Hôpital : 3 milliards d’euros d’économies d’ici à 2017 et des coupes dans la masse salariale

L'Île-de-France et le Nord-Pas-de-Calais font partie des régions qui devront sévèrement tailler dans leur masse salariale et leur nombre de lits pour réaliser l'objectif de 3 milliards d'économies d'ici 2017, selon Les Echos qui ont consulté les feuilles de route envoyées par Marisol Touraine aux agences régionales de santé.

Hôpital : 3 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017 et des coupes dans la masse salariale

Pour atteindre l'objectif fixé de 860 millions d’euros économisés sur les frais de personnel en trois ans, les 3 000 établissements de santé devront réduire la progression de la masse salariale à seulement 1,5?% par an en moyenne jusqu’en 2017, contre 2,22?% en 2014. Mais les coupes sont très différentes selon les régions.

Croissance de la masse salariale en IdF : +0,8 % maxi

"La plus grosse région hospitalière, l’Ile-de-France, doit ainsi réduire le rythme de progression des coûts salariaux à +?0,80?% en 2017, presque moitié moins que la hausse estimée de 2014 (1,43?%)", indiquent Les Echos. Rappelons que le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, a d’ailleurs commencé à négocier une réorganisation des accords sur les 35 heures qui a entraîné un front uni des syndicats contre cette mesure.

"Le Nord?-?Pas-de-Calais, qui part d’assez haut (+?3,24?% en 2014), doit quant à lui effacer 1,6 point de croissance de la masse salariale en trois ans. Parmi les régions qui doivent renoncer à plus de 1 point de croissance, on trouve le Centre, la Corse, Poitou-Charentes –?où les coûts augmentent vite?– mais aussi l’Auvergne et la Bourgogne –?qui sont plus sages", révèle les Echos.

Ces trois dernières années, les hôpitaux ont recruté 5 700 médecins et 24 250 soignants. Désormais, l’augmentation de la masse salariale devrait uniquement résulter de la revalorisation des salaires avec l’âge et les qualifications, ainsi que des coups de pouce offerts à certaines catégories de personnel, des internes aux sages-femmes.

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, continue cependant de promettre que ces efforts se feront à effectif stable. Mais, pour Gérard Vincent, délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF) "une croissance de la masse salariale à 1,5 %, ça veut dire qu'il faut supprimer des emplois. À effectifs constants, on ne passe pas".

D'autant plus que les hôpitaux doivent trouver 400 millions d'euros pour financer les coups de pouce octroyés l'an dernier par le gouvernement comme par exemple la revalorisation de la grille des sages-femmes.

La FHF appelle donc à des réformes structurelles et soutient les établissements dans leur volonté de remettre à plat les 35 heures et de plafonner les RTT

Optimiser les capacités avec l'ambulatoire : 1 Mrd € d'économies sur trois ans

Parallèlement, les établissements vont devoir "optimiser les capacités" en médecine et chirurgie, c’est-à-dire réduire le nombre de lits et sans doute les emplois associés (infirmiers, internes…). Il faudra pour cela développer la chirurgie ambulatoire. Les économies attendues de ce "virage ambulatoire?" s’élèvent à 1 milliard sur trois ans, dont 570 millions par la seule "optimisation des capacités".

Là aussi, les régions ne sont pas égales devant l’effort à fournir. Les coupes seront les plus importantes en Île-de-France (111 millions), en Rhône-Alpes (53 millions), en Provence-Alpes-Côte-D'azur (35 millions), en Lorraine (32 millions) et dans le Nord-Pas-de-Calais (33 millions).A l’inverse, la Corse sera relativement épargnée (3 millions), ainsi que le Limousin, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes et l’Auvergne (8 à 13 millions), où la capacité hospitalière est moindre. Les économies vont aller croissant, 40?% des réductions de capacité intervenant en 2017.

Sondage : les français craignent le manque de personnel

Selon un sondage Ipsos pour la FHF, la moitié des personnes intérrogées - 51 % - estiment qu'il est encore possible d'y faire des économies "en mettant en place certaines réformes", quand 49 % pensent qu'on "ne peut plus faire des économies importantes sans mettre en danger la qualité des soins".

La principale menace qui plane sur les hôpitaux demeure pour sept Français sur dix "le manque de personnel", suivi pour 58 % d'entre eux par les "exigences de rentabilité économique".

