonner, infirmier au sein de l'ARS PACA

Il y a plusieurs profils de postes pour les infirmiers exerçant dans les ARS. Dans son rôle propre, l’infirmier contribue au recueil de données cliniques et épidémiologiques et à la participation d’actions de prévention, de dépistage, de formation et d'éducation à la santé*. Concrètement on retrouve beaucoup d’infirmiers dans les services de veille et de sécurité sanitaire. Ceux-ci s’occupent entre autres de la gestion des maladies à déclaration obligatoire en assurant la transmission des données, la surveillance, mais aussi la mise en place de procédures spécifiques en rapport avec la prévention. L’infirmier doit alors faire le lien entre l’Institut national de Veille Sanitaire (InVS), la cellule interrégionale de veille en épidémiologie (CIRE) et le terrain (enquêtes, contacts avec les patients). L’objectif est de faire remonter des données au niveau national et d’agir en amont avec les services communaux d’hygiène et de santé, les établissements sanitaires par exemple. 

On peut aussi trouver des infirmiers dans les services de prévention et de promotion de la santé. Ces derniers participent à l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques par le déploiement d’actions de prévention en lien avec les acteurs de terrain locaux et les partenaires institutionnels sur des thématiques comme les addictions, le suicide et la vaccination par exemple. Ils peuvent aussi exercer leurs missions dans les services d’inspection et de contrôle des établissements sanitaires et médico-sociaux.

Existe-t-il un cursus ou une formation particulière pour intégrer une ARS ?

Aujourd’hui les infirmiers qui intègrent les ARS sont en général détachés du service public hospitalier mais ils proviennent d’abord du corps interministériel des infirmiers de l’Etat (accès par voie de concours). Ils s’engagent à suivre une formation en santé publique à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). Lorsqu’ils travaillent dans une ARS, tous les infirmiers ont des compétences et des connaissances spécifiques en santé publique et sont parfois titulaires d’un Diplôme Universitaire (santé publique, addictologie, éducation thérapeutique...). Chaque compétence propre permet d’apporter une véritable expertise et une plus-value aux équipes.

Quelles sont ensuite les perspectives d’évolution ?

Les infirmiers évoluent au sein d’une équipe pluridisciplinaire, et travaillent de façon autonome. Personnellement, je suis chargé de programmes de santé et chargé d’évaluation. Ceci me permet de travailler à niveau égal avec les autres professionnels qui occupent des postes de pilotage. Un infirmier peut passer des concours pour intégrer le corps des inspecteurs des affaires sanitaires et sociales ou pour devenir attaché d’administration mais les profils de postes n’ont pas alors obligatoirement de lien direct avec la formation initiale d’infirmier. Le maître mot demeure la formation continue des infirmières.

Propos recueillis par Malika Surbled

* Article R.4311.1 régissant l’exercice de la profession

Cet article est paru dans le numéro 20 ActuSoins magazineActusoins magazine pour infirmiere infirmier 

(mars /avril /mai 2016).

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Réactions

15 réponses pour “Infirmier de santé publique au sein d’une ARS : un rôle de veille et de prévention”

  1. Sarah M dit :

    Bravo, vous avez très bien résumé cette réalité parfois oubliée, et pourtant tellement essentielle! Notre métier est très vaste , j’effectue actuellement un DU pour aller explorer cela. La prévention, promotion de la santé, c’est l’avenir.

  2. Je ne comprends pas trop les commentaires critiques en dessous du style « ils n’ont qu’à venir en service », « ils vivent hors de la réalité » (lol) ou encore « pantoufle ». Jalousie? Aigreur?

    Parce que faire de la prévention, ça fait partie du taf d’IDE il me semble non? Et quand on est au service, au lit du malade, la prévention, c’est pas un peu trop tard?

    Donc ça se fait en amont, oui, pas dans les services, non, mais AVANT que les gens soient malades de préférence.
    C’est faire de la statistique, oui, mais c’est aussi aller sur le terrain. Les IDE des services qui critiquent là, vont-ils dans les zep pour aller expliquer l’importance de la contraception ou de ne pas se droguer? Non, alors quoi, vous êtes aussi déconnectés de la réalité de la santé publique non?

    Notre métier nous donne l’occasion de pouvoir avoir un rôle dans l’épidémiologie et dans tout ce qui touche la veille sanitaire.

    Notre métier nous donne l’occasion de ne pas être seulement un IDE de service hospitalier mais plein d’autres choses: IDEL (eh ouais, c’est pas non plus en service mais c’est bien dans la réalité!!), IDE scolaire (mais sans doute des « planqués » pour vous?), IDE de santé publique, IDE dans la recherche, IDE militaire, et j’en oublie très certainement.

    Le soin, c’est pas que faire des actes infirmiers, c’est aussi agir en amont du soin.

    Je trouve personnellement cela très intéressant comme voie en tant qu’IDE, et je trouve pathétique le fait de rabaisser ça au simple fait que « oh lala, ils sont pas dans un service dis donc, la honte ». Y a pas que le service hospitalier dans le monde du soin.

    Par contre, je vois qu’il y a toujours autant de soignants prêts à se critiquer entre eux, et c’est pas ça qui va soigner notre malaise au contraire…

  3. Qu’on les remette auprès des patients !!!!

  4. les infirmieres en secteur prive n ont pas les memes possibilites seules les fonctionnaires!!!

  5. Aurélia Cerveau ça peut t intéressé

  6. qu’ils viennent donc faire ne serait-ce qu’une journée sur le terrain voir nos conditions de travail ! ils vivent hors de la réalité !!!!

  7. Loin du terrain, loin de la réalité…plus rien à voir avec le soin.

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