Le parquet de Bordeaux a confirmé le 11 septembre l’information : un patient de 61 ans est décédé le 10 septembre après qu’une étudiante infirmière en troisième année lui ait administré une injection qui ne lui était pas destinée. L’erreur médicale s’est produite au sein du service d’oncologie de l’institut Bergonié.
“Un évènement grave est intervenu à l’Institut Bergonié, le mercredi 10 septembre, en début d’après-midi ; nos premières pensées vont à la famille et aux proches. Un patient hospitalisé à l’Institut Bergonié a été victime d’une intoxication médicamenteuse. le décès du patient est intervenu très rapidement, à la suite d’une injection de chlorure de potassium en lieu et place de l’injection de corticoïdes prescrites”, explique l’Institut dans un communiqué.
Le centre est l’un des vingt établissements en France spécialisés dans la lutte contre le cancer. Il assure 11.000 hospitalisations chaque année.
L’étudiante infirmière n’a pas été placée en garde à vue
Dès quelle a eu connaissance du drame, la direction de l’institut Bergonié a prévenu la police et la justice. Les policiers de la brigade de répression des atteintes aux personnes, chargés de l’enquête, ont entendu la jeune femme. Elle n’a pas été placée en garde à vue.
“La thèse privilégiée est celle d’une mauvaise administration de médicaments”, a indiqué un porte-parole du parquet, en précisant que des “vérifications médico-légales et médicales devaient encore être faites”. Une autopsie a été pratiquée jeudi, mais les résultats n’étaient pas encore connus, a-t-il ajouté.
L’institut Bergonié a également ouvert une enquête pour tenter de comprendre ce qui a pu se passer dans cette affaire. Enfin l’Agence Régionale de Santé annonce la tenue prochaine d’une inspection au sein de l’institut.
C’est la direction de l’hôpital, où le patient avait été admis le 25 août, qui a signalé les faits à la police et au parquet, indique le quotidien Sud Ouest, qui a révélé l’information.
Rédaction ActuSoins
Les professionnels connaissent tous la hantise de l’erreur qui est source d’un véritable traumatisme pour le soignant.
A relire : Erreur médicale : et si l’infirmière, c’était moi ?
Les dernières informations (avec Metronews) au 15 septembre (19 h)
S’il est encore trop tôt pour connaître les circonstances exactes de cette erreur médicale, les investigations ont déjà permis de déterminer que “le patient, récemment hospitalisé en soins palliatifs, s’est vu administré par erreur en intraveineuse directe cette dose de potassium qui aurait dû être administrée à un autre patient qui se trouvait dans une autre chambre”, a expliqué le procureur Marie-Madeleine Alliot qui a ouvert une information judiciaire pour homicide contre X.
La victime devait recevoir, elle, une injection de corticoïdes.Selon la procureure, deux seringues se trouvaient à disposition de l’infirmière lors de l’injection. “L’emballage (du produit) était étiqueté, mais pas la seringue”, a-t-elle précisé, évoquant une “erreur d’inattention, une imprudence”. L’étudiante infirmière se serait trompée au moment de prendre la seringue pour l’injection. “
Malheureusement comme on le voit la séparation dans les offices est insuffisante puisqu’il y a eu cette interversion de médicaments. Il y a des strates de vérification (…) mais, on voit qu’il y a eu une faille”, a souligné Emmanuel Bussières, chirurgien et directeur de la politique médicale de l’institut Bergonié.
Réaction
Jérôme Lalaque, président du Conseil départemental de l’Ordre de la Gironde :« Je parle aujourd’hui pour une profession en émoi et j’adresse mes plus sincères pensées à la famille et aux proches du patient. Tous les jours, les infirmiers, première profession de santé de France, œuvrent pour soigner et accompagner les patients. Nous avons leur vie entre nos mains et cette responsabilité est plus qu’un métier, elle est un engagement »
Vidéo : Bordeaux : erreur fatale à l’hôpital
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