Cyrienne Clerc

 

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Réactions

23 réponses pour “Hôpital : 3 milliards d’euros d’économies d’ici à 2017 et des coupes dans la masse salariale”

  1. Gioia Agnola dit :

    Et pendant ce temps la on cotise Seçu et on paye une mutuelle…arnaque

  2. Hugo Perlutti dit :

    On partage tous le mm constat! Il est tant que tous les soignants se mettent en mouvement ensemble et pas chacun dans notre coin les uns apres les autres pour qu on arrete de supprimer des postes partout!

  3. Ce sont de mauvais calculs. Oui on fait des économies mais on perd de l’argent car moins de personnel médical et paramédical dit mauvaises prises en charges dit erreurs médicales dit frais médicaux et tout ce qui va avec.
    Je ne savais pas que le confort des politiciens comptait plus que la sécurité l’éducation et la santé des citoyens français !

  4. Hey bah dis donc, ça promet!

  5. On en parlait cet après-midi avec mes médecins et 8 h d’attente aux urgences…

  6. Sansebastien dit :

    C’est vrai que depuis 2012, les infirmières qui votent majoritairement  » à gauche » ont bien été récompensées!
    A quand remonte la dernière augmentation?
    Pas de taxes ou d’impôts, ça c’est tous les mois. Non, de salaire?
    Mais bon, les élections, c’est en 2017, donc pas de soucis, le point d’indice sera augmenté en 2016.
    On oubli tout et on recommence, nouvelle campagne électorale—> bla bla bla bla bla bla, on nous prend pour des cons et on replonge! Trop drôle! 35 ans que ça dure et ça marche encore…

  7. quelqu’un a regardé l’émission capital dimanche ? j’ai juste eu envie de pleurer quand on voit combien dépense l’Etat pour payer ses planqués de ronds de cuir à ne rien foutre

  8. Quand on voit capital hier et toutes les économies qu’on pourrait faire sans taper sur les Hopitaux ça fait bien réfléchir.

  9. Mais on soigne des humains!!! On va finir par être des machines négligentes et dangereuses… Encore à côté de leurs pompes ces politiques…

  10. Flavy Garel dit :

    Bientôt diplômée et déjà déprimée… Et quand tu vois le reportage de Capital hier soir sur le gaspillage d’argents merci !! Revoyez vos priorités l’offre de soins se dégradent à vive allure…

  11. et pendant ce temps notre con de président se promene avec un stafffffffff éééénorme a Cuba et je ne sais ou a nos frais bien évidement !!!!!je suis dégoutée !!!désabusée !!!!non mais la on marche sur la tete !!!!!!!

  12. Jus De Pêche dit :

    Et pendant ce temps, voyez ce que ça donne à Groville https://www.youtube.com/watch?v=xWw2r9f3jXg

  13. Pas d’économie sùr les soignants mais ailleurs dans les hôpitaux et ministères sûrement. Les étudiants n’ont rien, ils sont notre avenir donc oui pour l’APLOMB et oui pour un RSA dès 18 ans, ce serait un très bon investissement, uné bouffée d’air pour les parents qui du coup consommeraient, nos jeunes se sentiraient plus autonomes et tranquilles pour étudier.

  14. Jus De Pêche dit :

    « frais de personnel en établissement de santé » Bientôt, nos hôpitaux auront l’ambiance de soins de ceux de pays en guerre.

  15. Ils ont cas taper dans les budget des anciens president et ministes … honteux ce qu ils touchent … et c encore sur les agents hospitaliers que ca retombe

  16. Encore suppression de personnel
    La solution n’est pas ici dans les hôpitaux enfin pas chez les soignants .
    Et la qualité des soins du coup
    Il y a ailleurs où nous pouvons restreindre les budgets sans taper sur la santé , les aides aux jeunes étudiants (apl ) , les retraites faut arrêter .
    Changement

  17. Benj Deetjr dit :

    Trop facile de taper sur les hôpitaux qu’ils fassent le ménage au gouvernement (cf: dépenses inutiles +++++)

  18. Nicolas Roche dit :

    si ils veulent faire des Economies .. ils ont qu’a supprimé les emplois fictifs … la femme du directeur qui s’occupe des relations publiques …. au lieu de tout le temps taper sur le personnel qu’ils s’occupe des bureaux

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